Ascension

[Kuro]

Ben je voulais dire que c’était déjà des personnes plus ouvertes d'esprit, comment dire... qui laissent leur chance au manga, et ne juge pas de suite "ouais le héros est pas comme je veux c'est nul" comme le fond la plupart de mes amis qui aiment les mangas, mais ne veulent pas essayer autre chose que des trucs typiques.
Y avait rien de négatif, que du contraire

[Sanashiya]

Ça y est, j'ai enfin lu le tome 6 d'Ascension !
Bon, j'ai pas grand chose de plus à rajouter que vous n'ayez déjà dit. Un tome excellent, encore une fois, et le coup du lever de soleil sur les montagnes était sublimement mis en scène, avec l'orchestre, ça m'a fait penser aux doubles pages grandioses de Beck. Même intensité.

Ceci étant, j'ai ressenti bizarrement la même sensation de difficulté à la lecture que je ressentais à la lecture de Life, par exemple : pas de difficulté dans le sens que le tome était nul, mais une sorte de frustration par rapport au héros. Mori s'enfonce dans sa solitude, dans son mutisme, au point qu'il est incapable de dire tout ce qu'il ressent, même alors qu'il se fait stalker par une fille carrément envahissante. Et le moment où il décide de prendre une initiative dans ce tome était très bienvenu, mais il aurait dû pousser la révolte jusqu'à ne pas endurer la "punition" des membres du 14 Mountain (qui soit dit en passant, sont vraiment des connards, tous autant qu'ils sont... Aucun esprit d'équipe, dans cette team...).

En fait, plus les tomes passent, et plus je trouve que l'ambiance est un peu glauque - pas vraiment dans un mauvais sens, mais... on est comme Mori, en fait, pris en pleine tempête de neige, en pleine nuit, incapable de respirer librement... Si c'était l'émotion que le mangaka voulait faire passer, il a magnifiquement réussi son coup. Au début, je trouvais le manga plus joyeux, un peu plus bon-enfant, mais les tomes s'assombrissent de plus en plus, au fur et à mesure.
Bon, ça n'enlève rien à sa qualité, mais c'était juste quelque chose qui m'a marquée, à la lecture. Je ne peux pas m'empêcher d'espérer que le prochain soit plus lumineux et qu'il y ait moins de difficultés pour Mori, qui est vraiment un héros attachant.

[Koiwai]

En ce qui concerne l'évolution de Mori, je trouve justement qu'elle est très bien comme ça, carrément plus réaliste que s'il explosait d'un seul coup en refusant la punition, alors que ça n'a jamais été dans sa nature de se rebeller. L'auteur prend le temps d'aborder ça, là on a clairement un premier pas, et nul doute que la suite va continuer à développer ça, reste à voir à quel rythme ce sera, et surtout dans quelle direction.
Sinon, ouep, les autres membres du 14 Mountain jouent pour l'instant parfaitement leurs rôles d'enflures, et même si l'on comprend un peu mieux Nîmi via le flashback basique qui lui est apporté, rien ne vient excuser son attitude pour autant.
A présent, j'attends vraiment de voir dans quelle direction ils vont tous évoluer. L'ambiance glauque que tu évoques, en fait, est présente dès que Mori se frotte aux autres et à la civilisation. Ses retrouvailles avec Yumi avaient été très particulières, les membres du 14 Mountain sont des connards avec lui, les dégueulasseries de son patron au travail se dévoilent, sa stalkeuse est plus que malsaine même si elle n'a pas l'air méchante pour un sou (j'espère de tout coeur qu'on la reverra, à vrai dire, et qu'elle évoluera ou qu'elle aura un gros rôle, car elle a largement le potentiel pour devenir un personnage intéressant)... et ces éléments contribuent énormément à l'ambiance en deux temps, à ce gros contraste, entre une civilisation qui paraît dégueulasse sur de nombreux points et la beauté lumineuse et sauvage de l'alpinisme. En voyant ça, personnellement je n'ai aucune autre envie que de crier à Mori "Mais vas-y, envoie-les tous se faire foutre et part accomplir ce dont tu as envie comme tu en as envie".
Et du coup, je me demande vraiment comment tout le monde va évoluer. La suite me paraît pour l'instant totalement imprévisible. Les connards vont-ils rester des connards et Mori va-t-il alors s'éloigner toujours plus de tout ça, de cette civilisation oppressante et malsaine ? Ou alors, au contraire, ces deux partis, en restant en contact, vont-ils se pousser mutuellement à changer en bien ? Ou encore, Sakamoto nous réserve-t-il carrément autre chose ? Personnellement j'avoue que pour l'instant je reste toujours autant porté par l'envie de voir Mori envoyer paître tout le monde pour vivre son rêve comme il l'entend. Mais encore plus que ça, j'ai hâte de voir l'impact, en tant que chef du groupe, qu'aura Ninomiya sur Mori et les autres membres du 14 Mountain une fois qu'il les aura rejoints. Je pense que ce type à un rôle-clé à jouer.

