scénariste/ dessinateur: Akira Hiramoto
Editeur VF: Kana (Big Kana)
Editeur VO: Kodansha
1er date parution vo: 2004
Prépublication: Afternoon
Nbre de volumes VO: 4 (en cours)
Le titre tiré d'une des 29 chansons qu'il a enregistrées avant sa mort prématurée est aussi ce qui a fait toute sa légende.
L'auteur, Akira Hiramoto, place le musicien au coeur de sa légende faustienne et sur le chemin de grandes figures de l'époque (tel Clyde Barrows dans le premier tome)
Biographie de Robert Leroy Johnson:
Robert Leroy Johnson (né le 8 mai 1911 [date supposée, baptisé Robert Spencer (du nom du beau-père qui l'éleve)] - mort le 16 Août 1938)
RJ vit dans différente villes cotonnières autour de Memphis jusqu'a son adolescence. Il présente déjà un gout pour la musique et s'essayer à la guimbarde puis à l'harmonica (qui continue de faire partie de certains morceaux).
fin des années 20, il se met à jouer de la guitare en s'accompagnant de son harmonica. La musique est sa passion mais il ne pense pas à en faire une carrière et se voit épouser une jeune fille du nom de Virginia avec laquelle il compte vivre comme fermier à la recolte du coton.
En 1931, ridiculisé par Son House, un grand musicien de blues, il quitte Robinsonville pour retrouver son père naturel. On sait il se perfectionne auprés de Ike Zinnerman et épouse Calletta Craft en secret mais pas grand chose de plus jusqu'en 1933.
Quand il revient à Robinsonville, il a dépassé en talent la plupart des bluesmen de la région, y compris Son House qui n'a plus qu'à s'incliner devant la virtuosité de Robert Johnson. De ces spectaculaires progrès naissent la légende de RJ. Il entretient lui-même la croyance que si l'on joue un morceau une nuit au croisement de 2 routes, le diable en personne offre au musicien un pacte faustien, son âme contre le talent absolu.
Rassuré sur ses capacités, il s'installe à Helena, une ville bien mieux établie pour commencer carrière. Mais il continue à tourner sur les routes en se produisant au hasard de ses rencontres. il auditionne pour enregister des disques et ce sont 2 séances, l'une à San-antonio en novembre 1936, l'autre à Dallas en juin 1937, les seules preuves de sa maitrise, qui le font passé à la posterité. A l'époque, ses morceaux ont du succés, mais il n'et pas rappelé par sa maison de disques pour d'autres sessions d'enregistrement.
Il meurt mysterieusement à 27 ans. Personne ne connait la cause exacte de son décès.
Il laisse une 12aine de 78 tours originaux ainsi que de nombreuses compiles et reprises par tout les musiciens les plus illustres du blues, rock, pop,...
une liste est disponible sur rateyourmusic.com: http://rateyourmusic.com/artist/robert_johnson
et l'intégralité de ses morceaux est téléchargeable sur http://morethings.com/music/robert_johnson/
Parmi le nombre des admirateurs de Johnson, Eric Clapton lui consacre l'entièreté de son album: me and Mr Johnson en 2004. Un film de Walter Hill intitulé crossroad avec ralph "karaté kid" Macchio reutilise la légende sur le pacte avec le diable en 1986. (j'ai le souvenir de l'avoir vu mais je ne me souviens pas si ce film était trés mauvais ou juste pas interessant)
Une légende qui continue à faire parler d'elle:
Il était pour moi assez inconcevable qu'un mangaka, 70 ans après la mort d'un bluesman noir americain parmi les plus marquants de l'histoire de la musique, soit capable de retranscrire la vie et la situation sociale des petites villes cotonnières et pauvres du Mississipi.
Ce manga m'a prouvé le contraire.
Si, pour les fins du récit, Robert Johnson, RJ, aurait bien vendu son âme au diable au croisement des routes, en pleine nuit, jouant de sa guitare un unique morceau, contre le talent que l'on lui a reconnu, le reste est authentique.
Quand il croise pour la première fois Son House, un très talentueux guitariste de blues, celui-ci l'humilie et le ramène plus bas que terre tellement le jeu de guitare d'RJ est calamiteux. Il l'incite même a abandonner la guitare pour l'harmonica. Mais quand ils se croisent à nouveau, Virginia, la femme d'RJ est morte en couche et lui est devenu un guitariste hors-pair qui a dépassé de loin Son House.
Le dessin est sobre et retranscrit parfaitement la pauvreté et la moiteur des juke joint, ces clubs où l'on boit et on joue le blues au début des années 30. Les dialogues ont l'accent du vrai, les personnages pratiquement tous afro-américains n'ont jamais été mieux décrits dans une perception précise de leur vie quotidienne. Le vaudou, croyance encore répandue à l'époque, plane sur le manga et on est toujours au bord du surnaturel mais jamais de façon explicite. Le diable n'est pas le mal absolu et est à coup sûr moins à redouter que l'homme blanc dans ces contrées. Les scènes musicales sont particulièrement réussies et donnent envie d'accompagner sa lecture de la musique de Robert Leroy Johnson pour un voyage que ne renieraient pas la pléthore de musiciens qui ont repris ses airs (led zep, les stones, Clapton et cream, white stripes,...).
Une expérience unique a vivre sans aucune réserve sur le genre. Je ne peux que vous le recommander bien plus chaudement que la moitié des mangas que j'ai lus ces dernières années (et j'en ai lu des kyrielles depuis 1991).
Lisez-le ou brûlez en enfer