

Auteur: Il Yang Kyun (dessins) & Youn In-Wan (scénario)
Nombre de volumes au Japon: 17 (Terminé) + 1 recueil
Nombre de volumes en France: 17 (Terminé) + 1 recueil
Editeur France: Pika
SAG est ce que l’on appeler un shonen atypique et ce sur bien des points, bien qu’il en respecte la majeur partie des codes, il en transgresse d’autres pour notre plus grand plaisir…
L’histoire
Alors que le puissant royaume de Jushin est tombé et que le chaos règne un peu partout à travers le pays, Mun Su, le dernier Angyo Onshi, émissaire de l’état ayant quasiment tous les pouvoirs pour rendre la justice lui même, sorte de justicier Coréen venant en aide au peuple contre les gouverneurs tyranniques, erre de village en village à la recherche d’un de ses anciens camarades qu’il tient pour responsable de la chute du royaume…
Très vite il va rencontrer une puissante guerrière qui lui servira de Sando (garde du corps) ainsi qu’un écuyer, et après de multiples quêtes, ils vont se retrouver mêlé à des évènements qui les dépassent…
Un regard neuf
Pour commencer, SAO n’est pas un manga comme les autres du fait de ses auteurs : 2 coréens ! Pour quoi un manga et pas un manwha me direz vous ? Tout simplement car SAO est prépublié au Japon au même titre que n’importe quel autre manga, et ce n’est pas la nationalité de l’auteur qui fait la classification. De ce fait, ce titre a pris le meilleur des deux mondes, le savoir faire et la rigueur des Japonais et le petit plus culturel et le point de vue différent de la Corée.
Car ce qui change grandement c’est que SAO s’inspire de légendes culturelles Coréennes, donc beaucoup moins connu que les Japonaises (à force on commence à connaître) et ces légendes nouvelles se trouvent adaptés pour un public Japonais et nous sert à nous aussi. Car bien qu’adapté surtout pour les Japonais, l’adaptation est faite pour un pays étranger, et même si notre culture est encore plus éloignée, on en bénéficie. Les auteurs disséminant de nombreuses références aux légendes Coréennes, elles sont détaillé et expliqué une fois le chapitre terminée… et les moins ouverts d’entre vous seront obligés de reconnaître que la culture Coréenne n’a pas grand chose à envier à la culture Japonaise.
Des personnages charismatiques
Non pas qu’ils soient particulièrement originaux, les personnages ont tous beaucoup de charisme. C’est du à leur personnalité mais aussi grandement au trait fabuleux Yang Kyung-Il, que se soit les tenues, un peu anachroniques pour beaucoup ou tout simplement le design…
Mun Su le héros en particulier est le genre d’anti-héros que j’adore ! Froid, distant, semblant ne pas soucier de qui que se soit à part lui même… il rend justice, par moment de façon aveugle pourrait t-on croire, fidèles à ses principes et tant pis s’ils ne s’accordent pas avec ceux des autres. Ce qui le rend d’autant plus intéressant, c’est qu’il souffre d’une malédiction (il est asthmatique en fait) qui fait que bien qu’arrogant, il doit souvent compter sur les autres…
Ancien général de Jushin, beaucoup des personnages qu’il rencontre le connaissent et le craignent car ils connaissent sa réputation de guerrier farouche…
Un monde fantastique ancré dans le réel
C’est une des première chose qui frappe quand on découvre ce titre… au vu du graphisme qui rend les visages de manière quasi réaliste, on ne s’attend pas forcément à trouver un titre fantastique ou la magie prédomine. Mun Su, plein de paradoxe, bien que dernier représentant de l’état Coréen, se sert d’armes à feu occidentale mais utilise aussi sa magie d’Angyo Onshi, en évoquant des guerriers fantômes. Sando utilise une épée bien trop lourde pour elle et fait semble voler dans les airs, on trouve des personnages se transformant en animaux, des fantômes, des esprits, des monstres, des sorciers invoquant des démons et plus tard des puissants guerriers capables de projeter leur ki pour détruire des montagnes. Bien que surprenant au départ, tout cela n’a rien de choquant… au contraire on adhère très vite à l’univers.
Tout cela est donc ancré dans le réel, avec la famine qu’a réellement connu la Corée, des envahisseurs occidentaux voulant coloniser la Corée… la magie intégré dans l’histoire de la Corée (ce qui m’a fait rire par contre c’est de voir les occidentaux choqués de voir la magie et les démons en Corée, comme si en Occident on n’avait pas de légendes avec des monstres et sorciers comme chez eux… comme si l’Asie détenait le monopole des contes et légendes… m’enfin j’ai trouvé ça drôle.
Et les codes du shonen dans tout ça ?
Et bien justement c’est aussi ce qui fait la force de ce titre…bien qu’en grande partie respectés (le héros commencent seul puis se fait des alliés de plus en plus nombreux, la marge de progression des personnages est importantes et un petit entraînement fais toujours du bien, des quêtes vont leur permettre d’accroître leurs pouvoirs…) mais il en transgresse, ou détourne quelques unes. En premier lieu, Mun Su, le héros, au lieu est plus faible qu’il ne l’était auparavant, sa malédiction l’affaiblit et le fragilise grandement, il a perdu son savoir faire dans le maniement de l’épée et a donc besoin d’être protégé.
Ensuite on se retrouve avec des histoires très courtes, toutes plus ou moins poétiques, qui servent à placer le monde et les personnages mais sur quelques chapitres… on n’est pas dans des arcs s’étendant sur 15 volumes. Et quand on croit que ça être le cas avec l’apparition d’une organisation de puissants guerriers, les Walbin, on s’attend à des combats qui vont s’étendre sur des volumes entiers (et puis ils ont la classe les Walbins) et bien non, en 2 volumes c’est plié… c’est étonnant, voir même frustrant mais ça a au moins le mérite de prendre le lecteur par surprise, et ainsi de pouvoir enchaîner sur la suite… car même si les histoires sont courtes, elles suivent toutes le même fil rouge… la recherche de Ajité, celui qui serait responsable de la chute de Jushin…
SAO est donc un très bon titre (que j’ai découvert bien tard) que je conseille à tous ! Le seul gros problème vient du rythme de parution très lent…