[Koiwai]

- Lalalaaaaa, je me prendrais bien une gifle, moi...
- Ah ouais ? Bah tiens !
*shpaf*
- Ouille ! Merci Ascension !
Merci surtout Shin'ichi Sakamoto, vous venez encore de me mettre une claque dans la gueule O___O


Tome 7:

En plein parcours au coeur du nord des Alpes japonaises, l'équipe du 14 Mountain est enfin rejointe par son chef, Ninomiya. L'espoir anime alors l'équipe, jusque là divisée, mais Ninomiya doit finalement repartir aussi vite qu'il est arrivé, la faute à un incident qui pourrait retarder le projet d'ascension du K2. Pour autant, le court passage de Ninomiya laisse des traces. Attendu comme le sauveur, ce chef charismatique focalise toute son attention sur Mori, se montrant même prêt à quelques plans pour pousser notre héros à se surpasser toujours plus. Y compris en amenant avec lui un nouveau personnage qui séduit d'emblée et qui, à n'en pas douter, jouera un rôle important sur Mori, tant l'impact que cette rencontre a sur lui se fait déjà ressentir.

C'est donc sans Ninomiya que l'équipe du 14 Mountain poursuit sa route sur les cimes enneigées. Et rien ne change, ou presque, car si le sous-chef continue de brimer Mori en le forçant à ouvrir la voie malgré son épuisement, les esprits s'échauffent de plus en plus et c'est Kase qui en arrive à se révolter verbalement. Encore et toujours, l'équipe ne montre aucune harmonie, tant le sous-chef peut se montrer partial et les egos, surtout celui de Nîmi, continuent de nuire.
Pour autant, pas question pour Mori de se laisser abattre, bien au contraire. Qu'il soit brimé ne le dérange pas, car le jeune homme est dans son univers. Il aime tracer seul sa route, voir que ses pas sont les premiers à percer la neige. Il continue d'ouvrir la marche, sublimé par les paysages alentours qui n'ont jamais été aussi immenses et beaux.

Mais il fait partie d'une équipe, et la réalité va vite le rattraper de la plus dure des manières. Derrière, le reste de l'équipe peine à suivre, et sur le flanc d'une montagne réputée dangereuse, un nouveau drame se prépare, silencieux, puis éclate subitement quand on s'y attend le moins, nouvelle preuve que la montagne, impardonnable à la moindre erreur, peut enlever une vie à tout moment. Etrange, à la limite de l'absurde, la tragédie qui défile en quelques pages laisse tout le monde sur des impressions différentes. L'un cherche à se protéger, l'autre en profite pour montrer un égoïsme et un ego sans pareil, et entre eux, l'esprit de Mori reste insondable, aussi insondable que les immensités montagneuses qui l'entourent. Et pourtant, nul doute que ce qui vient de se passer n'a pas fini d'avoir des répercussions, dont une qui ne se fait pas attendre et qui, dans les dernières pages, semble amorcer un début d'évolution de notre héros vers la sociabilité.

Alors que les deux tiers du volume continuent cette ascension faite pour Mori de nouvelles rencontres et de nouvelles épreuves, la dernière partie du tome, portée par un drame insondable, semble venir d'ailleurs tant son atmosphère est indescriptible. En résulte une lecture impressionnante, en plus de ça toujours portée par la maestria et la puissance visuelle de Shin'ichi Sakamoto, qui offre des moments d'alpinisme intenses, des pages métaphoriques plus ou moins parlantes, et des vues plus impressionnantes que jamais, en apparence paisibles mais regorgeant de dangers et capables de se réveiller subitement de la plus violente des manières.

[Koiwai]

Tome 8:

Quelque part dans le commissariat d'une ville près des Alpes Japonaises, un homme est interrogé sur des événements tragiques s'étant déroulé en pleine montagne : Buntarô Mori est redescendu, seul. La police met tout en oeuvre pour retracer les dernières heures de l'équipe du 14 Mountain au sein des Alpes Japonaises. Que s'est-il passé ? Y a-t-il d'autres survivants que Buntarô ?

