Auteur : Rumiko Takahashi
Éditeur : Glénat
Traducteurs : Kiyoko Chappe (tome 1-9); Olivier Prézeau et Wako Miyamoto (tome 10-36); Fédoua Thalal (tome 37-38)
Nbr. de volumes au Japon : 38 ( série terminée)
Nbr. de volumes en francophonie : 38 (série terminée)
Au cours d'un voyage en Chine, Ranma Saotomé et son père tombent dans une source magique. Depuis, ils sont victimes d'une malédiction et se transforment dès qu'ils sont mouillés : le fils en fille et le père en panda ! Ranma habite chez sa fiancée Akané Tendô, mais leur relation est très violente. Suivent les aventures loufoques de la vie quotidienne de ces drôles de personnages. (résumé de Glénat)
Série de Rumiko Takahashi la plus connue en Francophonie, voire dans le monde entier, grâce à son adaptation télévisée diffusée sur le club Dorothée, Ranma 1/2 est un titre mêlant arts martiaux, humour, amour, légendes et magie. Le tout sur un ton complètement déjanté et surréaliste, à l'instar de Urusei Yatsura, son précédent manga dans cette catégorie.
On retrouve dans Ranma tout les éléments qui font des mangas de Rumiko de vrais bijoux de fun :
Les ingrédients habituels
- Une galerie impressionnantes de personnages complètement déjantés, ayant beaucoup plus de défauts que de qualités, souvent très bêtes (pour les garçons en tout cas), parfois très méchants, parfois très naïfs, mais ayant tous l'art de se mettre dans les pires situations possibles, pour notre plus grand bonheur. Et si on leur pardonne leur stupidité et leur folie, et qu'on y adhère à fond même, c'est parce que chacun est très attachant à sa façon. Que ce soit Ryoga et sa naïveté; Mousse et son amour pour shampoo; Ranma et son obsession de victoire, n'hésitant pas à se transformer en fille pour vaincre dans toutes les disciplines; Kunô et son amour pour la fille à la natte... Oui, tous seraient des losers dans n'importe quels autres mangas. Mais ici, ils sont la norme, et le reste devient fade à côté d'eux.
- On a également les amourettes, qui donnent du piquant aux relations entre les personnages. Cependant, toutes les filles semblent attirées par Ranma. Impossible de comprendre pourquoi, mais c'est ainsi, mais ça fait partie de l'univers. Évidemment, ces chapitres consacrés à la romance se commencent toujours par une baffe, une dispute, un quiproquo ou de la jalousie, et se finissent par une réconciliation et retour au point de départ. Mais peu importe, c'est juste pour le fun, ce n'est pas une comédie romantique. Ne vous attendez donc pas à une belle histoire d'amour, tout au plus quelques moments touchants.
- L'inventivité des histoires est également toujours aussi impressionnante. Dans Urusei Yatsura, Rumiko nous emmenait dans toutes les directions, nous faisant rencontrer des dieux, des extra-terrestres,... l'action se passait également aussi souvent dans le lycée.
Ici, elle se concentre davantage sur les arts-martiaux, et toutes les variantes loufoques auxquels elle peut les assaisonner. Attendez-vous à voir des combats de patinage sur glace, du combat culinaire ( fantastique ce passage d'ailleurs!), du combat de pom-pom Girls... Juste impressionnant, rien à redire. Seuls les derniers volumes sont un peu moins réussi à ce niveau, mais malgré cela, cela reste d'un très bon niveau comique.
Avec un soupçon de ...
La particularité de Ranma 1/2 , et qui donne son nom au manga même, c'est la capacité de certains personnages à se transformer ! En effet, nombre d'entre-eux sont tombés dans des sources maudites en Chine, dans lesquelles se sont noyés divers animaux, humains, ou monstres. Cochon, canard, chat, panda,... tout y passe. Et les pauvres bougres ayant chuté par mégarde (euphémisme pour dire stupidité) se transforment au contact de l'eau froide, et redeviennent normaux au contact de l'eau chaude. cela pose évidemment problème à ceux victimes de la malédiction, surtout que leur forme animal est souvent peu classe. Mais tout cela engendre évidemment des situations délirantes et drôlatiques.
Ranma, lui, se transforme en fille. Il peut ainsi relever des défis dans n'importe quelle catégorie, contre n'importe qui. Ou bien échapper à sa mère également, ou encore essayer de tirer parti de la stupidité de Kuno, ou encore...
Ajouté à tout le reste, les possibilités, l'inventivité des situations, ... Il y a juste trop de choses, trop à dire... Impossible d'être exhaustif, sans que cela prenne des pages et des pages, pour expliquer toutes les qualités du manga, et à quel point les personnage sont travaillés et ont une personnalité vraiment affirmée, même si évidemment complètement surréaliste. Et encore... Tout ça forge la personnalité de ce manga, cette impossibilité à être succint, parce que chaque histoire fourmille de petites choses, de détails, de situations... Il faut le lire ou l'avoir lu pour comprendre ce sentiment, tout simplement.
Plus le dessin, l'édition, et le reste.
Du côté du dessin, c'est du Rumiko Takahashi. Très clair et fluide, et cependant plein de détails; très expressif, maîtrisé... Bref, beau et vivant, pas comme son trait sur Inu-Yasha, qui est décidément un peu froid et vide.
Du côté de l'édition, le sens français ne gêne pas énormément, mais la traduction est loin d'être aussi bonne que sur Urusei Yatsura. Souvent trop adaptée ou parfois trop littéral, comme la traduction de l'époque de Dragon Ball, on sent qu'on perd quelque chose à la lecture. Et les nombreux changements de traducteurs n'ont pas dû aider. Dommage. Espérons que Glénat ressortira un jour ce manga dans une édition un peu plus en phase avec les standard de maintenant.
Urusei Yatsura-Lamu vs. Ranma 1/2
Tout du long de cette chronique, j'ai fait référence à Urusei Yatsura sur de nombreux points. La comparaison est cependant inévitable, tant ils ont des points communs dans le casting, les situations, et l'humour, et la façon de concevoir la comédie. Même si évidemment, l'univers et les personnages n'ont rien à voir, quoique pas mal de personnages de Lamu sont recyclés pour être adaptés à l'ambiance de Ranma 1/2.
Cependant, je trouve que Urusei Yatsura-Lamu maintient son niveau de comédie plus longtemps, et propose des situations plus variées.
Le fait est que Urusei yatsura est plus axé comédie avec un casting plus équilibré entre filles et garçons, tandis que Ranma est plus orienté action avec un casting plus masculin, d'où peut-être cette impression.
Mais chaque manga possède sa galerie de personnages attachants, ses moments drôles, ses moments touchants aussi. À chacun de voir ce qu'il/elle préfère, selon sa sensibilité.
Mais tout les deux sont des monuments du manga comique et méritent d'être dans votre mangathèque.