Jeux d'enfants

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Jeux d'enfants

Message non lu par Koiwai » 05 janv. 2014, 15:24

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La fiche sur le site


Tome 1 :

En ce début d'année, il sera sûrement difficile de passer à côté de Jeux d'enfants, Kamisama no Iutoorii de son nom original, shônen paru au Japon dans le même magazine que l'Attaque des Titans et Sankarea, et astucieusement classé en France par les éditions Pika en seinen. Il faut dire que l'oeuvre jouit déjà de sa petite réputation et profite d'un succès qui lui vaut au Japon une deuxième saison toujours en cours, et qu'elle aura droit en 2014 à une adaptation en film live confiée à l'illustre Takashi Miike (ça en dit déjà long quant à l'aspect sanglant de l'oeuvre). Et puis, il y a cette couverture, énigmatique, qui attire forcément l'oeil.

Le premier tome de Jeux d'enfants nous immerge aux côtés de Shun Takahata, un lycéen comme les autres, avec ce que ça implique : il a beau pouvoir passer son temps avec son ami Satake et fantasmer sur la mignonne Aya, il s'ennuie profondément. Jusqu'au jour où, en plein cours, la tête de son prof vole en éclat dans une immense gerbe de sang et laisse apparaître un daruma, cette sorte de figurine traditionnelle destinée aux voeux. Pour lui et ses camarades de classe, c'est le début d'un jeu mortel, sanglant, dont il va à tout prix falloir se sortir vivant...

Si le concept de jeu mortel est plus que jamais à la mode et nous l'a encore prouvé en 2013 avec King's Game et l'excellent Alice in Borderland, Jeux d'enfants tire très vite son épingle du jeu grâce, principalement, à une ambiance d'exception, qui s'installe dès les premières pages, celle-ci ne laissant absolument pas le temps de se préparer à ce qui va se passer. On est très vite plongé dans l'enfer du jeu, un jeu qui commence de façon très soudaine et brutale et ne baissera ensuite jamais de rythme en enchaînant les morts. Celles-ci font leur effet, précisément grâce à leur aspect soudain, brutal, parfois inattendu car il arrive que les auteurs nous prennent à contrepied (l'après focus sur Kikkawa en est un excellent exemple)... Mais il faut aussi souligner un aspect assez grotesque dans le concept même de ce qui se passe, mais aussi dans l'idiotie de certaines morts (oups, je t'ai malencontreusement piétiné...). Un grotesque qui laisse un peu abasourdi, le lecteur étant alors partagé entre quelque chose de relativement malsain, glauque, et un certain humour noir, pour un résultat assez unique.

Cette ambiance très étrange, un peu multifacettes, est renforcée par le concept même des jeux, qui mêle enfance et folklore nippon. En effet, dans ce premier tome vous assisterez à deux épreuves, et toutes deux ont pour particularité d'utiliser des jeux enfantins bien connus (l'équivalent japonais de notre "1,2,3 soleil", et le jeu du chat). Le choix du titre français trouve son explication dans cette façon de détourner les jeux qui ont bercé notre enfance afin d'en faire des épreuves mortelles... Résultat garanti. L'ambiance doit également beaucoup aux méchants des deux épreuves : des symboles bien connus du folklore religieux nippon, qui sont génialement glauques (le daruma, en bon daruma, tire des visages pas possibles, et le gigantisme ainsi que l'aspect félin du manekineko en font une bestiole impressionnante et louche) et laissent forcément interrogateur quant à qui se cache derrière tout ce qui se passe... Est-ce l'oeuvre d'une entité divine ? Cela expliquerait le nom original de la série.