Avec le drame insondable de la fin du volume 7, l'atmosphère d'Ascension s'emparait de nous de manière inédite. Avec ce huitième tome, Shin-ichi Sakamoto continue dans cette voie aussi surprenante que tragique, faisant partir son récit sur un schéma narratif inattendu, permettant de revenir petit à petit sur le drame qui s'est joué en pleine montagne. Un drame complet, que l'on n'attendait pas. Et au fil de l'enquête de la police, ce sont les évolutions de chacun que nous sommes amenés à cerner.

Un sous-chef jouant les caïds, un Nîmi trop orgueilleux, un Kunieda perdant petit à petit l'esprit : l'heure est venue de mieux cerner chacun des membres du 14 Mountain, de découvrir certaines facettes de leur passé, et, ainsi, de mieux comprendre comment celui-ci a pu peser sur leur personne en faisant trop parler les ego. Et face à une montagne ne pardonnant rien et ne permettant pas d'échapper à son destin, le drame était inévitable.
Ici, le revirement dans la construction narrative est un plus indéniable pour cerner petit à petit ce qui s'est joué dans cette montage pour chacun des personnages, même si les passages entre présent et passé sont parfois fébriles. Malgré tout, difficile de ne pas rester un peu sur sa faim face à quelques maladresses : le focus sur Nîmi répète quelques points déjà donnés auparavant, tandis que celui sur Kunieda paraît un peu trop rapide. Dans tous les cas, la répercussion des drames ne se fait pas attendre, chacun laissant derrière lui des regrets, ou des personnes désormais seules.

Mais le point le plus important reste sans doute le rapprochement de Mori et Nîmi face à la mort. Notre héros, qui s'est toujours considéré comme étant seul au monde, découvre, dans la situation tragique qui se joue, un Nîmi bien différent, qui donne dans la rédemption. Pour la première fois depuis longtemps, Mori a le sentiment d'avoir un ami. Quelque part, c'est grâce à la montagne qu'il en est là, mais c'est également cette dernière qui lui enlèvera à nouveau tout. Après tout, l'homme n'a pas son mot à dire face à la montagne toute puissante.

Visuellement, les paysages montagneux font à nouveau des merveilles. Certaines situations paraissent un peu surréaliste, mais les explications sur les termes techniques viennent contrebalancer.

Ce huitième tome frappe de par l'inattendue brutalité de son nouveau drame, un drame plus important que tous les précédents. Toutefois, quelques maladresses narratives tendent à rendre le récit un peu moins puissant que prévu, et il reste surtout à voir ce que ces nouveaux événements vont amener dans l'évolution de Mori, encore peu explicitée ici. Fort heureusement, le retard de deux mois sur ce tome ne se répercutant pas sur la parution du suivant, nous devrions pouvoir découvrir la suite dans un mois, en espérant y avoir quelques réponses.

[Koiwai]

Tome 9:

Buntarô Mori, face aux policiers, poursuit son récit sur le drame qui s'est joué au coeur des Alpes Japonaises. Comment l'équipe a été décimée, quels ont été les derniers instants de Taku Nîmi, et pourquoi il a malgré tout choisi de finir l'ascension en solitaire... Dans une première moitié de volume qui se lit très vite, les planches de Shin'ichi Sakamoto livrent à nouveau des visages meurtris saisissants (celui de Nîmi au début, notamment) et une montagne aussi impressionnante qu'impitoyable quand elle se déchaîne. Visuellement, on a comme toujours affaire à de l'excellent travail, malgré une narration ne laissant que peu de place à l'émotion, et des métaphores visuelles amenées de manière un peu abruptes et qui diviseront les foules, puisque les uns les trouveront bien fichues tandis que les autres ne s'y feront pas et trouveront le tout trop "too much".

Mais au-delà de l'impact visuel, une question nous assaille, concernant la décision de Mori de finir l'ascension en solitaire. Alors qu'il a redécouvert la camaraderie au contact de Nîmi, la mort de ce dernier replonge Mori dans sa solitude, et notre héros semble prendre la chose comme un signe du destin : son avenir se situerait-il dans la solitude, perdu au milieu des montagnes ? Pourquoi pas, mais ici, on a le sentiment de s'être un peu fait arnaquer : tant de volumes autour du 14 Mountain, pour un résultat qui, finalement, ne fait pas vraiment évoluer Mori, puisque le voici revenu à son point de départ, enfermé dans sa solitude ? Pour le coup, on a le sentiment d'avoir assisté à toute cette partie du manga pour pas grand chose, mais dans le doute, contentons-nous de profiter de la lecture, dans le fond toujours aussi plaisante, et attendons de voir ce que nous réserve Shin'ichi Sakamoto par la suite, car peut-être reviendra-t-il sur certains personnages rencontrés pendant cette partie, notamment Ninomiya et sa charmante fille, et travaillera-t-il un peu plus l'impact qu'a eu sur son héros cette dramatique aventure, cette très courte amitié avec Nîmi.

