
Si on parlait ciné?
Re: Si on parlait ciné?
Je n'ai jamais eu de Transformers quand j'étais petit et je zappais quand le dessin animé passait. Ca n'a jamais été ma came (faut dire, moi quand j'étais petit j'étais du genre à mater Princesse Sarah et Juliette je t'aime
), c'est un phénomène qui ne m'a jamais atteint. Du coup, les films ne m'intéressent pas à la base, d'autant que je suis peu friand de ce genre de truc. Toutefois, si j'ai un jour l'occasion d'en voir au moins un pour me faire une idée et que je suis motivé, pourquoi pas.

Re: Si on parlait ciné?
J'suis pas une méga fan des Transformers (en fait j'ai vu que le 1...), mais franchement, dans le genre de film où tu poses le cerveau, c'est un divertissement comme un autre. Alors certes, je me le regarderai pas 5 fois ou je l'achèterai pas en DVD par exemple. Mais voilà, c'est un divertissement (en meme temps, il cherche pas à être autre chose).
Après, j'suis vraiment pas critique en ce qui concerne les films ^^ j'aime à peu près tous les films, suffit qu'ils ne m'ennuient pas
Après, j'suis vraiment pas critique en ce qui concerne les films ^^ j'aime à peu près tous les films, suffit qu'ils ne m'ennuient pas

- Kimi_
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Re: Si on parlait ciné?
La VF est désastreuse Jojo, en VO c'est le pied.jojo81 a écrit :En VF, mais je le mettrai en VO la prochaine fois.

Justement le second était plutôt sympa, et je comme je suis friand d'humour bien gras j'étais comblé.hdix a écrit : après quand on va voir transformers on sait à quoi s'attendre (tu le dis toi même kimi et c'est ca le comble, tu devais pas etre en phase avec ce que tu allais voir)

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Re: Si on parlait ciné?
Voici ma petite chro sur Kaboom, un ovni que je vous invite a découvrir ou a redécouvrir.
(Désolé pour les éventuelles fautes d'ortho ^^')

Télépode 1 : Embarquement.
C’est bien connu, tout cinéphile qui se respecte passe obligatoirement par la case Allociné pour élargir sa culture du septième art. Ainsi je vaquais en Juillet 2010 sur la site en recherche d’un film sortant de l’ordinaire a matter prochainement. Un trailer ayant pour image principale le visage d’un homme pour le moins interloqué attira mon attention. Celui-ci était très court, environ une trentaine de secondes annonçant d’ores et déjà la couleur : Kaboom ne serait pas un film comme les autres, ce court extrait arrive a happer le spectateur en clin d’œil. De plus, le real’ n’est autre que Gregg Araki, très controversé pour ses œuvres pour le moins hormes et extrêmes (on pense tout de suite a Mysterious Skin, son chef d’œuvre tout simplement). Je garde donc le film sous le coude, sait-on jamais, celui-ci sortant le 6 octobre prochain. En Septembre apparait la bande annonce du film que j’attends impatiemment depuis le début de la période estivale. Bizarrement, il ne me vient pas a l’idée de visionner celle-ci mais de plutôt envoyer un mail au PDG du cinoche de mon bled, pour savoir si, éventuellement, le film pourrait être diffusé. Réponse positive quelques jours ensuite, mais comme le film ayant été distribué sous très peu de copies, il serait diffusé fin Novembre et en VO, le must du must. Obligé de prendre mon mal en patience je n’ai cessé de me documenter en attendant la date fatidique. Lors de la sortie du film, les impressions sur le film furent très positives, ce qui me faisait languir encore plus. Enfin, le Lundi 22 Novembre 2010 fut arrivé. A 21h15 pétantes, j’étais dans la salle de ciné, tremblant d’excitation. Puis les lumières s’éteignèrent j’ai fait un grand saut dans l’inconnu le plus total.
Télépode 2 : Décollage.
Le film commence directement par le trailer mis en ligne précédemment, complètement barré et loufoque. Kaboom c’est une explosion de sexe sur fond apocalyptique. Le film nous narre les mésaventures de Smith, jeune étudiant allant sur sa dix-neuvième année trainant sur le campus entre les cours et ses expériences sexuelles. Le problème c’est qu’il ne sait pas s’il est hétéro, bi ou homosexuel. Il a un petit penchant pour son coloc’: Thor, beau male séduisant mais vraiment con sur les bords tout en couchant avec London, une étudiante pour le moins décompléxée qui aime se fait sauter l’oignon a la première occasion. Enfin Smith peut se confier a sa meilleure amie Stella, végétarienne et lesbienne qui sort avec Lorelei, une jeune femme qui se révèlera être très spéciale par la suite. C’est donc dans ce contexte que se situe Kaboom, un mélange assez atypique, bourré d‘humour et de répliques cultes qui fusent a tout va. Tout est parfaitement classique et bien huilé au début mais un grain de sable va venir changer la donne. Smith va être alors confronté a une horde d’évènements assez étranges et va tenter de résoudre tout cela. Le rythme du film est d’enfer, le suspense et constamment présent pas une seconde du répit n’est offert au spectateur. Je reste bouche bée devant le spectacle qui s’offre a moi. Tout s’accélère a la fin du film, je m’accroche fermement a mon siège en attendant le grand coup de poing que je vais recevoir d’un instant a l’autre. Et zblaf, quelle conclusion… Tout simplement terrible, Araki part dans un délire complètement kiffant et jubilatoire, enchaînant révélations sur révélations pour le moins inattendues et étonnantes. Tout est parfaitement orchestré pour que je sois KO a la fin du film. Intel1 est avec intel2 mais le but de intel3 et intel4 était de faire ceci et cela. Oh et puis, il va se passer ça aussi comme ça, ça sera le gros foutoir. Pour faire simple, la conclusion est parfaitement menée par Araki, laissant parler son imagination la plus loufoque et profonde, nous offrant un putain de final. KA…