Pour l'heure, on n'a aucune bribe de réponse. On se contente de suivre les deux épreuves en s'interrogeant autant que les adolescents... pour peu que ceux-ci aient le temps de s'interroger, car ils ont vite fait de clamser. Dans cet enfer soudain, seuls quelques-uns s'en sortiront, mais pour cela ils devront conserver un certain esprit d'analyse, ne pas céder à la panique... Inutile de dire que dans ce genre de situation, ils seront peu à en être capables, ce qui nous laisse une jolie impression d'impuissance de l'humanité face aux instigateurs des jeux.
Néanmoins, Shun, lui, a enfin là l'occasion de s'illustrer. Lui qui trouvait sa vie ennuyeuse ne pourra plus jamais dire cela, et se révèle même plutôt à l'aise pour décortiquer les situations. Dans ce premier volume, tout repose essentiellement sur lui, sur son esprit d'analyse et sa capacité à s'adapter à la situation pour s'en sortir (surtout dans l'épreuve du chat), et l'on appréciera alors d'avoir un héros qui réfléchit un peu pour vite analyser les choses. Dès lors, ça avance assez vite, et les auteurs évitent le piège des grosses rallonges prévisibles avec des héros trop neuneus pour analyser clairement les choses (comme on en a eu dans tant d'autres jeux mortels comme Judge ou King's Game). Les nombreux personnages secondaires, simple chair à pâté, de leur côté se contentent de paniquer comme beaucoup le feraient, ou n'ont juste pas de bol (aaaah, cette petite touche d'humour noir).

Néanmoins, la principale déception vient pour l'instant quand même des personnages. Hormis Shun, aucune des principales têtes n'a droit à un développement conséquent, et même Shun reste pour le moment très basique. Il reste ensuite à voir l'orientation que prendra la série, entre l'arrivée en fin de volume du classique joyeux psychopathe quasiment indispensable à ce genre de série, et les révélations des dernières pages sur l'ampleur de ce qui se joue. En fin de compte, on a l'impression de n'avoir ici qu'une introduction à quelque chose de bien plus gigantesque...

Visuellement, Akeji Fujimura s'en sort très bien. Le principal défaut vient de l'inégalité des personnages sur les plans plus éloignés, mais pour le reste l'ambiance est assurée. Les personnages sont pour la plupart tout de suite reconnaissables, les expressions de peur se partagent joliment entre véritable effroi et exagérations renforçant les pincées d'humour noir, et comme déjà dit le design du daruma et du manekineko en impose sévèrement, de même que ce sens du rythme très soudain et brutal. L'action jouit d'une mise en scène limpide et dynamique, et la mention spéciale est donnée aux nombreuses effusions de sang, qui se veulent assez stylisées.

Dans le registre du jeu de la mort, Jeux d'enfants s'offre une entrée en matière très efficace. Shun reste un héros pour l'instant trop basique et les autres personnages sont simplement creux, mais les auteurs assurent le spectacle. Ambiance glauque et non sans humour noir bien appuyée par la gueule des méchants ou les effusions de sang, dynamisme certain, enjeux qui se précisent un peu en fin de tome et qui promettent d'être bien plus grands qu'on pourrait le croire... Voici une introduction particulièrement efficace pour qui aime le genre !
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Re: Jeux d'enfants

Message non lu par Koiwai » 14 mars 2014, 20:05

Tome 2 :

Les jeux sanglants qui se sont déroulés dans le lycée de Shun n'étaient pas limités à un seul établissement : le monde entier semble frappé par ces épreuves mortelles énigmatiques ! Shun, Akimoto et le fou Amaya s'en sont tous trois sortis et se retrouvent en convalescence à l'hôpital, en compagnie d'adolescents d'autres établissements scolaires qui ont aussi survécu. La peur et les interrogations commencent à animer tout le monde, si bien que la police vient forcément interroger les survivants, en les soupçonnant au passage d'être les coupables des massacres. Mais l'interrogatoire ne dure pas longtemps, car déjà, un nouveau eu semble se profiler, cette fois-ci dans l'hôpital ! Trois poupées de bois kokeshi débarquent soudainement dans la chambre de Shun et de ses deux autres compagnons de chambre, en leur imposant une partie de Kagome Kagome (équivalent de notre jeu du furet) qui sera forcément sanglante...

La tension n'a guère le temps de retomber dans Jeux d'enfants, qui s'offre d'emblée une nouvelle épreuve qui, au fil du tome, se révèlera un peu plus surprenante, car mélangeant en réalité plusieurs jeux. La difficulté se retrouve donc accrue dans un récit d'action tendu sanglant qui reste efficace, car porté par ce rythme endiablé et par certains personnages qui parviennent à analyser assez vite les situations, Shun en tête. Les auteurs restent maîtres de leur rythme, les effusions de sang sont toujours là, les morts se comptent à la pelle, et les notes d'humour noir un brin surprenantes sont toujours aussi sympathiques (mourir au saut à la corde à cause d'une bousculade, c'est vraiment pas de bol !). Bref, niveau fun, le spectacle est toujours assuré, et l'on prend plaisir à suivre les jeux enfantins détournés (le Kagome Kagome, le saut à la corde...), ainsi que la prise de conscience de nos héros, qui comprennent que cette fois-ci, s'ils veulent s'en sortir, il leur faudra être solidaires...

