Incarnations

[Erkael]

Auteur: SUZUKI Rika
Nombre de tomes au Japon: 8 (en cours)
Nombre de tomes en France: 4 (en cours)
Editeur France: Delcourt

Avec Incarnations, Delcourt nous propose ici un nouveau titre à la frontière des genres ; se trouvant dans la catégorie shojo, et possédant un trait et une mise en scène qui répondent aux codes du genre, le scénario semble assez orienté du coté shonen…voyez plutôt :
Satsuki est un adolescent, orphelin, héritier d’une riche famille, vivant seul en Angleterre, qui va un jour par erreur levé les scellés d’un livre sacré libérant ainsi les incarnations des arcanes majeures du tarot : les Avatars. Il va donc devoir les retrouver et les affronter pour la plupart…
Pour le moment nous n’en savons pas plus sur tout cela mais nul doute que cela sera développé par la suite.

Avec un synopsis comme celui là, plusieurs références peuvent nous venir à l’esprit. Les arcanes majeurs du Tarot peuvent nous faire penser à Jojo ou à X, la chasse aux cartes peut aisément faire penser à Sakura Card Captor…se sera donc au titre de se trouver sa propre personnalité pour qu’on oublie nos références. Mais pour l’heure il y a du chemin.

Le titre n’est pas commencé depuis dix pages que déjà les avatars quittent le grimoire, que la gardienne du fameux livre débarque d’on ne sait où et que la chasse commence. Le seul avatar à être resté est celui du « Soleil » et très vite il va affronter la « Lune ». En voyant ce dernier, comment ne pas penser à Séphiroth ! On ne peux nier qu’il possède une certaine classe, mais à peine soumis le voilà transformé en docile majordome…en majordome ?!? Non pas ça ! Heureusement il ne s’agit nullement d’un titre se pliant à cette mode atroce des majordomes (mais bon sang quel intérêt ?), il s’agit juste là d’un effet comique pour contraster avec le fier guerrier qu’il était quelque temps auparavant, et cela fonctionne plutôt bien.
Ce qui fonctionne moins bien, c’est la narration. L’ensemble de ce premier tome est à l’image du début, c’est à dire que tout s’enchaîne un peu n’importe comment, on cherche les transitions logiques (on les trouve rarement), du coup on est assez vite largué et on se contente de subir les évènements. On ne parle p as du fait que le héros accepte tout ceci de la manière la plus naturelle qui soit. Mais en quelques pages on retrouve déjà cinq des vingt deux avatars…ça va vite, trop vite, et c’est surtout maladroitement traité.

A coté de ça, pour l’heure on a une intrigue semblant intéressante, bien que non transcendante, et le tout se laisse lire. Pour un premier volume cela passe, mais si la narration demeure aussi brouillonne par la suite il y a fort à parier que le titre perde pas mal de lecteurs en cours de route. Pour le moment on a malgré tout envie de lui donner une chance.
Et cette chance le titre la doit notamment aux dessins vraiment réussis. Si ils ne sont pas particulièrement originaux, si on ne peut pas dire qu’ils dégagent une personnalité unique, il reste de qualité et certaines planches sont particulièrement saisissantes. Les décors sont tantôt très beau, tantôt quasi absent…shojo oblige. Au niveau du design, les avatars bénéficient d’un travail particulier et là aussi certains s’avèrent superbes.

Un premier volume pleins de défauts, qui risquent d’en agacer certains, mais qui demeure intrigant.

[Erkael]

Vol 2: Après un premier tome qui allait très vite (trop vite), ce second volume se pose davantage, on s’attarde un peu sur les avatars (mais pas trop tout de même), et surtout l’auteur semble décidé en nous en dévoiler un peu plus sur ces derniers et surtout sur leur créateur, le premier grand maître !

On était resté sur le réveil du « Diable » sous sa forme la plus impressionnante et malheureusement là encore les choses vont trop vite pour qu’on les apprécie à leur juste valeur. De même que le réveil de la « Mort » sous les ordres d’un autre maître sera ici à peine mentionné, si ce n’est pour nous montrer ce pauvre Satsuki qui veut bien faire mais qui ne semble décidément pas à la hauteur de la tache qu’il s’est vu confier.
Nous avons là un tome beaucoup plus posé que le premier, l’auteur semble décidé à vouloir prendre davantage son temps pour faire avancer son récit (on mettra ça sur le dos de la volonté d’accrocher rapidement le lecteur au début de la série), ce qui se ressent grandement dans la narration beaucoup moins confuse et brouillonne. Un tel contraste est presque déstabilisant, on a quasiment l’impression qu’il ne se passe rien dans ce tome alors que ce n’est pas le cas. Mais un seul nouvel avatar fera son apparition : le premier dans l’ordre des arcanes du tarot, à savoir le « Magicien » (qui est ici une superbe magicienne). C’est par son intermédiaire nous allons apprendre des choses sur le créateur des avatars…un pan du mystère est donc sur le point d’être dévoilé.
De même nous apprenons qu’il existe deux maîtres, deux élues, et que Satsuki ne fait pas parti de ceux là (ils seraient donc trois !)

Un tome intéressant, où les références paraissent un peu moins flagrantes, mais toujours présentes (entre Jojo, Harry Potter et Yu Gi Ho). Le dessin reste agréable et le design des avatars est travaillé.

Ce n’est pas encore purement passionnant mais on sent du potentiel dans cette série, reste à voir ce que l’auteur en fera !