Télépode 3 : Atterrissage brutal.
BOOM! Le générique de fin aux multiples couleurs s’enclenche avec en fond musical The Bitter End de Placebo. De mon côté je reste silencieusement assis a ma place en réfléchissant aux 80 minutes que je viens de passer. Woaw! Araki is a fucking genius! Sa dernière pépite est un putain d’ovni qui ne plaira certainement pas a tout le monde, a condition de connaitre l’univers d’Araki ainsi que ses inspirations. Le titre du film est bien trouvé et le spectateur ne trouvera que l’explication de celui-ci a la toute dernière image de cet ovni cinématographique. Le jeu d’acteur est excellent, Thomas Dekker & Roxane Mesquida en tête d’affiche. Les personnages sont charismatiques (mention spéciale au Messie, LE personnage complètement barré du film) et l’intrigue du film par en couille, dans le bon sens du terme, et qui s’avère être au final complètement kiffant. Bref, Kaboom est une perle absolue, a voir de préférence en VO car la VF est assez désastreuse et ne fait pas ressortir la caractère des personnages. Jubilatoire, loufoque, original : c'est une œuvre culte pour ma part, la petite perle de la fin d’année 2010 qui aura eu le mérite de ne laisser personne indifférent, a défaut de ne pas plaire a tout le monde. C’est du Araki a 100%, Kaboom c'est KuKulte et c'est approuvé sans chichis par Kimi! Foncez!
Un dernier mot pour la route : Pastèque. (Jojo comprendra
)
18/20.
PS : Il y a aussi une petite touche de Judge dans le film.