A la moitié du volume s'ouvre une nouvelle grande partie. Quatre années se sont écoulées, et Mori, plus solitaire que jamais, réfugié en haut du Mont Fuji, met ses talents au service de la recherche tout en continuant ses entraînements dantesques. C'est dans ce contexte que l'on attend de voir l'influence qu'aura sur lui le dénommé Takemura, jeune homme qui se considère comme son élève, plutôt sociable, et désireux de partir avec lui à l'assaut du K2. Dans cette deuxième moitié de tome, le mangaka prend le temps de bien mettre en place le nouveau contexte, plus par les actes de Mori, trouvant l'équilibre entre sa mission et la montagne, que par des textes une nouvelle fois assez peu présents. Ainsi arrive-t-on très vite à une dernière page intrigante quant à l'avenir de notre héros.

De par la conclusion de l'arc 14 Mountain qui ramène Mori à sa mentalité initiale, ce neuvième tome pourrait décevoir les plus exigeants. Mais accordons le bénéfice du doute à l'auteur : attendons de voir ce qu'il nous réserve par la suite, et contentons-nous de profiter d'un récit qui reste malgré tout particulièrement efficace.

[Koiwai]

Tome 10 :

Les années ont passé depuis le drame de la simulation d'ascension de la face Est du K2. Buntarô travaille maintenant en tant que spécialiste de l'étude des chutes de neige, et ne redescend que rarement de sa montagne, malgré l'insistance de l'un de ses fans. Pourtant, le souvenir du drame se rappelle encore à lui par certains aspects, et c'est l'occasion pour le lecteur de découvrir les dernières pièces permettant d'en reconstituer la totalité. Ainsi découvre-t-on les derniers événements manquants quant à ce qu'a fait Buntarô après le drame, et quelles conséquences cette tragédie a eu sur la vie de certaines personnes, à commencer par la copine de Nîmi. Des événements confirmant à nouveau un état de fait : l'éloignement de notre héros d'une société désabusée et qui ne cesse de l'abuser. Chaque nouvelle étape de son existence semble destinée à l'éloigner un peu plus de la vie en société, à le rendre toujours plus impassible même si on lui rappelle que la société est là.

Pourtant, les choses pourraient peut-être changer ou non avec une réapparition très attendue : on passera outre le retour d'une Yumi un brin métamorphosée (en apparence du moins) pour assister avec grand intérêt au retour de Miyamoto, revenu au Japon. Lui-même semble avoir changé et être totalement désabusé, mais on ressent très vite l'impact qu'il pourrait avoir sur Buntarô.

Concrètement, il ne se passe pas grand chose dans ce volume, qui prend le temps de poser les bases du nouvel arc en travaillant minutieusement les personnages. Ajoutons à cela le trait toujours aussi immersif de l'auteur, qui excelle toujours dans les peintures montagneuses et naturelles (la dernière double-page est particulièrement séduisante), et il n'en faut pas plus pour rendre le récit toujours aussi immersif et pour donner envie de connaître rapidement la suite.

[Koiwai]

Tome 11 :

Buntarô retrouve sur sa route Miyamoto, son camarade et rival du lycée, parti en France pendant plusieurs années pour se perfectionner en escalade. Ces retrouvailles s'annoncent pleines de promesses, et pourtant, Miyamoto n'agit pas vraiment comme l'espérait Buntarô. Il a changé, en profondeur, la déception n'est pas loin, et se confirme totalement quand Yumi va tout lui dévoiler sur les mensonges du jeune homme...

Nouvelle déception dans la vie de Buntarô, et cette fois-ci, elle vient de celui par qui tout a commencé. Tome après tome, que ce soit ici à cause des mensonges de Miyamoto ou des manigances de Yumi la fille facile, tout semble devoir éloigner toujours plus notre héros d'une société en laquelle il n'a plus aucune foi. Le temps passe de nouveau, Mori devient quasiment méconnaissable... pourtant, quand il sauve la vie de Hana, une jeune femme perdue en montagne, il semble enfin faire une rencontre qui pourrait tout changer...

