KUROZAKURO
Résumé:Mikito Sakurai est la tête de turc idéale. Lycéen frêle et timide, il ne se rebelle jamais devant les brimades, au grand dam de sa meilleure amie, Saki Kikuoka. Mais voilà qu'un beau soir, le jeune garçon fait un rêve très particulier au cours duquel il discute avec un étrange garçonnet, prénommé Zakuro. Ce dernier propose d'exaucer un vœu, en échange de la floraison d'un arbre… Le choix de Mikito, logique, est guidé par les conseils de Saki : il veut devenir plus fort ! Dès le lendemain matin, Mikito observe de profondes transformations en lui. Ses capacités physiques sont incroyablement accrues et son caractère a bien changé. Connaissant désormais la colère, l'énervement et la violence, il les met à profit pour tabasser tous ceux qui essayent de s'en prendre à lui. Plus problématique, son appétit s'est aiguisé. Son envie de viande est désormais dévorante ; et la plus savoureuse à ses yeux est de très loin la chair fraîche...
Après l'inoubliable Togari qui s'est interrompu trop brutalement, Yoshinori Natsume revient chez Akata avec Kurozakuro, titre au nom difficilement prononçable mais qui n'enlève pourtant rien aux qualités scénaristiques et graphiques du titre.
Le postulat, assez classique, nous fait découvrir un jeune lycéen prénommé Mikito Sakuraï. Victime de brimades quotidiennes, notre héros, réfractaire à toute forme de violence, n'arrive pas à faire face à ses tortionnaires. Nous avons donc affaire au phénomène de l'Ijime, très répandu au Japon et qui désigne les personnes exclues d'un groupe (scolaire dans le cas qui nous intéresse).
Mais tout va changer lorsqu'il rencontre dans ce qui semble être un songe un être aux formes infantiles qui va lui proposer de réaliser l'un de ses souhaits. Mikito choisit d'être plus fort, et son destin s'en voit bouleversé...
A partir de là, la classique histoire de l'Ijime prend fin et fait place à un récit fantastique saupoudré d'action! Sans mesurer les conséquences de son geste, Mikito se retrouve affublé de pouvoirs surhumains qui s'accompagnent d'un appétit croissant pour la chair humaine! Il devient alors très intéressant de suivre notre héros, partagé entre ses pulsions meurtrières et son souhait de conserver son humanité quoi qu'il en coûte. A ce sujet, l'auteur n'en fait jamais des tonnes et nous propose un traitement relativement intimiste du doute qui ronge notre héros, notamment par le biais de monologues intérieurs.
Les dessins de Natsume sont aussi bons que pour Togari: expressifs, ils servent à merveille le scénario et sont très dynamiques lors des scènes d'action. Le travail d'Akata est comme d'habitude excellent, que ce soit au niveau de la traduction, de l'impression ou du lettrage.
En définitive, Kurozakuro se révèle être un excellent titre, qui s'éloigne ostensiblement de la production shonen actuelle. La série ne faisant que sept tomes, j'espère que sa qualité restera égale à elle-même jusqu'à la fin!