Detective Conan

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!

Detective Conan c'est des enquétes :

Digne de Sherlock Holmes (Trés Bon)
15
36%
Digne de Columbo (Bon)
22
52%
Digne de Julie Lescaut (Bof)
3
7%
Digne de Derrick (Nul)
2
5%
 
Nombre total de votes : 42

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 23 nov. 2012, 04:09

Je suis actuellement en train de relire les chapitres de l'arc Bourbon. J'aimerais vérifier une hypothèse qui m'est venue dernièrement au sujet de cette affaire.

GROS SPOILERS !

[spoiler]On va me dire que je m'acharne ( :lol: ), mais je me demande en fait si Masumi ne ferait pas aussi partie de l'Organisation Noire. On est parti naturellement sur l'idée que Bourbon était le seul agent introduit dans l'arc alors qu'ils pourraient en fait être deux. Surtout que, maintenant que l'identité de Bourbon est révélée, le lecteur ne cherche plus à deviner qui est le membre de l'Organisation Noire.

Le contexte s'y prête quelque part: Gin est censé coordonner l'ensemble des activités "douteuses" de l'organisation, mais il est évident qu'il ignore complètement ce que font Bourbon et de Vermouth, ces derniers agissant de leur côté sans lui rendre de comptes. Serait-il étonnant qu'après l'apparition du faux Akai et la découverte des manigances de Bourbon, il envoie un agent pour les surveiller et pour essayer de découvrir leurs intentions ? Du fait qu'il y ait deux clans, les deux agents ne seraient pas en contact et mèneraient leurs investigations chacun de leur côté, ne faisant que se croiser. On ne pourrait donc pas soupçonner qu'ils fassent partie de la même organisation.

Pourtant, il est clair qu'ils se connaissent et qu'ils s'intéressent tout deux aux activités de l'autre. Je pense aussi que l'affaire du train aurait pu voir une première confrontation entre les intérêts de Gin et ceux de Bourbon. Au-delà du fait que Vermouth voulait s'assurer que Masumi (et donc Gin) pense bien Shuichi Akai mort (les deux clans ne communiquant presque pas), il y avait peut-être aussi la "nécessité" de la mettre hors d'état de nuire, Vermouth et Bourbon pensant doubler Gin par rapport au plan qu'ils avaient convenus ensemble (et Vermouth voulant en plus doubler Bourbon après), et Masumi pouvant alors potentiellement représenter un obstacle dans leurs petites magouilles.

Techniquement, on ignore tout des intentions de Masumi mais on sait au moins qu'elle pensait réellement son frère mort, ce qui pose de sérieuses questions sur son objectif réel (puisqu'elle n'est de toute évidence pas venue enquêter sur sa disparition).

Après, bien sûr, le principal mystère avec cette théorie reste la nature exacte de la relation entre Shuichi Akai et Masumi Sera car le frère et la soeur se retrouveraient dans des camps opposés et il faudrait alors comprendre comment.[/spoiler]

Après, peut-être que je réfléchis trop. :lol:

rlyan
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Re: Detective Conan

Message non lu par rlyan » 24 nov. 2012, 11:31

Moi aussi je viens de relire l'affaire du train,je ne pense pas que ça soit possible même si je ne peux argumenter pour le moment.Comme tu l'as dis peut-être que tu réfléchis trop :mrgreen:.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 24 nov. 2012, 17:39

Tome 5: Arc de Conan Edogawa (5/18)

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Affaire 12: L'homme aux bandages

Ayako Suzuki invite ses anciens amis du club de cinéma de la fac à se réunir dans sa maison de campagne, perdue au milieu des bois. Pour l'occasion, sa soeur Sonoko Suzuki, héritière des entreprises Suzuki, invite sa meilleure amie Ran Mouri et le jeune Conan Edogawa à venir les y rejoindre pour les rencontrer. Pour Sonoko, célibataire romantique en quête du grand amour, c'est l'occasion de rencontrer des hommes plus âgés.

Mais dès leur arrivée, Conan et Ran croisent un mystérieux individu inquiétant recouvert d'un grand manteau et dont le visage est recouvert de bandelettes. Ne prêtant d'abord guère attention à cet étrange rencontre, Ran et Conan font la connaissance de la soeur de Sonoko et de ses amis, lesquels ne s'étaient plus revus depuis deux ans.

Mais un événement tragique va saboter les retrouvailles. Dès lors que les occupants du manoir s'aventurent seuls dans la forêt, ils sont attaqués par l'homme aux bandages qui, muni d'une hache, tente d'éliminer les intrus. Ran réchappe de justesse à cette rencontre terrifiante. Une des invités est néanmoins moins chanceuse, enlevée par l'homme aux bandages sous les yeux de ses amis. Partant à leur poursuite, ils ne retrouvent de son corps que les différents membres disséminés aux quatre coins de la forêt.