L'aventure montagnarde et humaine de Buntarô Mori se poursuit dans un volume qui enclenche des évolutions notables, car après la plus grande déception amenée par Miyamoto, les dernières pages du tome ne laissent aucun doute quant à l'importance qu'a pris la nommée Hana dans la vie de notre héros. Cette jeune femme, Shin'ichi Sakamoto prendra bien ici quelques pages pour aborder sa façon d'être, son caractère, sa propre solitude, mais ces quelques pages ne suffisent pas encore, cela reste bien trop peu, et l'on a hâte de voir tout ceci mieux expliqué.

Pour l'heure, on retrouve surtout le goût du mangaka pour les métaphores visuelles (superbes, mais qui demanderont parfois de s'accrocher) et pour les sauts dans le temps. Il n'est également pas rare de voir plusieurs dizaines de pages quasiment dépourvues de dialogues, les dessins suffisant.
Mais il y a un mais : à force d'aller dans ce style, l'auteur donne l'impression de passer vraiment trop vite en revue certaines choses. Ainsi, le retour tant attendu dans la série de Miyamoto a un petit goût de trop rapide, de pas assez développé. Ses mensonges sont trop vite passés en revue, mais cela colle néanmoins plutôt bien au caractère désormais totalement désabusé de Mori, de moins en moins surpris par ce type de trahison. Et en ce qui concerne les nombreux jeux dans le temps, qu'ils soient à grande échelle (encore une ellipse de trois ans) ou à plutôt petite échelle (petits retours en arrière, flashbacks), tantôt ils bluffent et intriguent fortement quant à la suite (les dernières pages), tantôt ils tendent plutôt à briser le rythme, voire à perdre un lecteur qui ne serait pas assez attentif (il n'est pas rare que les petits retours en arrière soient amenés n'importe comment).

Ascension se poursuit donc sans vraiment décevoir, ce tome apporte à son tour une pierre à l'édifice, mais attention toutefois, car le mangaka semble parfois trop privilégier le style sur le fond.

[Luciole21]

En lisant les comentaires du topic, on voit bien l'engouement de Koiwai pour la série retomber peu à peu (et celle des autres aussi, puisque plus personne n'a posté de commentaire depuis un bout de temps).
De mon côté, j'ai enchaîné les onze premiers tomes, ce qui a largement contribué à ma fascination pour la série.

Après avoir lu ce douzième opus, feuilletez le, et vous remarquerez que les dialogues sont très peu présents. En effet, Shin'ichi Sakamoto décide de mettre au clair la nouvelle situation de Mori, et de nous expliquer son évolution en image. "En image" oui, presque uniquement. A travers des métaphores visuelles efficaces, l'auteur parvient à nous faire comprendre de quelle façon Hanna a influée sur la vie de l'alpiniste. On continu à décrypter l'évolution psychologique de notre héros, qui passe d'un monstre de solitude, à un monstre d'ambition et d'amour, mais de nombreuses failles le ronge encore. Au moment ou il réalise qu'il est passé à côté d'une partie de sa vie, au moment ou il réalise que la solitude est loin d'être la meilleur solution, et ou il semble sur le point de sombrer définitivement, Hanna se tient là, devant lui, un sourire charmeur et doux sur les lèvres, un sourire qui le ramènera vers la lumière. L'auteur minimise les phases de dialogue et parvient très bien à nous expliciter la situation de sa pate unique et sublime. Un problème subsiste pourtant : c'est lent.
Faire avancer une histoire en usant quasi-exclusivement de dessins oblige, pourr ne pas perdre son lecteur, à détailler et délayer la naration. Au final, on se dit que l'auteur prend trop son temps, qu'il serait temps de faire avancer l'histoire. L'ouvrage compte bon nombre de doubles pages, et quand elles nous donnent à voir un jeune couple appaisé ou un paysage travaillé, on s'en delecte. Ce qui est beaucoup moins le cas quand des immeubles sans grand intérêt vienne prendre une trop grande place dans l'ouvrage.

Après avoir attendu ce volume trois mois avec impatience, je suis un peu agacé de voir les choses avancer si lentement. Toutefois, ce volume transitif s'avère necessaire, et pose les bases de la suite du récit, qui devrait décoller dans le prochain volume.

[Koiwai]

Ah non non, mon engouement n'est pas spécialement retombé ^^ j'attends toujours chaque tome avec impatience (encore plus avec la fin du tome 11), mais objectivement faut bien reconnaître que la série connaît depuis quelques tomes une sorte de "coup de mou" tant l'auteur délaye trop certaines choses et se perd trop dans les effets de style. Et personnellement, ce que tu dis au sujet du tome 12 ne me rassure pas spécialement, même si je ne doute pas que je vais encore passer un bon moment de lecture.

En tout cas, le tome 12 est parmi les premiers sur ma (grosse) pile de lectures pour ce soir.