



Editeur: Glénat
traducteur: Julien Pouly
Nombre de volumes au Japon: 18 (série terminée)
Nombre de volumes en francophonie: 18 (série terminée)
La Terre est un jour envahie par des extraterrestres belliqueux, aux moeurs surprenants : ils organisent un match entre un terrien et leur princesse pour y décider du destin de la planète. Le sort désigne Ataru Moroboshi, le lycéen le plus obsédé, loser et malchanceux du Japon. Pour sauver le monde, Ataru doit saisir les cornes de Lamu, sa jolie adversaire. Contre toute attente, il finit par y parvenir, scellant la réconciliation des humains avec les envahisseurs, et son union avec Lamu, devenue follement éprise de lui, pour le malheur de ce Don Juan raté, éternel coureur de jupon. (résumé de Glénat)
Ne vous fiez pas à ce synopsis pour vous faire un avis sur la série, car l'essence de Urusei yatsura est loin d'être son scénario. Ce résumé constitue le chapitre introductif et est juste un prétexte pour coller Lamu à Ataru, et c'est tout. En effet, la série joue avant tout sur des chapitres auto-conclusifs, sans véritables liens entre eux, qui suivent les aventures de nos héros, et qui à l'occasion introduisent de nouveaux personnages. Et quels personnages ! Tout comme dans Ranma 1/2, Rumiko Takahashi joue avec une véritable pléthore de premiers et de seconds rôles, tous sympathiques, et surtout complètement déjantés. Petite présentation des plus récurrents:

-Ataru Moroboshi alias "Darling": "Héros" de l'histoire. Coureur de jupons au méthodes peu raffinées; tire-au-flanc invétéré; franchement débile la plupart du temps, mais malin quand il s'agit de se sortir du pétrin; plus résistant qu'un cafard, se relève même après avoir subis les pires sévices; incapable de résister à une jolie fille, à l'exception de Lamu, ce qui irrite cette dernière au plus au point. Mais loin d'être un loser, c'est un personnage qui suit surtout ses pulsions sans vraiment se soucier des conséquences. Un personnage hautement sympathique de toute façon.
-Lamu (Lum): Héroïne de l'histoire. Belle ogresse capable de voler et de lancer des décharges éléctriques, chose dont elle ne se prive pas lorsqu'il s'agit de rappeler son "darling" à l'ordre. Colérique, mauvaise cuisinière, maladroite, mais qui ne s'en laisse pas compter, elle peut aussi se révéler touchante et sensible. Elle permet à la bande de connaître des aventures toujours plus folles grâce à sa technologie extra-terrestre.
-Shinobu Miyake: Petite amie de Ataru dans les premiers volumes, ils seront considérés définitivement séparés après le volume 2. Jolie jeune fille romantique, intelligente, sensée, mais qui dispose d'une force hors-norme dont elle use pour tenter de ramener ses camarades à la raison. Ce qui à en général pour effet de provoquer encore plus de dégâts.
-Shutaro Mendo: Il est fabuleusement riche, ce qui élargit de nouveau le cadre des aventures de nos héros. Très populaire avec les filles, beau, intelligent, il semble parfait (aux yeux des filles en tout cas). Mais sous la surface, son caractère est proche de celui d'Ataru. Ce qui fait qu'ils seront à la fois les meilleurs amis et les pires ennemis du monde. Une relation intéressante et véritablement explosive.
Mais c'est loin d'être fini. On trouve aussi: Sakura, belle et puissante prêtresse, Cherry, oncle de Sakura et pique-assiette professionnel, Ran, meilleure amie complètement lunatique et parano de Lamu, Rei, l'ancien petit ami de Lamu, incapable d'aligner deux mots, et dont la beauté est la seule qualité, sauf quand il se transforme en vache évidemment... Et la liste est encore longue, voire très longue, car de nombreux personnages ne cessent de s'ajouter à chaque volume, parfois pour un seul chapitre, parfois pour plus.
Avec un tel casting, presque illimité, libérée des contraintes d'un scénario et d'un univers réaliste, Rumiko takahashi se permet toutes les fantaisies. Voyages dans l'espace, rencontres avec des dieux japonais, destruction des locaux de l'école à chaque volume, retour dans le passé, impossible d'être exhaustif tant il faudrait des pages pour décrire toutes les péripéties auxquels font face nos héros. Les situations sont en tout cas bien plus variées qu'un Ranma 1/2, et avec des personnages plus sympathiques en général. Et quand on se dit que l'auteure arrive à faire tenir des histoires qui tiennent la route en seulement 32 pages, on ne peut que s'incliner devant une telle débauche d'imagination.
Cependant, ne cherchez pas de cohérence dans ce manga, il n'y en a pas. Nos héros ne grandissent pas, ne changent pas de classe, n'évoluent pas au niveau du caractère ou des sentiments. Urusei Yatsura, c'est tout simplement un grand n'importe quoi, où tout ce qui compte, c'est de s'amuser et rien d'autre.
Certains pourraient être dérangés par le format bunko, mais sincèrement, les dessins de Takahashi n'en sont pas altérés. Cela reste très lisible et permet d'avoir une série longue (34 volumes en format normal tout de même) à prix moindre. Les dessins de l'auteure, un peu vieillot dans les premiers volumes, ne cessent de s'améliorer, et sont en tout cas bien plus chaleureux que son trait actuel, un peu froid et impersonnel. De plus, la traduction est excellente, et nous plonge littéralement dans l'ambiance.
Donc si vous aimez rire, mettez votre cerveau en veille, et jetez vous sur cette comédie exceptionnelle présentée par la bande complètement déjantée du collège Tomobiki.