Télépode 1 : Embarquement.
« La jouissance sous toutes ses formes » Les Inrocks
C’est bien connu, tout cinéphile qui se respecte passe obligatoirement par la case Allociné pour élargir sa culture du septième art. Ainsi je vaquais en Juillet 2010 sur la site en recherche d’un film sortant de l’ordinaire a matter prochainement. Un trailer ayant pour image principale le visage d’un homme pour le moins interloqué attira mon attention. Celui-ci était très court, environ une trentaine de secondes annonçant d’ores et déjà la couleur : Kaboom ne serait pas un film comme les autres, ce court extrait arrive a happer le spectateur en clin d’œil. De plus, le real’ n’est autre que Gregg Araki, très controversé pour ses œuvres pour le moins hormes et extrêmes (on pense tout de suite a Mysterious Skin, son chef d’œuvre tout simplement). Je garde donc le film sous le coude, sait-on jamais, celui-ci sortant le 6 octobre prochain. En Septembre apparait la bande annonce du film que j’attends impatiemment depuis le début de la période estivale. Bizarrement, il ne me vient pas a l’idée de visionner celle-ci mais de plutôt envoyer un mail au PDG du cinoche de mon bled, pour savoir si, éventuellement, le film pourrait être diffusé. Réponse positive quelques jours ensuite, mais comme le film ayant été distribué sous très peu de copies, il serait diffusé fin Novembre et en VO, le must du must. Obligé de prendre mon mal en patience je n’ai cessé de me documenter en attendant la date fatidique. Lors de la sortie du film, les impressions sur le film furent très positives, ce qui me faisait languir encore plus. Enfin, le Lundi 22 Novembre 2010 fut arrivé. A 21h15 pétantes, j’étais dans la salle de ciné, tremblant d’excitation. Puis les lumières s’éteignèrent j’ai fait un grand saut dans l’inconnu le plus total.
Télépode 2 : Décollage.
« Je fais ce même rêve a la con depuis mon arrivé sur le campus la semaine dernière. Maintenant je suis bien réveillé. Et comme j’ai 18 ans et perpétuellement la trique, chaque fois que j’ai cinq minutes, ma main droite prend automatiquement les commandes comme si elle avait sa volonté propre »
Le film commence directement par le trailer mis en ligne précédemment, complètement barré et loufoque. Kaboom c’est une explosion de sexe sur fond apocalyptique. Le film nous narre les mésaventures de Smith, jeune étudiant allant sur sa dix-neuvième année trainant sur le campus entre les cours et ses expériences sexuelles. Le problème c’est qu’il ne sait pas s’il est hétéro, bi ou homosexuel. Il a un petit penchant pour son coloc’: Thor, beau male séduisant mais vraiment con sur les bords tout en couchant avec London, une étudiante pour le moins décompléxée qui aime se fait sauter l’oignon a la première occasion. Enfin Smith peut se confier a sa meilleure amie Stella, végétarienne et lesbienne qui sort avec Lorelei, une jeune femme qui se révèlera être très spéciale par la suite. C’est donc dans ce contexte que se situe Kaboom, un mélange assez atypique, bourré d‘humour et de répliques cultes qui fusent a tout va. Tout est parfaitement classique et bien huilé au début mais un grain de sable va venir changer la donne. Smith va être alors confronté a une horde d’évènements assez étranges et va tenter de résoudre tout cela. Le rythme du film est d’enfer, le suspense et constamment présent pas une seconde du répit n’est offert au spectateur. Je reste bouche bée devant le spectacle qui s’offre a moi. Tout s’accélère a la fin du film, je m’accroche fermement a mon siège en attendant le grand coup de poing que je vais recevoir d’un instant a l’autre. Et zblaf, quelle conclusion… Tout simplement terrible, Araki part dans un délire complètement kiffant et jubilatoire, enchaînant révélations sur révélations pour le moins inattendues et étonnantes. Tout est parfaitement orchestré pour que je sois KO a la fin du film. Intel1 est avec intel2 mais le but de intel3 et intel4 était de faire ceci et cela. Oh et puis, il va se passer ça aussi comme ça, ça sera le gros foutoir. Pour faire simple, la conclusion est parfaitement menée par Araki, laissant parler son imagination la plus loufoque et profonde, nous offrant un putain de final. KA…

Télépode 3 : Atterrissage brutal.
« Quand la Prophétie se réalisera, tu hériteras du Royaume »
BOOM! Le générique de fin aux multiples couleurs s’enclenche avec en fond musical The Bitter End de Placebo. De mon côté je reste silencieusement assis a ma place en réfléchissant aux 80 minutes que je viens de passer. Woaw! Araki is a fucking genius! Sa dernière pépite est un putain d’ovni qui ne plaira certainement pas a tout le monde, a condition de connaitre l’univers d’Araki ainsi que ses inspirations. Le titre du film est bien trouvé et le spectateur ne trouvera que l’explication de celui-ci a la toute dernière image de cet ovni cinématographique. Le jeu d’acteur est excellent, Thomas Dekker & Roxane Mesquida en tête d’affiche. Les personnages sont charismatiques (mention spéciale au Messie, LE personnage complètement barré du film) et l’intrigue du film par en couille, dans le bon sens du terme, et qui s’avère être au final complètement kiffant. Bref, Kaboom est une perle absolue, a voir de préférence en VO car la VF est assez désastreuse et ne fait pas ressortir la caractère des personnages. Jubilatoire, loufoque, original : c'est une œuvre culte pour ma part, la petite perle de la fin d’année 2010 qui aura eu le mérite de ne laisser personne indifférent, a défaut de ne pas plaire a tout le monde. C’est du Araki a 100%, Kaboom c'est KuKulte et c'est approuvé sans chichis par Kimi! Foncez!
Un dernier mot pour la route : Pastèque. (Jojo comprendra

18/20.
PS : Il y a aussi une petite touche de Judge dans le film.

