All You Need is Kill

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Takato
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All You Need is Kill

Message non lu par Takato » 28 juin 2014, 18:14

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Fiche Manga News

Synopsis : Dans un futur proche, des hordes d'extraterrestres extrêmement bien organisées, appelées les Mimics, ont livré une bataille acharnée contre la Terre, réduisant les grandes villes en cendres et causant la mort de millions d'êtres humains. Aucune armée au monde n'est à même de rivaliser avec la rapidité, la violence et les capacités exceptionnelles des combattants Mimics, très bien armés, ou de leurs chefs dotés de pouvoirs télékinésiques. Mais à présent, les armées du monde ont réuni leurs forces pour une ultime offensive contre les extraterrestres…


Tome 1 :

En voilà une licence qui fait parler d’elle en ce moment ! A l’origine un light novel de Hiroshi Sakurazaka illustré par Yoshitoshi Abe, All You Need is Kill a le vent en poupe depuis quelques mois. Du côté de nos amis américains, une adaptation live du nom de Edge of Tomorrow est sortie dernièrement dans les salles obscures. Mais ce qui nous intéresse dans l’immédiat est bien l’adaptation directe du light novel, au titre éponyme. Série en deux opus, All You Need is Kill a la particularité d’être dessiné par un prestigieux auteur : Takeshi Obata en personne !

Dans un monde futuriste, l’humanité livre une guerre sans merci aux Mimic, une race d’extra-terrestres qui a déjà conquis de nombreux territoires du globe. Le jeune Keiji Kiriya fait partie de l’armée japonaise et est sur le point de mener son premier assaut face à l’ennemi. Seulement, il se rend vite compte de la malédiction qui le frappe : Tué sur le front, le voilà voué à revivre la même journée, en boucle. Afin de survivre, Keiji va tenter d’utiliser son « pouvoir » à bon escient…

Bien qu’il soit un manga relativement court (deux tomes seulement), All You Need is Kill apparaît comme un manga prometteur par son idée originale, faisant du titre un récit marquant de l’été 2014. Evidemment, la sortie presque simultanée avec le film castant Tom Cruise contribue à l’intérêt du titre. Ainsi, ce premier opus se révèle conforme à nos attentes : Ne s’embarrassant pas de détails inutiles, il entre rapidement dans le vif du sujet, et ne ralentit jamais la cadence jusqu’à la dernière page. Nous voilà donc projeté aux côtés du jeune Keiji, dont la malédiction le pousse à revivre à moult reprises la même journée de guerre. Le récit aurait pu jouer la carte de la facilité, en présentant une succession de déboires guerriers divers pour notre héros, mais l’intrigue est plus subtile que ça. Se rendant rapidement compte de son don, Keiji l’utilise pour trouver un moyen de survivre, en analysant les possibilités permises par cette boucle temporelle. Le concept se retrouve alors fort bien exploité et permet une évolution rapide du personnage, tant dans ses capacités que dans sa psychologie. Car quand on lutte pour sa propre survie, a-t-on réellement le temps de s’occuper de ses compatriotes ?

Entre le « pouvoir » du protagoniste et cette guerre qui oppose la race humaine à des extra-terrestres, le récit brille clairement d’une dimension SF qui contribue à son charme. Nous sommes dans un monde futuriste presque post-apocalyptique, où la menace alien est omniprésente. Ainsi, un sentiment oppressant nous empare dans ce monde empli de danger, nous permettant de nous attacher au sort de Keiji. Toutefois, aucune véritable révélation n’est faite dans ce premier opus. La race des « Mimic » n’a pour l’instant par de réelle origine, et les raisons du don du héros nous sont encore inconnues. Néanmoins, le tome se conclu sur un brillant cliffhanger qui permettra au second volet d’apporter des éléments de réponse, sans doute, en plus de se renouveler.

Outre le scénario efficace du titre, All You Need is Kill a pour intérêt principal son dessinateur, Takeshi Obata. Nous connaissons l’artiste principalement pour ses travaux sur Hikaru no Go, Death Note et Bakuman, aussi nombre de fans s’étaient montrés déçus de l’évolution graphique du mangaka. Que tout le monde se rassure, le Maître nous revient en grande forme, tant son dessin s’avère percutant ! Outre le chara-design typique du dessinateur, le plus frappant est sans doute la multitude de séquences guerrières, claires et détaillées, qui retranscrivent parfaitement le climat de violence qui entoure le héros. Il n’est pas courant que le mangaka opère sur ce genre d’ambiance, et force est de constater qu’il réussit avec brio !

