Une série en 2 tomes de Shiori Teshirogi d'après Tohko Ohta, disponible chez tonkam
Le résumé proposé par Tonkam se trompe : les trois filles n'ont pas "fondé leur agence", puisqu'il est clairement dit qu'elle travaille pour "la boite" et que l'une d'elle lui doit d'ailleurs de l'argent.
Tome 1:
Le trait agréable de Shiori Teshirogi avait déjà attiré l'oeil de plus d'un lecteur sur Saint Seiya – The lost Canvas, qu'il soit fan ou non, et voilà qu'elle nous revient déjà avec une autre série à milles lieues de celle-ci. “Delivery” est une série assez difficile d'accès en apparence puisqu'elle aborde le sujet de la prostitution. Je précise “en apparence” parce qu'il faut l'admettre le style graphique de l'auteure n'est pas réellement adapté à ce type d'histoire.
Trois chapitres composent ce tome 1. Le premier nous permet de suivre Risa, “employée” dans un Delivery Health, une sorte de maison close légale, tant que la pénétration ne fait pas partie des services proposés. Les filles sont là pour se faire beaucoup d'argent rapidement, soit pour le dépenser, soit pour régler leurs dettes. Mais on est bien loin du monde de la prostitution que présente la série “Ushijima”. Tout est bien plus propre et lisse, on est étonné de voir avec quelle désinvolture les filles parlent de leur “travail”. Le second nous parlera de l'Enjo Kosaï, pratique qui consiste pour les lycéennes à vendre leur corps pour se faire rapidement un “max d'argent de poche”. On suit cette fois Miharu qui va elle aussi rentrer dans un Delivery Health.
Adaptés des textes de Tohko Ohta, ces deux épisodes manquent cependant de crédibilité. La mangaka fait l'effort de ne pas tomber dans la vulgarité, elle suggère plus qu'elle ne montre et on ne peut pas vraiment parler de scènes de nudité. Son trait est clair, maîtrisé mais comme dit précédemment non adapté au sujet. Mais format oblige -il s'agit bel et bien d'un shôjo et pas d'un jôsei ou d'un seinen- on y retrouve les codes du genre : petites fleurs (même si elles sont très rares) et relations avec les petits amis. Ce sont d'ailleurs ces relations qui sont mises en avant. Bref, un sujet bien trop survolé à mon goût, une histoire trop nonchalante quand il s'agit de parler du choix de vendre son corps et des problèmes qui s'ensuivent (MST en premier lieu), ce qui pourrait laisser circonspect(e)s les plus âgé(e)s mais devrait toucher les plus jeunes. D'où le choix du shôjo sans doute, pour toucher et “avertir” une cible plus jeune. Le plus dérangeant restant sans doute le fait que le Delivery est présenté comme un milieu dans lequel on rentre et sort aussi facilement... Etrange avertissement.
La troisième histoire -plus personnelle semble-t-il- s'éloigne de la prostitution et nous parle de maltraitance parentale. La mangaka se fait alors bien plus convaincante, moins retenue dans son propos.
La série ne faisant que deux tomes, on essaiera quand même le second.