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Tome 1 :
Dans sa petite ville du bord de mer, la jeune Haruka Tachibana profite de l'été pour travailler dans une paillote tenue par son oncle, en compagnie de son cousin Ippei fana de surf, et de Tomoyo, jeune fille de bonne famille plutôt candide qui est son amie. Mais un jour comme un autre, Haruka a la surprise de voir revenir en ville Tôru Arikawa, son amour de jeunesse, parti pendant quelques années en Californie et lui aussi épris de surf. Entre Ippei et Tôru, il y a d'abord une eptite rivalité côté surf, qui finit par se transformer en une assez forte amitié au fil des jours d'été. Mais Haruka, elle, pendant ce temps, ne peut qu'être troublée par ce retour soudain de celui qu'elle a toujours aimé...
Avec Marine Blue, les éditions Delcourt nous proposent de découvrir ce qui est à ce jour la plus ancienne série d'Ai Yazawa parue en France. Débutée en 1989, cette série en 4 volumes ne surprendra aucunement les lectrice de par son intrigue sentimentale on ne peut plus classique, où le retour d'Arikawa réveille les sentiments passés de Haruka, puis pousse Ippei à exposer un peu ce qu'il ressent réellement pour sa cousine, et enfin voit la prude Tomoyo se découvrir des sentiments pour le beau brun. On nage d'ores et déjà dans un classique quatuor amoureux, dont on se demande même s'il ne s'agrandira pas encore avec la dénommée Rika. Forcément, avec tout ça, on se demande comment Haruka va réagir face aux sentiments de son amie Tomoyo, ou si l'amitié entre Ippei et Tôru ne se transformera pas en rivalité sentimentale après la rivalité autour du surf.
Bref, ça commence de façon très très classique, ce qui n'empêche aucunement de prendre plaisir à la lecture, grâce au talent que l'on connaît chez Yazawa pour instaurer des ambiances prenantes. Ici, le cadre du bord de mer, avec son aspect idyllique, ses garçons faisant du surf, sa paillote, son temps estival, est joliment croqué pour amener une atmosphère où la mélancolie et la fraîcheur du cadre et la nostalgie des sentiments passés de Haruka et s'entremêlent. Et l'on y trouve déjà un peu le goût de la mangaka pour les héroïnes un peu à fleur de peau, l'introspection sur ce que ressent Haruka étant véhiculée de façon assez forte.
Pourtant, qu'on se le dise, avec cette héroïne (et même avec Tomoyo, jeune fille mignonne et sage ne connaissant rien des garçons) qui se révèle globalement plutôt passive, on est loin des filles les plus marquantes et les plus caractérielles auxquelles nous a habitué Yazawa par la suite, comme Nana Osaki dans Nana ou les héroïnes de Gokinjo ou Je ne suis pas un ange pour ne citer qu'elles. Néanmoins, le comportement de ces personnages féminins est sans aucun doute le témoin d'une certaine mentalité de l'époque.
Les dessins sont dans la droite lignée de ceux d'Une tempête aux couleurs des cerisiers : clairement imparfaits, un peu inégaux, mais véhiculant déjà à merveille les émotions fortes des personnages et l'ambiance mélancolique propre à l'auteure.
A l'image de vacances estivales en bord de mer, la lecture de ce premier tome de Marine Blue s'écoule agréablement, sans forcément proposer quoi que ce soit d'original pour l'instant. On est pour l'instant dans du grand classique de la romance, mais du classique bien mené, qui est à nouveau l'occasion d'apprécier les jeunes années d'une auteure qui deviendra plus tard véritablement culte.
L'édition est dans les standards de ce que fait Delcourt pour les petits formats. On regrettera en début de tome une coquille sur le nom d'Arikawa, qui devient Arakawa à sa première apparition.