Mais au-delà du plaisir assez primaire que procure cette efficace lecture, certaines limites de la série entrevues dans le tome 1 sont cette fois-ci pleinement visibles.
En premier lieu, il y a le comportement parfois irritant des personnages, avec lesquels c'est un peu tout ou rien, entre pas mal d'entre eux qui se retrouvent en charpie avant même d'avoir le temps de se poser des questions, et notre héros qui, au contraire, a parfois tendance à analyser trop facilement les choses. Avoir enfin dans ce type de manga un héros qui reste plutôt maître de lui-même fait plaisir à voir, mais attention à ne pas en faire trop là-dessus ! Et, surtout, il y a Amaya, cliché presque ridicule de fêlé hyper balèze. Le personnage est jouissif par certains égards, notamment via la manière dont il met fin à son épreuve du saut à la corde dont il bafoue totalement les règles, mais il est clairement too much (son nombre de saut inhumain en est la preuve parfaite), ce qui risque d'irriter une partie du lectorat. N'oublions pas non plus en début de tome la bêtise des policiers qui soupçonnent les survivants. Sont-ils sérieux quand ils pensent que des lycéens pourraient orchestrer tout ça ?
Ensuite, il y a le petit manque de surprise. Dans le premier tome, les auteurs offraient quelques rebondissements sanglants un brin inattendus. Ici, ils tentent à nouveau de le faire, mais maintenant que leur façon de procéder est connue, cela marche moins bien.
Enfin, il y a l'absence d'évolutions concrète dans le scénario. Quelques interrogations ont beau poindre en début de tome sur qui ou quoi se cache derrière tout, il n'en est ensuite plus du tout question pendant tout le tome, qui se contente de nouveaux jeux sans vraiment intriguer, hormis autour des cubes se rapprochant de la terre, et du lieu dans lequel les personnages se retrouvent en toute fin de volume.

Avec ce deuxième tome, Jeux d'enfants reste donc une lecture à découvrir en connaissance de cause. Pour l'instant, on se contente surtout d'un jeu de massacres perfectible mais fun et efficace, mais face au manque d'avancées et au concept étrange, on continue de se demander ce que cache réellement cette histoire orchestrée par Muneyuki Kaneshiro et Akeji Fujimura. Affaire à suivre.
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Re: Jeux d'enfants

Message non lu par Koiwai » 08 mai 2014, 20:37

Tome 3 :

Shun, Ichika, Amaya, Shoko et leurs 3 nouveaux compagnons d'infortune se sont sortis de l'épreuve dans l'hôpital, et ont été sommés de monter dans l'un des étrange cubes géants qui s'est posé au sommet de l'établissement. Une fois à l'intérieur, c'est un univers forcément bizarre qui les attend : une vaste place au milieu de laquelle séjourne un curieux Manneken-pis, ainsi que 8 maisonnettes situés de part et d'autres de la place. Sommés d'aller occuper l'une des maisonnettes, ils y découvrent un lieu a priori moins terrible qu'il n'y paraît, avec plusieurs lits et de la nourriture délicieuse sous forme de boules, et malgré l'omniprésence mini Manneken-pis. Pourtant, ils finissent vite par se rendre compte qu'un nouveau jeu cruel les attends : un tir à la corde en plusieurs étapes, opposant deux groupes de quatre maisonnettes, toutes étant occupées par d'autres survivants. les occupants des maisons sont appelés à participer à tour de rôle, et les perdants sont éliminés dans le sang...

