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par Koiwai » 01 août 2011, 19:56
Saison 1:
Sortie tout droit en 2007 du studio Hibari (Kashimashi, Major, Sumomomo Momomo) sous la forme de deux saisons de 12 et 14 épisodes, Moonlight Mile est l'adaptation animée du manga éponyme de Yasuo Ohtagaki, sorti un temps en France aux éditions Panini avant d'être honteusement stoppé. Pour se remettre de l'échec de la version papier dans nos contrées, les éditions We Anim nous proposent de découvrir dans ce coffret l'intégralité de la première saison de cette oeuvre qui, à l'instar d'un titre comme Planètes de Makoto Yukimura, prend le parti de proposer de la science-fiction crédible et réaliste via le thème de la conquête spatiale.
2013. Le Japonais Goro et l'Américain Lostman ont parcouru ensemble tous les sommets montagneux possibles et imaginables. Après une dernière aventure dramatique, pendant laquelle ils ne purent sauver la vie de celle qu'ils nomment Blanche-Neige, ils décident de suivre la voie indiquée par cette dernière: l'espace, mystérieux, infini. C'est sur ces pensées que les deux camarades se séparent.
Pendant ce temps, une nouvelle source d'énergie nommée Helium 3 est découverte sur la Lune. La Nasa met alors en place "Nexus", une opération visant à ramener cette nouvelle énergie sur Terre. L'occasion est trop belle pour Goro et Lostman, et c'est chacun de leur côté qu'ils voient en cette mission l'opportunité de faire un pas vers leur nouveau rêve.
Ainsi commence l'aventure Moonlight Mile. Après un épisode d'introduction voyant nos deux héros sur leur dernier sommet montagneux, les choses sérieuses démarrent, et très vite, plusieurs points forts se présentent.
On notera d'abord l'aspect très vivant des personnages principaux. Sûr de lui, bon vivant et un brin vulgaire, Goro enchaîne les frasques, mais conserve toujours cette part de courage et de dignité qui le font toujours aller vers l'avant et en font petit à petit une célébrité charismatique.
De l'autre côté, Lostman apparaît bien plus droit, et tout aussi digne et intéressant.
Pour mettre en valeur ces deux héros, la série prend le parti de les dévleopper en parallèle. Ainsi, tandis que certains épisodes se centrent sur le Japonais, les autres mettent en avant l'Américain, et dans les deux cas, leur évolution et leur prise d'importance au sein de la mission spatiale au fil du temps est bien fichue.
L'un des gros points forts de la série est sans doute de faire évoluer ces deux protagonistes à travers tout un tas d'épreuves, qui vont des situations d'amitié ou d'amour avec des personnages secondaires bien campés, à des instants d'égarement lors de missions sur Terre qui sont autant d'occasions de voir que la série a pour ambition de dépeindre tout un contexte géopolitique autour de la quête de l'helium 3, car il est évident que la découverte de cette nouvelle source d'énergie attire bien des convoitises. Dépeinte avec réalisme et densité et encore accentuée par un souci de documentation qui se devine facilement, l'aspect géopolitique devient rapidement passionnant et ne cesse de s'enrichir pendant un bon moment. Ainsi, avant de se lancer dans l'espace, Goro et Lostman sont amenés à parcourir les quatre coins du globe, du Japon aux Etats-Unis en passant par la Russie ou le désert du Moyen-Orient, découvrant à chaque fois des enjeux propres à chaque peuple.
En parallèle, le voyage vers l'espace qui se prépare prend petit à petit son importance, et là aussi, le souci de dépeindre les choses avec réalisme est saisissante. La documentation scientifique est bien présente, tout n'est pas tout rose ni tout noir, et si Goro et Lostman peuvent compter sur leur forte personnalité, ils ne pourront pas éviter de se retrouver face à des situations parfois difficiles, voire dramatiques, comme les attentats industriels ou la mort.
Grâce à ces indéniables qualités, cette première saison, au ton très adulte, séduit facilement, mais l'on regrette malgré tout une petite baisse d'intensité sur les derniers épisodes, qui se recentrent un peu plus sur la rivalité de Goro et Lostman, en concurrence pour savoir qui sera le premier à atteindre la Lune. Mais surtout, on constate que la fin de cette première saison fait à peine entrer les choses dans le vif du sujet (il faut savoir que ces 12 épisodes reprennent le manga uniquement jusqu'au début du troisième volume) et est une énorme porte ouverte à la seconde série. Dès lors, le visionnage de la deuxième saison s'annonce indispensable.
Visuellement, la série possède d'indéniables qualités, comme un chara design à visée réaliste bien que très inégal. Mais l'on ne peut pas en dire autant de l'excès de 3D. Assez décevante sur les premiers épisodes, trop lisse et relativement mal intégrée, celle-ci a néanmoins le mérite de s'améliorer largement par la suite, restant malgré tout perfectible.
La narration et la mise en scène sans gros artifices collent bien à l'ambiance adulte et réaliste.
Enfin, difficile de ne pas souligner la beauté de la bande son, assez variée mais globalement dominée par de grandioses morceaux classiques qui en imposent. L'ambiance musicale n'a pas été négligée, s'avère réussie et participe activement au plaisir ressenti pendant le visionnage.
En somme, malgré quelques baisses de régime, surtout dans les derniers épisodes, cette première saison de Moonlight Mile propose un contenu abouti et plutôt captivant, qui annonce surtout une deuxième saison encore plus prenante.
Du côté de l'édition, We Anim réalise un excellent travail. L'image est de bonne qualité, mais ce sont surtout les pistes sonores qui laissent admiratif. Le son en 5,1 est impeccable et rend notamment parfaitement hommage aux superbes musiques, et l'on saluera la présence d'un doublage français de très bonne facture, où les voix collent bien aux personnages et trouvent vite leurs marques après quelques erreurs de ton.