Modifié en dernier par Kimi_ le 05 févr. 2012, 13:46, modifié 2 fois.
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Re: Si on parlait ciné?
Tout à fait d'accord avec toi Kimi. Je rajouterai juste que pendant tout le film on fait face à des évènements improbables, complétement loufoques, qui m'auraient exaspéré dans n'importe quel film. Mais là, dans Kaboom, Gregg Araki parvient à nous faire avaler la pilule et à nous entraîner dans ses délires. En plus, tout le scénario du film est dévoilé dans les premières minutes, donc même si le Kaboom part dans tous les sens, il y a un fil directeur bien précis.
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Re: Si on parlait ciné?
C'est vrai tout est expliqué au début du film. D'une manière assez innatendue d'ailleurs. Le spectateur rassemble également les pièce du Puzzle avec Smith. 

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Re: Si on parlait ciné?
Je viens de voir La Conquête en DVD.

Je ne savais pas trop quoi penser de ce film à la vue des bandes-annonces. Maintenant que c'est fait, je peux dire que ce n'est pas tant une critique du personnage (même s'il y a un peu de ça) mais davantage une analyse assez pertinente de la manière dont il s'est élevé au pouvoir et du système politique lui-même. Il faut toutefois préciser qu'il s'agit bien d'une oeuvre basée sur des événements et des personnages réels mais romancés à la manière du cinéma, et cela se ressent dans le portrait de certains hommes politiques.
Denis Podalydès incarne Nicolas Sarkozy dans son extravagance naturelle, son arrogance et sa franchise. Loin d'en faire une caricature, il a su trouver le ton juste pour construire un personnage qui soit à la fois bourré de défauts et qui soit attachant. C'est un homme de conviction auquel tous ont tenté de barrer la route, personne ne croyant vraiment qu'il deviendrait président, et qui a réussi à toucher les thèmes justes pour réussir son ascension. De ses propres mots, il s'est construit tout seul. C'est peut-être là sa seule hypocrisie de tout le film et celui-ci s'attarde à montrer que, loin de sa mégalomanie habituelle, le personnage du candidat Sarkozy est le résultat du travail de toute une équipe.
Car La Conquête montre que les règles du monde politique sont très semblables à celles du cinéma. Le candidat Sarkozy est un personnage travaillé par toute une équipe, mis en scène en permanence (voir ses apparences publiques sous l'oeil des projecteurs) et qui tente de plaire. Il est clair depuis le début qu'il s'agit d'un rôle à jouer, qu'il faut plaire aux français, faire sauter les classes politiques pour plaire au plus grand nombre, à droite, à gauche, parmi les électeurs du FN (les "victimes qui votent plus pour se faire entendre que par conviction"). Un candidat qui rassemble au-delà des classes sociales pour devenir le président de tous les français, n'hésitant pas à le clamer haut et fort dans un élan de mégalomanie. Et tout est travaillé, calculé, pour faire croire à ce personnage.
Au centre de cette équipe se trouve sa femme Cécilia, incarnée par Florence Pernel, qu'il appelle sa "principale conseillère". Femme de caractère et grande stratège, elle est son principal atout, sa carte maîtresse, et elle veut l'emmener au pouvoir. Pourtant, le candidat Sarkozy s'écarte de plus en plus de ses conseils avisés pour écouter ceux de ses autres conseillers. Elle devient transparente et s'éloigne progressivement, jusqu'à ce moment fatidique où Sarkozy la voit au loin s'amuser avec le publicitaire Richard Attias qui prépare son podium vers la gloire. Si la bataille entre Cecilia et les autres conseillers de Sarkozy pour entrer dans les petits papiers du président se fait le plus souvent silencieuse, ses répercussions sur l'évolution du candidat en devenir sont énormes, d'abord sur le plan politique, puis sur le plan personnel. C'est là que commence la chute.
La Conquête, c'est l'histoire d'un homme qui prend des décisions et qui pense que tout ira bien. La défection de sa femme bouleverse tout et les conséquences de ses choix vont lui retomber dessus. Cecilia est clairement le macguffin du film, l'élément qui fait avancer l'intrigue. Autant c'est elle qui propulse sérieusement son mari sur son ascension dans un premier temps, autant l'issue de la présidentielle finit par reposer entièrement sur ses épaules. Lorsqu'il la perd, Sarkozy est brisé humainement et politiquement. Il devient vite clair que Cecilia, en plus d'être le moteur de sa motivation, était aussi sa plus indispensable conseillère et qu'il ne vaut plus rien sans elle. Aussi, il tente tout pour la faire revenir de force, devenant froid et n'hésitant pas à manipuler et blesser les autres. Il devient un monstre qui ne pense plus qu'à son élection et dont la femme n'est plus qu'un objet pour y parvenir, se berçant de l'illusion qu'elle l'aimera de nouveau une fois qu'il sera devenu président. Avec cette idée, il reste aveugle à la souffrance intense qu'il lui prodigue, ou chaque baiser fasse aux caméras à la violence d'un viol. Cecilia encaisse, elle décide d'assumer son devoir jusqu'au bout, considérant cela comme le prix de sa libération. Elle est le vrai personnage tragique du film, celui sur lequel tout repose et celui qui souffre le plus.
