Auteur: Tsumotu Nihei
Editeur: Glénat
Collection: Seinen
Une série terminée en 10 volumes.
Résumé:
Peut-être sur Terre... Peut-être dans le futur... Killy est un cyborg taciturne qui erre dans une gigantesque cité labyrinthique, s'étendant sur des milliers de niveaux. Armé d'un revolver amplificateur de radiations et accompagné de Shibo, un scientifique, il part en quête du "net-gene", un programme qui aurait échappé à la contamination globale d'un virus informatique, et qui serait capable de gérer le monde.
Avis:
Avec Blame, Tsumotu Nihei signe une oeuvre puissante doté d'un graphisme particulièrement soigné. On peut certes critiquer le côté assez impersonnel et froid qui caractérise le coup de crayon de Nihei pour ses personnages... Mais on ne peut que saluer la richesse de l'univers futuriste et post-apocalyptique dans lequel évolue Killy. C'est tout simplement magnifique, et notre auteur sait retranscrire à la perfection cette impression de gigantisme que l'on ressent dans les différents niveaux du labyrinthe.
Le scénario, mélangeant habilement science-fiction et anticipation, se veut très intéressant, mais il faut être très attentif pour en saisir les plus grandes lignes.
Concernant la narration, on peut dire que Nihei gère avec alternance des phases calmes et contemplatives; qui se caractérisent par une volonté de l'auteur de nous faire découvrir l'univers maîtrisé de Blame; avec des phases beaucoup plus dynamiques qui reposent quant à elles sur des scènes d'action, particulièrement bien rythmées, somptueusement orchestrées, tel un ballet... mortel.
On peut reprocher à Blame son absence de dialogues, qui entraîne une lecture assez rapide des dix volumes qui constituent cette série. Il faut voir cet état de fait comme une volonté de l'auteur de montrer la solitude de l'agent Killy, mais également un moyen d'accentuer encore une fois toute cette idée de profondeur et de macrosomie du décor. Mais de toute façon, pour apprécier à sa plus juste valeur cette série, il est très important de regarder chaque planche avec attention. La lecture des tomes s'en retrouvera alors allongée considérablement.
En définitive, Blame est un magnifique art-book doté d'un scénario difficile, mais soigné. Alternant moments contemplatifs et scènes d'action rythmées, ce manga ravira les fans de SF, mais aussi les plus exigents en matière de dessin.
Clefs de compréhension:
L'histoire raconte les aventures de Killy, un cyborg. L'action se situe dans une sorte de cité-labyrinthe où une multitude de niveaux coexistent. Killy, qui sera plus tard accompagné d'une scientifique du nom de Shibo, est chargé de retrouver un terminal génétique qui n'a pas souffert du virus informatique, responsable du chaos ambiant...
Killy est dirigé par ce qu'on appelle "le bureau gouvernemental" dont le siège est situé dans la résosphère, qui est un lieu virtuel peuplé d'humains (virtuels également) qui n'ont pas été contaminés par le virus. Lorsque des humains de la résosphère viennent dans les niveaux labyrinthiques (qui constituent la réalité basique dans le manga), ils doivent se déplacer dans des envelloppes de sillicium (c'est le cas de Killy). Les habitants du gigantesque labyrinthe, qui ne viennent pas de la résosphère, sont considérés par cette dernière comme infectés par le virus et donc traités comme des ennemis: C'est le cas des silicates, les plus farouches ennemis du bureau gouvernemental.
Les garants de la réalité basique sont les sauvegardes, elles sont les agents du bureau gouvernemental et détruisent donc tout ce qui est étranger à la résosphère, qu'il soit humain ou pas.
Quel est le but du bureau gouvernemental?
Leur but est donc de récupérer de véritables gènes humains, non contaminés par le virus, afin de repeupler une zone qui n'est pas infectée par le virus, ce qui permettra donc de rétablir une population humaine réelle (et non plus virtuelle) dans la réalité basique.