L'UGC s'étant décidé à diffuser cette merveille en VO, j'ai été obligé de craquer.
Hélas, 1000 fois hélas, j'ai été confronté à un gros problème. D'après ce que j'ai pu en voir, le film est vraiment excellent, pas de doute. Et là, vous vous dites sûrement : pourquoi "d'après ce qu'il a
pu en voir" ?
Et bien tout simplement parce que les conditions de visionnage étaient tout à fait honteuses et médiocres.
Film interdit au moins de 16 ans, en VO = petite salle de 35 places. Pleine. Oui, pleine. Sauf que sur toutes les personnes présentes, la moitié savaient ce qu'elles venaient voir, d'autres étaient là pour autre chose.
Première chose : dans tous les films, s'il y a un ou plusieurs chieurs, il est ou ils sont toujours pour moi. Je les attire. Ne jamais m'accompagner au cinoche, j'ai la poisse.
Deuxième chose : le public présent était à péter un câble comme les deux personnages du film, dont je n'ai même pas réussi à retenir les noms tellement je n'arrivais pas à me concentrer. Un comble pour un fan comme moi du genre.
Donc j'ai eu droit à :
3 poupées Barbie qui avaient sans doute tout juste passé 16 ans (et encore), et qui étaient là, vu qu'elles parlaient et envoyaient des sms en plein film, pour voir, je cite "un film d'horreur". Donc là, je me suis déjà, ça tombe mal. Mais je n'ai rien dit. J'avais ça juste devant. Et le pire, c'est que le film était en VO ! Vous vous rendez compte ! Et ben ça leur a pas plu, il fallait lire !!! Alors qu'évidemment, c'était marqué partout !
Puis, j'ai eu droit à deux jeunes coréennes qui ont crié pas moins de 4 ou 5 fois pendant le film.
Mais le pire : un couple de boeufs. Un machin noir énorme tendance américain qui bouffait son pop corn et slurpait son coca pendant les scènes plus calmes (et qui a laissé tout ça avant de partir à la fin du film, ce gros porky), qui faisait évidemment des commentaires ("ah ça, j'avais pas compris, ils étaient combien dans le taxi ?" et à la fin "ah, ouais, c'est la famille qu'on a vu au début" et j'en passe des meilleures) accompagné de sa copine blonde qui avaient les pieds à l'air sur le siège de devant. Tout ça, j'avais ça à côté. Rajoutons à cela un petit couple de jeunes un peu trop bavards juste derrière, et j'étais bien entouré.
Bref, j'ai eu droit aux
caricatures. C'est juste pas possible : des CARICATURES. Il faut vraiment le voir pour le croire. Et comme le film dure longtemps et va crescendo dans la violence, je vous laisse imaginer comment ça évoluait...
Heureusement, il y avait bien des gens qui savaient ce qu'ils venaient voir. Il y en a même un qui a tenté un "chut" au début, mais s'est vite résigné, comme moi. Dès le début du film, j'ai su que ça allait partir en live avec des portraits pareils. J'ai hésité à partir... j'aurais dû, j'aurais vraiment dû... mais j'avais rien d'autre à faire et il faisait un temps abominable dehors (ceci explique sans doute cela...). Parce qu'autant vous le dire : avec une ambiance comme ça, je n'ai clairement pas pu apprécier le film à sa juste valeur. Le point positif : pour le coup, l'humour de Kim Jee-Woon leur a vraiment plu. Et je pense que tout ce petit monde a bien aimé (compris, ça, c'est autre chose...).
Voilà, voilà. Donc j'aurai juste à vous confirmer que c'est une merveille d'ultra-violence, que plus rien ne sera jamais comme avant dans le thriller sud-coréen à cause de ce film-là, que l'humour est génial, que Lee Byung-Hun et Choi Min-Sik sont divins, que j'ai quand même pu relever quelques défauts (l'inertie de la police, et quelques exagérations sont trop faciles), mais dans l'ensemble, j'attendrai de voir le DVD pour réapprécier le film dans des conditions décentes... sans l'effet de surprise, hélas
Et à ceux qui oseront penser un seul quart de seconde que je suis un bon petit facho parce que je n'apprécie pas que les gens ne regardent pas un film comme s'ils étaient chez eux dans leur canapé au détriment des cinéphiles silencieux qui veulent rentrer dans le film, le ressentir, le vivre, je leur réponds : on vit pas dans le même monde. La condescendance est toujours mieux que la vulgarité.
Bref, J'ai rencontré le diable, c'est sublime... mais quand on a un public comme ça, il y a de quoi reproduire ce qu'on voit dans le film... Et ça, c'est pas bon