Cela est d'autant plus violent que, précédemment dans le film, Sarkozy était présenté comme un personnage sincère (malgré sa mégalomanie et son arrogance), puis comme un personnage qui traversait une intense crise de souffrance, pour finalement finir comme un tyran pour lequel les méthodes ont moins d'importance que la finalité. D'où la souffrance intense de Cecilia quand elle réalise qu'elle a confié le sort de la France à un tel homme, sans savoir ce qu'il serait capable de faire du pays. Des propres mots de Sarkozy, il a changé (durant le film). Mais ce n'est pas pour le mieux, et le film s'achève sur une note à la fois grandiose et incroyablement pessimiste.
Si ce drame est au coeur du film, il est toutefois important de soulever le rôle joué par les autres figures politiques. Chirac, incarné par Bernard Le Coq, apparait initialement comme le maître du palais, celui qui mène le pays et dont l'autorité n'est pas contestée. Tous tentent de lui manger dans la main, sauf Sarkozy dont l'orgueil, l'arrogance et la franchise lui valent d'entrer directement en conflit avec sa majesté (sans compter qu'ils ont un passé commun qui ne s'est pas bien terminé avec la trahison de Sarkozy contre son ancien mentor). Il est clair dès le début qu'il veut devenir calife à la place du calife, et Chirac fera tout pour arrêter son ascension. Le Coq joue l'ancien président comme sa caricature des Guignols, plein d'humour narcissique et beau-parleur. Il est le roi en son palais, mais l'arrivée de Sarkozy et le contexte social de la France vont progressivement remettre en cause sa suprématie et causer la déchéance de la fin de son second mandat, avec les émeutes. Sur la fin, il réalise sans se l'avouer qu'il est devenu trop vieux pour gérer la situation, face à un Sarkozy qui incarne le changement et la rupture. Il trouve aussi une opposante en la personne de Bernadette qui apporte toute l'étendue de son aide à Sarkozy, à la fois par discernement et par défi envers son mari. La dégradation de leur couple (quasi-inexistant) est à l'image du destin qui attend les Sarkozy, comme si c'était une fatalité pour l'homme qui s'élève au poste le plus élevé de l'état.
Samuel Labarthe, quant à lui, incarne un hallucinant De Villepin, certainement le personnage le plus bluffant du film. Il incarne ici le méchant du film, rival principal de Sarkozy dans sa course à la présidentielle, disciple favori de Chirac, fourbe (l'affair Clearstream pour éliminer son adversaire), manipulateur et hypocrite. A l'image de Chirac, il multiplie l'humour narcissique envers son rival et se réjouit de chaque difficulté que celui-ci rencontre, tout en maintenant des faux airs lors des nombreux déjeuners entre les deux ministres. Déjeuners qui, au lieu de parler de la politique de l'état, deviennent des lieux de confrontation entre les deux candidats potentiels et où Sarkozy, avec son arrogance naturelle, n'hésite pas à faire sauter les faux-semblants et à parler avec franchise. Mais, autant Sarkozy reste honnête avec son adversaire, autant De Villepin reste faux d'un bout à l'autre. A l'image de Chirac, il perd aussi progressivement la main dans le film, pensant maîtriser la situation avant de réaliser, trop tard, que Sarkozy a réussi à s'accaparer tout le système (la presse qui le soutient dans un premier temps, et qui finit par tomber entièrement sous la coupe de Sarkozy lorsque ce dernier parvient à empêcher l'affaire Cecilia d'éclater en France... mais pas aux journalistes d'envoyer les infos et les photos aux journaux étrangers en signe de résistance face à cette dictature cachée dont le candidat se sert pour créer un mythe autour de sa personne) et qu'il ne peut plus rien faire pour empêcher son ascension.
Pour le reste, les personnages ont du mal à exister, entre un Claude Géant au charisme d'huitre et qui se contente bêtement de hocher la tête, et une Rachida Dati qui reste presque toujours au second plan (sauf sur la fin où elle devient le seul lien qui relie encore Sarkozy à sa femme).
En définitive, si on reconnait aisément les personnages et les situations, force est d'admettre que le film est bel et bien avant tout une fiction très romancée. Certains personnages et événements sont perçus d'une certaine manière pour faire vivre l'histoire et s'éloignent certainement pas mal de la réalité des choses. Reste que cette lecture de la machine politique et de la manière dont un homme a réussi à s'accaparer le système pour accéder au pouvoir ouvre certaines pistes de réflexion. Et la tragédie de Cecilia, principale alliée au début qui finit par devenir le seul élément capable de l'arrêter et par devenir la première victime de l'ambition et la froideur de son mari, offre une portée émotionnelle inattendue. Au milieu de toute cette galerie de figures extravagantes, elle est réellement le personnage réaliste auquel le spectateur peut s'identifier et elle se trouve bel et bien au centre des enjeux du film, une responsabilité lourde à laquelle elle ne s'attendait pas. L'idée qu'elle soit la grande victime du film est parlante car au final, si La Conquête est l'histoire de l'élévation d'un homme politique et de la déchéance humaine d'un homme, en fait les deux idées vont de pairs. Si le personnage de Sarkozy est devenu un monstre, ce n'est pas tant sa propre critique qui est fait que celle du système lui-même auquel il s'est adapté et qui l'a profondément changé... pour le pire (devenant à l'image de Chirac et de De Villepin).