Kazé s’est montré aux petits soins avec son nouveau titre. La couverture bénéficie d’un papier mât avec des effets de relief par pelliculage au vernis sélectif sur certains éléments, comme le titre du manga. Pour comparer, nous avons là un livre similaire aux Hokuto no Ken dans leur format simple, autrement dit d’un bien bel objet.

Du côté de la traduction et de l’adaptation, tout est clair et fluide, et aucune véritable coquille n’est à déplorer. Très bonne première copie pour l’éditeur sur ce titre, donc !

Il ne faut pas chercher avec All You Need is Kill un scénario trop complexe. L’histoire est intéressante et le concept bien exploité, le tout ponctué de séquences choc desservies par un dessin sublime et détaillé. Il n’en faut pas plus pour faire de ce premier opus un excellent divertissement et une réussite dans son genre ! Sans aucun doute, All You Need is Kill plaira aux amateurs d’Obata et plus largement de récits SF et violents.
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Re: All You Need is Kill

Message non lu par Takato » 13 juil. 2014, 10:22

Tome 2 :

Rita Vrataski n’a pas toujours été une légionnaire hors pair. Autrefois habitante d’une bourgade reculée, loin des assauts des Mimics, c’est un dramatique accident qui a poussé la demoiselle à rejoindre l’armée, un évènement qui la propulsera dans la boucle temporelle… Mais aujourd’hui, elle fait la connaissance de Keiji Kiriya, son unique allié.

Pour ce deuxième et dernier tome d’All You Need Is Kill, la narration de la série se voit chamboulée. Alors que nous interrompions le premier tome sur la rencontre entre les deux protagonistes, il convient, avant toute chose, d’expliquer le background de la demoiselle, mais aussi son rôle dans les boucles temporelles. Le contexte de la série s’épaissit alors, et des éléments de réponses commencent à nous être donnés. Puis, vient le développement de la relation entre les deux individus, et la manière dont ils vont tenter de se défaire de cette « malédiction »…

Toujours aussi survolté, All You Need Is Kill ne laisse jamais un seul instant de répit, et chaque page s’avère utile à l’intrigue générale. Que ce soit pour développer la relation entre Rita et Keiji, leur avancée sur le champ de bataille ou apporter des réponses aux mystères des boucles temporelles, les auteurs ne perdent jamais leur temps, si bien qu’une lecture attentive est conseillée au lecteur, afin de saisir toutes les mécaniques du titre.

Cette fois, Keiji ne lutte pas seule et s’est trouvé une alliée. Voilà qui permet de renouveler le récit et proposer une approche différente et plus optimiste : après avoir lutté seul et frôlé la folie, notre héros trouve une lueur d’espoir chez cette compagne, victime de la même malédiction que lui. Alors, le lien est fait entre le binôme et l’intrigue générale de la série. Les explications sont constantes et la vérité paraît crédible et par conséquent efficace. Le mystère de la boucle temporelle voit tous ses mystères élucidés, un soulagement peut-être pour les lecteurs qui doutaient du développement d’une intrigue de deux opus seulement.

Un peu moins de batailles, et davantage de développement de personnage caractérisent ce volume. Parfois, on a tendance à oublier l’intrigue pour se concentrer sur la jolie liaison entre Rite et Keiji. D’ailleurs, la demoiselle profite du meilleur traitement et devient ainsi un personnage plus humain que ne peut l’être Keiji. La conclusion autour du duo, douce-amère, fera peut-être couler quelques larmes, une tragédie qui convient parfaitement à l’ambiance du récit.

Et pour parler des batailles, c’est sur un grand assaut différent des précédents que se jouera la conclusion de l’histoire, une joute surprenante et intense qui justifie les derniers points d’ombre de l’histoire. Ainsi, alternant ambiance survoltée et un peu plus posée, ce second tome de la série justifie haut la main son statut de divertissement.

Graphiquement, on applaudit une seconde fois les prouesses de Takeshi Obata, au sommet de son art. Certaines planches sont tout bonnement somptueuses, précises et truffées de détails. On regrette toutefois que le mangaka se perde sur certaines séquences d’actions un peu trop chargées, à la narration peu fluide.

Globalement, All You Need Is Kill aura prouvé son potentiel. Récit pêchu d’une guerre, intrigue SF autour d’une boucle temporelle, deux héros s’éprenant l’un à l’autre dans un contexte de chaos… Tous ces éléments, rondement menés, font de ce diptyque une série qui ravira les amateurs du genre. Dommage que le rythme soit si effréné, car sur un ou deux volumes de plus, l’histoire aurait permis au lecteur de mieux digérer les différentes subtilités de l’intrigue.
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