Etant donné que Ludwig revolution est pour moi un énorme coup de coeur, il vaut bien la peine que je fasse un copier-coller de mes critiques des 2 tomes laissées sur Manga-sanctuary ^_^
Tome 1:
Difficile de résister, quand on voit la magnifique couverture du tome 1 de ce nouveau manga de Kaori Yuki.
Et l'intérieur du manga est encore plus irrésistible.
Kaori Yuki prend ici un malin plaisir à exercer tout son talent (et on sait qu'il est souvent énorme) pour revisiter à sa manière les plus grands classiques de contes bien connus.
Le tout se veut parodique. On a donc le droit à un savant mélange entre le style sombre et macabre que l'on connaît à la mangaka, et un irrésistible humour plus ou moins noir, style beaucoup plus rare chez l'auteur.
On suit donc le prince Ludwig, personnage principal très spécial, puisqu'il est à la fois beau, intelligent, séducteur, mais aussi arrogant, égocentrique, grossier et nécrophile (ce qui est quand même peu courant ^^). Celui-ci est à la recherche de la femme idéale (ce qui pour lui, signifie une femme belle à la poitrine opulente ^^), et va faire la connaissance de plusieurs personnages de contes.
Ainsi, il croisera le chemin d'une Blanche-Neige absolument magnifique en femme fatale... un peu trop fatale.
Puis il croisera un chaperon rouge-tueuse sanglante, ainsi qu'une belle au bois dormant à l'histoire tragique.
Enfin, il devra porter secours à une ravissante demoiselle au physique faussement avantageux, et dernière capture en date d'un Barbe Bleue hilarant tellement il est ridicule.
Au final, Kaori Yuki nous sert sur un plateau un premier tome qui est un véritable chef d'oeuvre, revisitant ces contes de fées avec un humour noir qui fait mouche, et avec des dessins tout bonnement magnifiques (et c'est quelqu'un qui n'est d'habitude pas fan des dessins de Kaori qui vous dit ça

)
J'ai hâte de lire la suite qui, je l'espère, sera aussi excellente que ce premier tome.
Tome 2:
Voici donc le deuxième tome de Ludwig Revolution, où Kaori Yuki prend une nouvelle fois beaucoup de plaisir à parodier des contes connus.
Le premier chapitre, Rapunzel, reprend l'histoire connue de cette jeune demoiselle gardée prisionnière en haut d'une tour, et qui utilisait sa longue chevelure pour faire grimper ses soupirants auprès d'elle. L'humour, ici assez limité, tourne surtout autour du prince Silvio, bête comme ses pieds, et qui subira à plusieurs reprises les sursauts de colère de Rapunzel, qui a un caractère bien trempé. Néanmoins, la fin de cette première histoire reste très convenue mais satisfaisante.
La deuxième histoire, celle de la princesse Maleen, est beaucoup plus comique, entre les échanges de rôles et la supercherie de la princesse Lara. Cependant, la fin se révèle surprenante et morbide. Un régal.
Dans la troisième histoire, le prince Ludwig se retrouve métamorphosé en... grenouille ! Seul le baiser de la première femme qu'il a croisée après sa métamorphose pourra lui rendre son apparence initiale. Or, il s'agit d'une jeune princesse de la région, nommée Kathrein... une nouvelle fois hilarant, car malgré son apparence de grenouille, le prince reste toujours aussi prétentieux et pervers. La fin de ce chapitre se veut cependant émouvante, avec une Kathrein finalement attachante.
En parallèle dans ce chapitre, l'histoire d'un personnage nommé Henri de fer, et qui connaîtra une fin absolument ridicule, un petit délice d'humour noir.
La dernière histoire de ce tome est de loin ma préférée. C'est aussi l'histoire la plus sombre. L'histoire de deux demoiselles nommées toutes deux Albertina. L'une est brune, l'autre blonde. L'une est la princesse, l'autre la servante. Seulement, qui est qui ? Et quels sont leurs véritables desseins ?
Cette histoire est absolument incroyable, car jusqu'au bout, et à travers de nombreux rebondissements et de vraies ou fausses révélations, Kaori Yuki nous fait douter jusqu'au bout, et révèle son incroyable talent pour entretenir le suspense. Du très grand art.
La fin est résolument tragique, mais cette histoire n'est pas dépourvue d'humour, bien au contraire ! Ainsi, on fera la connaissance d'un prince otaku, qui collectionne des figurines et des photos de jeunes filles en cosplay !
Voici donc pour les histoires. Si les 4 contes traités ici semblent moins connus que ceux du tome 1, Tonkam a eu l'excellente idée d'en proposer les résumés en fin de tome.
Et tout au long de ces quatre nouvelles histoires, on notera de nombreuses références très amusantes. Notamment une sur Death note, mais donc aussi sur le cosplay, etc... je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes.
Certains personnages du tome 1 réapparaissent, et des nouveaux font leur entrée: le jeune demi-frère de Ludwig, d'apparence angélique, et pourtant déterminé à éliminer le prince pour devenir l'héritier. Il embauchera Lisette, notre chaperon rouge tueuse à gages du tome 1, qui essaiera plusieurs fois d'éliminer Ludwig, en vain. Elle cèdera sa place vers la fin du tome à deux tueurs redoutés: Hansel et Gretel...
Notons aussi la réapparition de la sorcière Dorothea, toujours aussi maso, et à la poitrine toujours aussi opulente, et qui suivra désormais le prince dans sa recherche d'une femme à épouser.
Aux niveaux des dessins, d'habitude je ne suis pas du tout fan des dessins de Kaori Yuki, que je trouve trop brouillons et surchargés, mais là je les trouve magnifiques, beaucoup plus réguliers, moins surchargés, et avec une mise et page dynamique.
Ce tome 2 est donc aussi bon que le premier. Entre comique franc, humour noir et drame macabre, ce manga prouve que Kaori Yuki jongle entre les genres avec brio, et elle nous propose des parodies toutes différentes, évitant ainsi tout côté répétitif. Après 2 tomes, je pense qu'on peut dire qu'elle nous sert pour le moment un shojo irrésistible, original, quasiment parfait.
Un énorme coup de coeur.
A noter que le papier utilisé par Tonkam sur ce tome 2 est malheureusement d'une qualité très médiocre.