Je ne savais pas trop quoi penser de ce film à la vue des bandes-annonces. Maintenant que c'est fait, je peux dire que ce n'est pas tant une critique du personnage (même s'il y a un peu de ça) mais davantage une analyse assez pertinente de la manière dont il s'est élevé au pouvoir et du système politique lui-même. Il faut toutefois préciser qu'il s'agit bien d'une oeuvre basée sur des événements et des personnages réels mais romancés à la manière du cinéma, et cela se ressent dans le portrait de certains hommes politiques.
Denis Podalydès incarne Nicolas Sarkozy dans son extravagance naturelle, son arrogance et sa franchise. Loin d'en faire une caricature, il a su trouver le ton juste pour construire un personnage qui soit à la fois bourré de défauts et qui soit attachant. C'est un homme de conviction auquel tous ont tenté de barrer la route, personne ne croyant vraiment qu'il deviendrait président, et qui a réussi à toucher les thèmes justes pour réussir son ascension. De ses propres mots, il s'est construit tout seul. C'est peut-être là sa seule hypocrisie de tout le film et celui-ci s'attarde à montrer que, loin de sa mégalomanie habituelle, le personnage du candidat Sarkozy est le résultat du travail de toute une équipe.
Car La Conquête montre que les règles du monde politique sont très semblables à celles du cinéma. Le candidat Sarkozy est un personnage travaillé par toute une équipe, mis en scène en permanence (voir ses apparences publiques sous l'oeil des projecteurs) et qui tente de plaire. Il est clair depuis le début qu'il s'agit d'un rôle à jouer, qu'il faut plaire aux français, faire sauter les classes politiques pour plaire au plus grand nombre, à droite, à gauche, parmi les électeurs du FN (les "victimes qui votent plus pour se faire entendre que par conviction"). Un candidat qui rassemble au-delà des classes sociales pour devenir le président de tous les français, n'hésitant pas à le clamer haut et fort dans un élan de mégalomanie. Et tout est travaillé, calculé, pour faire croire à ce personnage.
Au centre de cette équipe se trouve sa femme Cécilia, incarnée par Florence Pernel, qu'il appelle sa "principale conseillère". Femme de caractère et grande stratège, elle est son principal atout, sa carte maîtresse, et elle veut l'emmener au pouvoir. Pourtant, le candidat Sarkozy s'écarte de plus en plus de ses conseils avisés pour écouter ceux de ses autres conseillers. Elle devient transparente et s'éloigne progressivement, jusqu'à ce moment fatidique où Sarkozy la voit au loin s'amuser avec le publicitaire Richard Attias qui prépare son podium vers la gloire. Si la bataille entre Cecilia et les autres conseillers de Sarkozy pour entrer dans les petits papiers du président se fait le plus souvent silencieuse, ses répercussions sur l'évolution du candidat en devenir sont énormes, d'abord sur le plan politique, puis sur le plan personnel. C'est là que commence la chute.
La Conquête, c'est l'histoire d'un homme qui prend des décisions et qui pense que tout ira bien. La défection de sa femme bouleverse tout et les conséquences de ses choix vont lui retomber dessus. Cecilia est clairement le macguffin du film, l'élément qui fait avancer l'intrigue. Autant c'est elle qui propulse sérieusement son mari sur son ascension dans un premier temps, autant l'issue de la présidentielle finit par reposer entièrement sur ses épaules. Lorsqu'il la perd, Sarkozy est brisé humainement et politiquement. Il devient vite clair que Cecilia, en plus d'être le moteur de sa motivation, était aussi sa plus indispensable conseillère et qu'il ne vaut plus rien sans elle. Aussi, il tente tout pour la faire revenir de force, devenant froid et n'hésitant pas à manipuler et blesser les autres. Il devient un monstre qui ne pense plus qu'à son élection et dont la femme n'est plus qu'un objet pour y parvenir, se berçant de l'illusion qu'elle l'aimera de nouveau une fois qu'il sera devenu président. Avec cette idée, il reste aveugle à la souffrance intense qu'il lui prodigue, ou chaque baiser fasse aux caméras à la violence d'un viol. Cecilia encaisse, elle décide d'assumer son devoir jusqu'au bout, considérant cela comme le prix de sa libération. Elle est le vrai personnage tragique du film, celui sur lequel tout repose et celui qui souffre le plus.
Cela est d'autant plus violent que, précédemment dans le film, Sarkozy était présenté comme un personnage sincère (malgré sa mégalomanie et son arrogance), puis comme un personnage qui traversait une intense crise de souffrance, pour finalement finir comme un tyran pour lequel les méthodes ont moins d'importance que la finalité. D'où la souffrance intense de Cecilia quand elle réalise qu'elle a confié le sort de la France à un tel homme, sans savoir ce qu'il serait capable de faire du pays. Des propres mots de Sarkozy, il a changé (durant le film). Mais ce n'est pas pour le mieux, et le film s'achève sur une note à la fois grandiose et incroyablement pessimiste.
