

Auteur : Keiichi Koike
Type : Seinen
Genre : Suspens, Action
Nombre de volumes : 2 en France, 2 au Japon série toujours en cours
Editeur : Glénat
Prix : 10€
Résumé :
Dans un monde futuriste où l’usage des drogues est encouragé par tous les médias, un homme, toujours en quête de sensations fortes, recherche la drogue ultime, celle qui abolirait les frontières entre rêve et réalité. Sa quête le mène jusqu’à l’Ultra Heaven, une substance d’un genre nouveau, tellement expérimentale qu’elle ne circule que sous le manteau. Il décide de la tester, sans imaginer les conséquences que ce choix aura sur sa vie…
Avis :
Ultra Heaven 1 :
Voilà un manga bien atypique ! Extraordinaire même.
Surtout, ne soyez pas dissuadé par le prix (10€), d’autant plus que Glénat a fait bon boulot sur ce titre : traduction cohérente, pas de défauts d’impression, papier souple et couverture intrigante.
Alors, concrètement, c’est quoi Ultra Heaven ?
Et bien Ultra Heaven, c’est une œuvre qui nous projette dans une société futuriste, où les drogues, principalement hallucinogènes, sont non seulement légalisées, maus aussi abondamment commercialisées et consommées.
Le mangaka, Keiichi Koike, a poussé sont univers très loin, imaginant toutes sortes de drogues et de technologies futuristes. Ce qui est très jouissif, c’est que l’on sent qu’il a pris beaucoup de plaisir à imaginer ce monde complètement dingue, c’est le cas de le dire.
Paradoxalement, le scénario fait plutôt dans le classique. Ultra Heaven met en scène un jeune toxico, consommateur lambda à la recherche de sensations fortes pour fuir une société qui le désabuse. Nous suivons Kab, car c’est son nom, tester toutes sortes de « pompes », aux effets multiples.
Et c’est à partir de là que ça devient réellement extraordinaire. Nous ne regardons pas seulement ses bads-trips, nous les vivons avec lui ! Grâce à une mise en page totalement novatrice et à des trouvailles graphiques bluffantes, Keiichi Koike parvient à nous donner la désagréable sensation de s’être injecté la même drogue que le narrateur. C’est vous dire, j’ai presque eu la nausée en lisant ce tome.
Ajoutez à cela un bouquet final grandiose, à la fois étonnant et détonnant, et vous obtiendrez une bombe graphique et scénaristique. Sale, déroutant, Ultra Heaven est de loin mon coup de cœur de ce début d’année.
Ultra Heaven 2 :
Après un premier tome particulièrement réussi, le deuxième opus du manga confirme l’unicité d’Ultra Heaven. Cependant, Mademoiselle Déception pointe le bout de son nez une fois le volume refermé.
En effet, on assiste toujours aux hallucinations délirantes de Kab, cette fois ci accompagné d’une de ses amies, tout aussi toxicomane que lui.
Une fois n’est pas coutume, les bads-trips sont extrêmement bien mis en scène : le lecteur finit par se perdre dans le labyrinthe hallucinatoire d’Ultra Heaven. D’ailleurs, c’est à la fois une qualité et un défaut. On a parfois beaucoup de mal à suivre les divagations des deux protagonistes, ce qui fait que l’on s’en désintéresse peu à peu, au fur et à mesure que les trips s’enchaînent. Dans le tome 1, il y avait pour chaque hallucination un certain « retour » à la réalité, qui nous permettait de digérer ce que nous venions de vivre. C’est ce qui m’a manqué dans ce second tome.
Une succession d’hallucinations, donc, qui ne fait pas réellement avancer la trame principale esquissée dans le premier opus, et qui rend l’œuvre quelque peu incompréhensible, notamment vers la fin.
Je conseille tout de même, pour le côté extraordinaire de la mise en page et pour les subtilités graphiques des planches.
Espérons que le mangaka corrigera le tir dans le 3ème tome, qui, soit dit en passant, n’est pas près de sortir en France (puisqu’il n’est pas encore sorti dans le pays du soleil levant).