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Vol 3: Après deux premiers volumes intrigants sans être bouleversants, qui éveillaient la curiosité sans pour autant nous passionner littéralement, nous attendions un sursaut avec ce troisième tome, que la série se lance réellement et que l’intrigue se développe. Et bien les choses vont plutôt dans le bon sens. Alors que l’on craignait que l’auteur tombe dans la linéarité en nous abreuvant de toutes les arcanes du tarot les unes après les autres (ce qui a globalement été le cas jusqu’à maintenant), il nous surprend en prenant le temps de poser plus concrètement son cadre. Ce tome est donc surprenant dans le sens où un seul nouvel avatar fait son apparition et un avatar pour le moins étonnant (voir amusant).

Mais avant d’en arriver là, il faut conclure l’histoire « du magicien » qui nous a plongé dans le passé, et qui a nous permis de revenir (rapidement) sur la création des avatars. Et il faut le reconnaître, l’auteur mène plutôt bien sa barque, chaque nouvelle avatar réapparaissant possède sa propre histoire, et le tout n’est pas aussi linéaire que l’on aurait pu le craindre.
La suite s’avère d’autant plus intéressante que le deuxième grand maître du livre intervient, accompagnée de l’avatar de la mort, et se confronte aux autres avatars ayant jurés fidélité à Satsuki (qui ressemble toujours autant à Harry Potter). D’anciens liens, d’anciennes rivalités sont évoquées, ce qui vient là aussi enrichir le récit…nous n’attendons plus que l’auteur développe tout ça.
Ensuite un autre flash-back nous plonge dans l’enfance de Lady, ce qui nous apprend comment celle ci est devenu grand maître du Tarot.

Nous avons ici un tome riche et complet, moins linéaire que prévu, avec une histoire qui commence à prendre forme et se développe…bref un très bon volume dont nous attendons la suite avec impatience.
Et en plus nous avons un dessin maîtrisé avec du très belles planches…que demander de plus ?

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Vol 4: Les avatars sont tous pleins de doutes et ne savent quoi penser de l’intervention de ce nouveau maître qui peut également commander aux avatars…deux ce n’était déjà pas normal, mais trois ! Le plus touché est Eliphas qui était amoureux du précédent maître dont la nouvelle venue est le portrait craché…

L’histoire continue d’avancer doucement, de se mettre en place tranquillement… Après des chapitres de transitions faisant le lien avec les évènements du tome précédent, où les avatars vont prouver une nouvelle fois leur fidélité à Satsuki (avec une mise en scène un peu gnan-gnan de la part de l’auteur soit dit en passant), une nouvelle épreuve va venir se dresser devant ce dernier et ses fidèles alliés : un nouvel avatar réapparaît et il ne semble pas animé des meilleurs intentions. L’auteur en profite pour introduire un nouveau personnage, en apparence éloigné de tout ça, il est donc pour le moment difficile de savoir s’il va devenir un personnage récurrent ou non. Pour l’heure il jouera un rôle essentiel dans cette histoire et s’annonce comme un compagnon humain idéal pour partager les aventures de Satsuki.
Mis à part les premiers chapitres où ils sont évoqués, Erase et ses avatars sont absents de ce volume, l’auteur préférant pour l’heure introduire de nouveaux personnages, en particuliers des avatars…il semble qu’elle ait choisie d’alterner de la sorte, entre trame principale et découverte de ces derniers. Pour le moment la recette continue de fonctionner sans souci, la lecture de cette série est toujours un plaisir, elle se bonifie même avec le temps. Il est juste dommage que les choses n’avancent pas suffisamment vite, mais comme d’un autre coté on est également pressé de découvrir tous les avatars, cette alternance apparaît donc judicieuse.

Une nouvelle menace se profil, sans doute s’agit il de l’introduction d’un nouvel avatar, quoi qu’il en soit, notre curiosité est stimulé, et nous attendons la suite avec une grande impatience.

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Vol 6: L’aventure se poursuit et les avatars sont de plus en plus nombreux à se dévoiler, et avec eux les péripéties et les dangers se multiplient !

On avait laissé nos héros dans une bien délicate situation, et se sera à Satsuki de les en sortir, mais pour cela il devra s’opposer à une magnifique sirène qui n’est autre que l’avatar du pendu !
Pas moins de deux avatars vont faire leur apparition dans ce tome et vont rejoindre les rangs de nos deux gardiens. L’auteur continue de se montrer originale et propose toujours des personnages aussi intéressants et variés, au design travaillés. Les deux derniers sont particulièrement réussis et apportent un peu de changement par rapport à ceux déjà présents. L’avatar du pendu étant particulièrement réussi.
Mine de rien cela fait déjà quatorze avatars déjà apparus (si le compte est bon) sur vingt et un, une grande partie sont déjà là, preuve que l’auteur n’a pas chômée, et le tout en proposant des aventures intéressantes et palpitantes s’intégrant bien à la trame principale.
En lisant ce titre et en observant les différentes personnalités des avatars ainsi que leurs pouvoirs liés à leurs noms, il est difficile de ne pas penser à la troisième partie de Jojo’s bizarre adventure avec justement des Stands liés aux arcanes du tarot et possédant des pouvoirs aussi riches et variés…d’ailleurs on en retrouve certains comparables. Est ce voulu ou non, en tout cas cela des airs de bel hommage.

On avance donc dans le récit mais la mystérieuse gardienne liée à la mort est elle absente de ce tome, cette intrigue est donc laissé de coté pour le moment, ce qui n’empêche pas le volume de nous procurer un grand plaisir de lecture !