Si ce drame est au coeur du film, il est toutefois important de soulever le rôle joué par les autres figures politiques. Chirac, incarné par Bernard Le Coq, apparait initialement comme le maître du palais, celui qui mène le pays et dont l'autorité n'est pas contestée. Tous tentent de lui manger dans la main, sauf Sarkozy dont l'orgueil, l'arrogance et la franchise lui valent d'entrer directement en conflit avec sa majesté (sans compter qu'ils ont un passé commun qui ne s'est pas bien terminé avec la trahison de Sarkozy contre son ancien mentor). Il est clair dès le début qu'il veut devenir calife à la place du calife, et Chirac fera tout pour arrêter son ascension. Le Coq joue l'ancien président comme sa caricature des Guignols, plein d'humour narcissique et beau-parleur. Il est le roi en son palais, mais l'arrivée de Sarkozy et le contexte social de la France vont progressivement remettre en cause sa suprématie et causer la déchéance de la fin de son second mandat, avec les émeutes. Sur la fin, il réalise sans se l'avouer qu'il est devenu trop vieux pour gérer la situation, face à un Sarkozy qui incarne le changement et la rupture. Il trouve aussi une opposante en la personne de Bernadette qui apporte toute l'étendue de son aide à Sarkozy, à la fois par discernement et par défi envers son mari. La dégradation de leur couple (quasi-inexistant) est à l'image du destin qui attend les Sarkozy, comme si c'était une fatalité pour l'homme qui s'élève au poste le plus élevé de l'état.
Samuel Labarthe, quant à lui, incarne un hallucinant De Villepin, certainement le personnage le plus bluffant du film. Il incarne ici le méchant du film, rival principal de Sarkozy dans sa course à la présidentielle, disciple favori de Chirac, fourbe (l'affair Clearstream pour éliminer son adversaire), manipulateur et hypocrite. A l'image de Chirac, il multiplie l'humour narcissique envers son rival et se réjouit de chaque difficulté que celui-ci rencontre, tout en maintenant des faux airs lors des nombreux déjeuners entre les deux ministres. Déjeuners qui, au lieu de parler de la politique de l'état, deviennent des lieux de confrontation entre les deux candidats potentiels et où Sarkozy, avec son arrogance naturelle, n'hésite pas à faire sauter les faux-semblants et à parler avec franchise. Mais, autant Sarkozy reste honnête avec son adversaire, autant De Villepin reste faux d'un bout à l'autre. A l'image de Chirac, il perd aussi progressivement la main dans le film, pensant maîtriser la situation avant de réaliser, trop tard, que Sarkozy a réussi à s'accaparer tout le système (la presse qui le soutient dans un premier temps, et qui finit par tomber entièrement sous la coupe de Sarkozy lorsque ce dernier parvient à empêcher l'affaire Cecilia d'éclater en France... mais pas aux journalistes d'envoyer les infos et les photos aux journaux étrangers en signe de résistance face à cette dictature cachée dont le candidat se sert pour créer un mythe autour de sa personne) et qu'il ne peut plus rien faire pour empêcher son ascension.
Pour le reste, les personnages ont du mal à exister, entre un Claude Géant au charisme d'huitre et qui se contente bêtement de hocher la tête, et une Rachida Dati qui reste presque toujours au second plan (sauf sur la fin où elle devient le seul lien qui relie encore Sarkozy à sa femme).
En définitive, si on reconnait aisément les personnages et les situations, force est d'admettre que le film est bel et bien avant tout une fiction très romancée. Certains personnages et événements sont perçus d'une certaine manière pour faire vivre l'histoire et s'éloignent certainement pas mal de la réalité des choses. Reste que cette lecture de la machine politique et de la manière dont un homme a réussi à s'accaparer le système pour accéder au pouvoir ouvre certaines pistes de réflexion. Et la tragédie de Cecilia, principale alliée au début qui finit par devenir le seul élément capable de l'arrêter et par devenir la première victime de l'ambition et la froideur de son mari, offre une portée émotionnelle inattendue. Au milieu de toute cette galerie de figures extravagantes, elle est réellement le personnage réaliste auquel le spectateur peut s'identifier et elle se trouve bel et bien au centre des enjeux du film, une responsabilité lourde à laquelle elle ne s'attendait pas. L'idée qu'elle soit la grande victime du film est parlante car au final, si La Conquête est l'histoire de l'élévation d'un homme politique et de la déchéance humaine d'un homme, en fait les deux idées vont de pairs. Si le personnage de Sarkozy est devenu un monstre, ce n'est pas tant sa propre critique qui est fait que celle du système lui-même auquel il s'est adapté et qui l'a profondément changé... pour le pire (devenant à l'image de Chirac et de De Villepin).
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Re: Si on parlait ciné?
Harrison Ford est en pourparlers pour reprendre le rôle de Deckard dans le nouveau Blade Runner de Ridley Scott.
http://www.comicbookmovie.com/fansites/ ... s/?a=54075