Nouvelle épreuve inspirée d'un jeu enfantin, le tir à la corde s'annonce comme la plus rude étape pour nos héros. Du fait du nombre de participants, l'épreuve s'annonce assez longue et éprouvante psychologiquement, les "joueurs" pouvant être appelés n'importe quand, à n'importe quel moment, sans le savoir, ce qui implique d'être toujours prêt, d'être toujours réveillé... au risque de créer des tensions.
Alors que l'on aurait pu avoir peur de voir cette longue épreuve s'étirer longuement et lasser à cause d'un schéma répétitif, les auteurs n'éternisent heureusement pas les choses, et parviennent à maintenir le rythme tendu tout en développant un petit peu la "vie" au sein de la maisonnette. Nos héros le savent, ils doivent conserver leur entente s'ils veulent s'en sortir, et c'est une nouvelle fois grâce à Shun et Amaya que le chose se passent à peu près bien. D'un côté, Shun fait tout pour apaiser les esprits, et de l'autre, Amaya reste le monstre que l'on connaît dans les épreuves.
Cela suffit pour bien rythmer les choses, même si pléthore d'éléments risquent plus que jamais de rebuter celles et ceux qui n'ont pas accroché au début de la série : la capacité d'analyse de Shun et la folie de l'imbattable Amaya peuvent agacer, mais pas autant que les nombreux petits éléments assez "WTF" : Christopher qui ne pense qu'à bouffer et pense avec son estomac (vive le cliché de l'obèse), le parler très space des Manneken-pis, la dégaine très bizarre des jumeaux, Amaya qui s'éclate tellement que ça lui donne envie de se masturber d'un seul coup devant Shun... Ok. Mais c'est néanmoins à ce moment précis que les auteurs apportent discrètement quelques éléments intriguant beaucoup quant à la suite de la série : le temps de quelques pages, des images encore mystérieuses arrivent. Celles de personnes semblant contrôler des choses avec des manettes, et de télévisions diffusant en direct ce qui se passe aux yeux de la population...

Et l'arrivée de ces débuts de réponses encore totalement mystérieux s'accentueront un peu plus tard, après une nouvelle épreuve assez particulière, ne se basant plus exactement sur un jeu enfantins, mais sur un conte d'enfant, celui de Taro Urashima C'est l'occasion d'en apprendre vaguement plus sur la logique des jeux dans leur enchaînement, et sur leur réel objectif : vérifier les facultés de chacun. Après notamment le physique, l'intellect ou l'entraide place à quelque chose que personne ne peut vraiment maîtriser : la chance. Et autant dire qu'alors que l'ambiance est faussement festive, les auteurs vont e profiter pour nous renvoyer ce don pour le bouleversement brutal et sanglant...

Le schéma de Jeux d'enfants reste encore le même dans ce troisième tome, mais le rythme et l'ambiance restent bien là, et les auteurs amènent juste ce qu'il faut d'éléments intrigants pour préparer la suite, qui s'annonce captivante, au vu des dernières pages et de la sortie des "élus". On a le sentiment que la série va commencer à révéler son véritable fond seulement maintenant, ce qui donne forcément envie de lire la suite.
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Re: Jeux d'enfants

Message non lu par Koiwai » 10 juil. 2014, 17:08

Tome 4 :

Shun, Ichika et Amaya se sont tirés de l'ultime épreuve imposée par les énigmatiques organisateurs des jeux, et qui reposait sur la chance. Le cube s'est ouvert, les libérant eux et les autres vainqueurs, et à l'extérieur c'est une véritable foule qui les accueille. Les voici nommés "Enfants de Dieu"... Quelques mois passent, et chacun est plus ou moins retourné à ses occupations, en s'étant plus ou moins bien accommodé à son nouveau statut. Mais quand le 108ème cube japonais finit enfin par s'ouvrir, tous les adolescents qui sont ressortis vivants sont sommés de se réunir, ensemble, une dernière fois, pour une ultime épreuve imposée par l'organisateur des jeux, qui apparaît enfin. Il se fait appeler Kamimaro Kaminokoji, et se présente comme le Dieu du siècle passé... Qui est-il vraiment ? Une chose est sûre : Shun est décidé à lui faire payer toutes ces morts, mais avant cela il faudra s'extirper de la dernière épreuve, un tournoi sportif dont la poignée de vainqueurs sera divinisée...

Jeux d'enfants se poursuit et ne perd rien de ses éléments assez "what the fuck", à commencer par les changements radicaux opérés chez certains personnages en seulement quelques mois de temps. Quoi qu'il en soit, l'heure de l'épreuve finale est arrivée, nos héros se retrouvent divisés en "années", et devront tout donner pour surpasser leurs adversaires dans une épreuve de course particulière, demandant autant de self control que de capacité physique ou de raisonnement. Dynamique et porté par un découpage fluide, le récit se lit toujours tout seul, et l'épreuve permet d'entrevoir certains aspects un peu fêlés chez nos héros, à commencer par Ichika et Shun (pour Amaya, aucune surprise, on savait déjà à quel point il peut être barje), bien que cela arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Les petites astuces montées par certains adolescents pour s'en sortir dynamisent un peu plus les choses, même si elles restent très basiques.
Mais pendant que l'ultime jeu suit son cours, on continue de s'interroger sur la finalité de tout ceci et sur ce qu'est exactement Kamimaro Kaminokoji. L'instigateur des jeux a beau être apparu, le mystère reste complet, et les seules vraies pistes proviennent des dénommés Takumi et Okuhira, deux personnages qui sortent un peu de nulle part pour tenter de lever le voile sur la vérité...

