Mais son travail est loin de se limiter à ces deux titres, auteur prolifique il est à l’origine de nombreux one-shot ainsi que de nombreuses histoires courtes, qui se trouvent ici regroupés en recueille tout simplement intitulés « Akira Toriyama Histoires Courtes ». Comptant trois volumes, ces histoires sont classé par ancienneté.
Le problème inhérent à ce type de recueille étant bien entendu l’inégalitée des histoires ! On va du très bon, avec des personnages qui auraient presque mérités qu’un manga leur soit consacré au plutôt mauvais, en passant par le juste réussi et l’anecdotique !
Bien entendu les plus anciennes sont globalement les moins intéressantes, l’auteur prenant de l’expérience au fil des années, cela se ressent dans ses histoires, sans parler de son graphisme qui évolue constamment (contrairement à ce que l’on pourrait croire), des traits ronds et épais il passe aux traits plus anguleux et plus fins, les arrières plans étant de plus en plus dépouillés et se ressemblant de plus en plus, mais en contre-partie, les histoires gagnent en intérêt et en profondeur (toutes proportions gardées).
Les premières histoires, pré-Dragon Ball, ont un style vraiment à part, qui reste bien entendu celui de l’auteur, mais avec le recul c’est d’autant plus impressionnant de voir comme il a évolué. On se retrouve avec des histoires vraiment courtes donc, sans queue ni tête, totalement farfelues où il ne faut pas chercher de cohérence. On retrouve l’ambiance décousu de Docteur Slump, ainsi que les graphismes ronds et déformés, on est encore loin du style beaucoup plus anguleux qui apparaîtra sur la fin de Dragon Ball. L’humour est très spécial, mais il fonctionne, il empreinte de nombreuses références (dont certaines pourraient échapper aux lecteurs occidentaux).
A chaque volume, ou plutôt à chaque histoire, l’auteur a évolué, ce qui se ressent dans le traitement, l’absurde s’atténue quelque peu, les affrontements (toujours traités de manière comique cependant) sont plus présents, puis l’absurde revient, mais de façon plus maîtrisé.
C’est assez amusant de faire un parallèle avec Dragon Ball (qui de toute façon à occupé l’auteur pendant une grande majorité de sa carrière) : au départ l’auteur nous propose un conte humoristique, assez déjanté, puis le sérieux prend le pas, on ne trouve plus qu’action et combat puis comme pour faire plaisir aux fans il tente de retrouver le fraîcheur de ses débuts dans la dernière partie avec un humour bon enfant mais plus contrôlé…et bien c’est la même chose ici !
De même il est intéressant de s’attarder sur les commentaires de l’auteur qui revoit avec un regard parfois nostalgique, parfois dur, son travail de l’époque.
On ira pas jusqu’à dire que ces volumes sont indispensables pour tout fan de Toriyama qui se respecte mais pas loin. Quoi qu’il en soit, à défaut d’être toujours réussi, cela à la mérite d’être enrichissant !
Nekomajin est un chat farceur, très porté sur le combat et possédant une puissance hors du commun.
Ces courtes histoires n’ayant ni queues ni têtes ne sont que des prétextes à des délires du maître, se présentant comme une parodie de Dragon Ball, sa plus célèbre série, on trouve dans les premières histoires un humour qui rappellera plus celui de Docteur Slump.
D’ailleurs la raison d’être de one shot peut également être sa principale limite : aucun scénario, juste des délires comiques, les chapitres ne tiennent presque pas compte de ceux qui ont précédés ; et l’humour en lui même est très particulier, typique de Toriyama, on aime ou pas, mais il est spécial, très axé pipi-caca-prout…c’est en cela que cette parodie se rapproche plus d’un Docteur Slump que d’un Dragon Ball.
Pour autant on trouve certaines situations vraiment amusantes, et c’est toujours sympa de trouver des personnages connus dans des situations incongrues, c’est le cas notamment de Vegeta qui se retrouve en plein combat contre le chat farceur, et lassé de ce grand n’importe quoi, Vegeta prétexte un coup de fil (alors que son opérateur n’a pas de réseau sur Terre) pour quitter le manga en se promettant de ne plus participer à un titre humoristique…amusant !
Le dessin est assez inégale, pour les premières histoires il est rond et collant parfaitement au style, rappelant une nouvelle fois le style de l’auteur à l’époque de Docteur Slump, alors que par la suite, Toriyama retrouve son style beaucoup plus anguleux tel qu’il était dans les derniers volumes de Dragon Ball.
On rencontre de nombreuses guest-star dans ce titre, en particulier Gokuh qui n’est autre que le héros et le maître de Nekomajin !
Glénat, qui n’est pas prêt d’abandonner son monopole sur les œuvres de Toriyama, nous propose une édition de qualité, avec en début de volume les pages d’ouvertures de chaque histoire en couleurs (justifiant sans doute son prix élevé).
Rien d’indispensable avec ce titre, mais ne s’agissant que d’un one-shot, pourquoi ne pas se faire plaisir pour un bon moment de détente, en particulier si on apprécie le travail du maître !
Derrière ce scénario classique, Akira Toriyama n'innove pas le moins du monde et reprend les ingrédients qui ont fait le succès de Dragon Ball: un héros naïf doté d'une queue d'animal qui poursuit une quête et rencontre une jeune fille peureuse et inutile, des boules d'énergie, des combats contre les méchants... Tout, jusqu'à l'univers dans lequel évoluent les personnages, rappelle fortement l'oeuvre-phare du maître.
Malgré tout, action et humour sont au rendez-vous, servis par un coup de crayon précis et dynamique.
En somme, Kajika peut-être considéré comme un concentré de Dragon Ball, jamais original mais assez distrayant. A réserver avant tout aux fans.
(Critique de Kajika réalisé par Koiwai)