Le retour d'un de mes films cultes !

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- Kimi_
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Re: Si on parlait ciné?
Je ne vois pas l'intérêt de faire un second volet de Blade Runner. Le premier opus est culte et très complet. Même si c'est Ridley Scott aux commandes, j'appréhende un peu tout de même... 

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Re: Si on parlait ciné?
C'est clair qu'il y a de quoi se poser de nombreuses questions, mais j'ai confiance en Ridley Scott. Je pense qu'il a très bien géré le cas "Alien 0", transformant le projet en une nouvelle saga (Prometheus), avec sa propre identité, qui se déroule juste dans le même univers et partage des liens narratifs avec le premier Alien. Une manière intelligente de dépoussiérer le mythe.
J'espère qu'il aura la même clairvoyance en abordant le nouveau Blade Runner. Ce qui m'étonne, c'est qu'à la base il ne devait pas y avoir Deckard dans le film, mais finalement Harrison Ford pourrait bien être le premier acteur casté (ce qui voudrait dire qu'il aurait un rôle plutôt important). Le projet aurait donc davantage évolué dans le sens d'une suite directe par rapport aux intentions de départ.
Quand on pense qu'à l'époque, les relations entre Ridley Scott et Harrison Ford s'étaient dégradées sur le plateau au point qu'on dit que Ford voulait presque tuer le réalisateur et qu'ils s'étaient jurés à la fin de ne plus jamais retravailler ensemble...
J'espère qu'il aura la même clairvoyance en abordant le nouveau Blade Runner. Ce qui m'étonne, c'est qu'à la base il ne devait pas y avoir Deckard dans le film, mais finalement Harrison Ford pourrait bien être le premier acteur casté (ce qui voudrait dire qu'il aurait un rôle plutôt important). Le projet aurait donc davantage évolué dans le sens d'une suite directe par rapport aux intentions de départ.
Quand on pense qu'à l'époque, les relations entre Ridley Scott et Harrison Ford s'étaient dégradées sur le plateau au point qu'on dit que Ford voulait presque tuer le réalisateur et qu'ils s'étaient jurés à la fin de ne plus jamais retravailler ensemble...