Nico Says

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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lovehina68
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Nico Says

Message non lu par lovehina68 » 10 sept. 2008, 21:06

Nico Says
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Présentation:
- Auteur: Kahori Onozucca
- Editeur VF: Delcourt
- Editeur VO: Shodensha
- Prépublication: Feel young
- Paru en VO: 2004
- Nombre de volume: 1
« Bébé »:
Midori, une fille comme les autres... Elle rêve d'être belle, et de plaire aux garçons. Voilà pourquoi elle prend la peine de se maquiller chaque jour, de s'habiller sexy et de prendre soin d'elle. Finalement, à quoi cela sert-il de faire tous ces efforts, si celui qui vous aime est là, juste à côté de vous? Encore faut-il le voir. Et c'est ainsi que la jeune fille se trompe d'amour, tout en pensant qu' « un jour... si on le lui permet... elle aimerait aimer quelqu'un sincèrement de tout son coeur... » Mais c'est à elle de se le permettre, et personne ne décidera de ses sentiments à sa place!

« Le portrait »:
« Moi... je n'ai d'yeux que pour toi. Ton sourire, tes cheveux, ta silhouette. J'ai toujours... admiré... tous ces aspects de toi. »
Kahori Onozucca nous fait part ici des sentiments qu'éprouve, en vain, Ikenaga envers une amie, Fujino. Quel étrange couple: une fille éperdument amoureuse, face à une autre, qui ne se lasse jamais du doux contact des garçons. Ikenaga... Cette jeune fille qui se dessine comme elle se voit: son autoportrait n'est autre qu'un garçon aux larges épaules. S'assumera-t-elle fille par la suite?
On se demande, après lecture, pourquoi cette Fujino a accepté les caresses d'Ikenaga, et s'est laissée prendre à son jeu le temps d'une soirée... Par fantasme, profit pour ne pas être seule, ou alors, elle aussi, aurait-elle un penchant pour la jeune fille? En tout cas, cet acte n'a fait que décupler les sentiments d'Ikenaga, et la blesser énormément.
Voilà une histoire bien intéressante, qui nous montre à quel point, parfois, des petits gestes peuvent dégénérer en quelques secondes, pour faire naître une envie plus forte que la raison, mais par la même occasion, lorsque la lucidité reprend ses droits, on retrouve toujours au moins une personne profondément blessée.
« Son souffle chaud sur ma nuque... ses jambes qui enlacent les miennes. Juste parce que... comme je suis une nana, elle est rassurée. »


« Cendrillon »:

« Dans mes rêves, je suis différente. Mince mais avec de jolies formes et un sourire charmeur. J'ai toujours désiré être cette fille ... toujours. »
Une jeune fille dont son apparence l'obsède plus que tout, comment peut-elle comprendre qu'un camarade de classe éprouve des sentiments sincères envers elle? Le regard des autres, la différence qu'on ressent envers autrui, mais aussi la peur des moqueries... Voilà ce que ressentent beaucoup de lycéennes complexées. Ici, Koyama est plus grande et bien plus costaud que la moyenne. Une lettre d'amour dans son casier... Sincère, ou juste une mauvaise blague? En tout cas, si elle y répond, elle n'aura plus besoin du téléphone rose pour s'évader de « ce monde moche, sale et désespérément nul. »

« Nico Says »:
« Dites-moi mon amour... vous m'aimez? Vous m'aimez? Vous m'aimez? Vous m'aimez? Dîtes-le mois... c'est tout ce que je souhaite entendre, juste un mot de votre bouche... c'est tout ce que je demande. »
Nico Says est l'histoire la plus longue de ce recueil, elle couvre à elle seule trois chapitres entiers. Voilà qu'ici, Kahori Onozucca met en scène une jeune fille instable, depuis que son beau-père l'a violée notamment. Maintenant, voilà qu'elle nourrit envers son frère, un amour sans limite, qui la mènera jusqu'à la démence. Pourquoi un épisode si tragique dans la vie d'une jeune fille qui ne demande qu'à être aimer? Comprendre ce genre de personne, c'est tout ce que l'auteure nous demande je pense. Leur monde est si chaotique que cette histoire devient vite un cauchemar, lourd à supporter aussi bien pour la jeune héroïne et ses proches, que pour le lecteur lui-même. Bien heureusement, une lueur d'espoir éclaire tout ce malheur! L'amour peut-il réellement rendre fou...?