Il faudra donc attendre le cinquième et dernier volume pour y comprendre quelque chose, et pour voir si les auteurs sauront retomber sur leurs pattes. En attendant, on a une lecture toujours aussi vive et prenante malgré les nombreux côtés "what the fuck" et la facilité de certains éléments, mais qui laisse une nouvelle fois un peu trop circonspect dans sa finalité.
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Re: Jeux d'enfants

Message non lu par Koiwai » 03 sept. 2014, 15:41

Tome 5 :

Kamimaro Kaminokoji, instigateur de tous les jeux et proclamé Dieu, a lancé la dernière partie de son grand examen visant à faire des vainqueurs de nouveaux dieux. Les jeux ont donc repris, les derniers adolescents vivants ont été regroupés par classe, et Shun, Ichika et Amaya ont d'ores et déjà réussi à se sortir vivants de la première épreuve, une course contre la mort à base de vrai ou faux. Mais leurs camarades d'infortune, eux, doivent encore y passer. A peine l'épreuve est-elle finie que Shun fait une rencontre aussi inattendue que bouleversante. Mais l'heure n'est pas à l'émotion : l'épreuve suivante arrive, Kamimaro a décidé d'accélérer le rythme pour en finir plus vite, mais l'issue de tout cela pourrait lui réserver quelques surprises...

Dernier tome de Jeux d'enfants, ce cinquième volume suit le même schéma que le précédent : tandis que les épreuves se poursuivent, les deux hommes apparus dans le tome 4 continuent leur enquête sur Kamimaro pour découvrir comment il a obtenu ses pouvoirs.
Le tout, toujours aussi rythmé, se suit très bien, les auteurs croquant deux épreuves plutôt intéressantes, l'une mettant en avant réflexion et physique, et l'autre plaçant au premier plan le sens du sacrifice. Ca se suit sans mal et ça se lit très vite, la mise en scène reste bonne... mais, justement, ça se lit trop vite. Finalement, les auteurs n'exploitent leurs deux jeux (surtout le deuxième) qu'en surface, les thématiques y étant très superficielles, et l'apparition de Kyoko ne sert à rien. Ils semblent comme pressés par le temps, comme s'il devaient très vite boucler leur série... ce qui se confirme une fois la dernière page tournée, car au final le scénario n'apporte absolument aucune réponse et n'a à aucun moment un parfum de conclusion. Muneyuki Kaneshiro et Akeji Fujimura nous laissent dans le doute sur toutes les énigmes et sur le sort de la plupart des personnages, c'en est profondément frustrant.
La "fin" est-elle vraiment mauvaise pour autant ? Difficile à dire, car la dernière ligne droite regorge pourtant de quelques surprises qui font leur effet autour de ce qui arrive à Shun et Amaya ou autour de l'enquête des deux hommes sur Kamimaro, et pour le coup, on peut dire que les auteurs ont été un peu "couillus".

En fait, on se sent assez bête une fois la dernière page tournée, et il paraît vraiment difficile de poser une note sur ce dernier tome tant il va complètement diviser les foules. Certains seront terriblement frustrés de n'avoir aucune réponse concrète, d'autres qui auront avant tout pris la série comme un divertissement fun, barré et pas sérieux seront convaincus par ce "final" qui se fout joyeusement de nous et offre d'ultimes rebondissements culottés... Mais peut-être faut-il tout simplement se demander si les auteurs n'ont pas été un peu coupés dans leur élan. Dans la foulée de la fin de Jeux d'enfants (qui s'est achevé au Japon fin 2012), ils ont démarré dans un autre magazine une deuxième partie, de son nom original Kamisama no Iutoori Ni, dont le premier tome est paru au Japon en avril 2013... Peut-être s'agit-il tout simplement de la suite directe ? Il faut alors espérer que Pika sorte cette suite dans notre pays...
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