Voilà donc un recueil de nouvelles tout à fait fantastique! Pour public averti certes, car l'auteure ne mâche pas ses mots ni son trait. Voyez donc la vie comme elle est, lisez-là! Les relations entre les personnes ressemblent-elles à des contes de fées, à des princes qui sauvent leur princesse? Pas toujours hélas! Toutes les princesses de ce monde ne sont pas forcément belles, elles ne sont pas non plus les femmes les plus sages qu'il soit. De plus, un prince est-il toujours vaillant, au point de déclarer sa flamme, et de se battre pour celle qu'il aime? Dans la vraie vie, cela ne se passe pas toujours ainsi. Pourquoi? Car l'homme et la femme ne sortent pas d'un manga doux et romancé pour filles! Ils commettent des erreurs, font des choses folles, respectent leurs envies... Mais la vie est semée d'embûches; même si elle se montre belle, certaines facettes sont si laides, inavouables, à la limite de la honte, que l'on préfère parfois rester pudique et rougir tout simplement, en y repensant. C'est ainsi que Nico Says nous montre quelques moments de cette période du début de l'âge adulte, une aventure durant laquelle la femme va s'ouvrir aux autres, à ses sentiments et ses envies. Elle se laissera se perdre dans ce tourbillon fou de tabous et d'interdits, peut-être pour se retrouver elle-même, et ainsi se donner une nouvelle identité.
Nico Says, un manga érotique aussi doux qu'une caresse sous le soleil couchant...
Du même auteur, en France:
- Amours félines
- Anneaux d'alliance
- Jordana
Ma Collection de Manga/Dvd

Profiter de la vie comme au dernier jour...

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kynoo
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Re: Nico Says

Message non lu par kynoo » 24 sept. 2008, 01:27

Je ressors peu convaincue de cette lecture.
Le sentiment d'inachevé domine, un peu comme si l'auteur se contentait d'exposer crûment une situation sans vraiment prendre le temps de la développer et de la mener quelque part.

Il y a une volonté claire de présenter des comportements amoureux et sexuels hors des conventions sociales, mais un bon (?) sujet ne suffit pas à faire un bon livre.
Quelle place occupent les événements relatés dans la vie de ces personnages ? Qu'est-ce qui les pousse dans ces retranchements ? Quelles résonances les conséquences parfois dramatiques de leurs actes auront-elles ? Nous n'avons aucun moyen de le savoir, car rien n'existe dans Nico says en dehors du présent, temps le plus fugace qui soit.
La plupart des histoires se concluent par des espèces de pirouettes qui font regretter que l'auteur n'ait pas exploité jusqu'au bout le côté dramatique et/ou marginal des situations qu'elle a créées.

La quatrième de couverture tente de nous convaincre que les situations extrêmes vécues par ces personnages, qu'un esprit chagrin taxerait d'exhibitionisme malsain, ressemblent à une forme d'ascèse contemporaine visant à atteindre on ne sait quelle sérénité.
Comme d'habitude chez Akata, le discours promotionnel est beau comme du Raël, c'est-à-dire un emballage prometteur qui masque mal une cruelle absence de contenu.

Les jeunes filles se taillent la part du lion dans Nico says : Kahori Onozucca tient visiblement à éviter les héroïnes lisses et cruches en nous offrant des portraits contrastés de jeunes filles d'aujourd'hui, tour à tour naïves, cyniques, cruelles ou déboussolées. Ce bel effort -pas toujours maîtrisé- a malheureusement une conséquence tout à fait regrettable sur les personnages masculins qui, pis que d'être superficiels, sont carrément interchangeables.

Le vernis provocant et un brin racoleur cache un message finalement assez convenu. Les expériences sexuelles de ces jeunes femmes apparaissent comme des égarements, des erreurs de jeunesse qui semblent indiquer qu'il n'y a qu'une voie possible : trouver le réconfort et un peu de stabilité émotionnelle dans les bras d'un homme. Tout ça pour ça, ou plutôt pour 12,90€ ai-je envie de dire... :?

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