Pour les habitants du manoir, plus de doute: il y a un malade qui rôde dans les bois et qui veut les éliminer un à un. Ne pouvant s'échapper de nuit sous l'orage ou prévenir la police, ils n'ont d'autre choix que d'attendre le lendemain matin pour agir, le début d'une longue nuit de terreur. Pourtant, Conan reste intrigué par certains éléments qu'il trouve étranges. Et si cette affaire de fou psychopathe cachait une toute autre histoire ?


Affaire 13: Meurtre au karaoké

A peine remise des événements de la maison de campagne et aspirant toujours à trouver l'âme soeur, Sonoko Suzuki invite Ran et Conan à venir se changer les idées au cours d'une fête privée organisée par le groupe Rex dans un karaoké. L'occasion pour les deux filles de rencontrer leur idole, le chanteur vedette Tatsuya Kimura.

La fête démarre bien mais l'attitude navrante de Tatsuya plombe l'ambiance. Ce dernier compte prochainement quitter le groupe pour se lancer dans une carrière solo et il traite depuis ses camarades avec le plus grand mépris, ayant visiblement pris la grosse tête. Entre les provocations et les termes injurieux à l'encontre de leur manager, Tatsuya s'est mis le reste du groupe à dos.

Pourtant, ce karaoké sera la dernière fois qu'on l'entendra chanter. Victime d'un empoisonnement au cyanure, Tatsuya s'effondre. Conan ne parvient pas à comprendre comment le chanteur-vedette a pu être empoisonné sous ses yeux. Comment le meurtrier s'y est-il pris ?


Affaire 14: Des visiteurs inconnus (1ère Partie)

Ran et Kogoro Mouri commencent à trouver suspect que les parents de Conan Edogawa ne les contactent pas pour prendre de ses nouvelles. Conan panique: le secret de son identité est mis en péril.

C'est alors qu'une dame étrange se présente à l'agence de détective Mouri. Se présentant sous le nom de Fumiyo Edogawa, elle prétend être la mère de Conan Edogawa. L'heure est venue pour Conan de quitter les Mouri pour rentrer chez lui auprès de ses parents... Sauf que Conan Edogawa est une identité inventée de toute pièce par Shinichi Kudo pour cacher sa véritable identité. Qui est donc cette vieille dame qui prétend être sa mère ?

Il ne tarde pas à réaliser que les hommes en noir ont retrouvé sa trace, ayant réalisé que Shinichi Kudo était toujours en vie et que le poison l'avait rajeuni. Conan parvient à leur échapper mais, son identité étant découverte, il n'a plus nulle part où aller. Sa seule issue est de retrouver les hommes en noir, à présent à sa poursuite, et de leur reprendre le poison pour retrouver son apparence normale.

Mais, aussi surprenant que cela paraisse, Gin et Vodka ne sont pas impliqués sur cette affaire. Seuls sont à ses trousses la vieille dame et un étrange individu inquiétant et dangereux qui dissimule son visage derrière un masque. Qu'est-ce qui se passe au juste ?


Commentaires

Ce tome 5 marque un tournant dans la série à plusieurs titres. Déjà, les deux premières affaires changent radicalement la tonalité générale. Loin de l'ambiance bon-enfant des premières affaires, le titre devient plus glauque, plus inquiétant, et les affaires nettement plus sérieuses. Les personnages présentés à chaque intrigue sont également plus approfondis.

On ne retrouve pas non plus les jusque là inévitables gadgets du professeur Agasa (qui deviendront plus rares à partir de maintenant). Seuls la montre à fléchettes anesthésiantes et le noeud-papillon modulateur de voix continuent d'être régulièrement employés (et le resteront jusqu'à la fin de la série), permettant à Conan d'exposer ses conclusions.

Enfin, Gosho Aoyama commence dès ce tome à étendre la mythologie de son manga, introduisant de nouveaux personnages amenés à devenir récurrents. Si la plupart des personnages principaux et réguliers ont été introduits dans les deux premiers tomes, on découvre ici un nouveau personnage qui apparaîtra par la suite très fréquemment: Sonoko Suzuki, la meilleure amie de Ran Mouri et accessoirement héritière des entreprises Suzuki (une gosse de riches, quoi !). Véritable stéréotype de l'adolescente en quête du grand amour qui se met à flirter avec tous les beaux hommes, elle permet de contrebalancer avec l'attitude plus sérieuse et dévouée de Ran, ce qui crée une excellente dynamique de duo entre les deux.

De plus, une dynamique comique va également s'installer entre ce nouveau personnage et Conan: Sonoko et Shinichi ne se sont jamais trop entendus, Sonoko étant le personnage qui exprime le plus les défauts de Shinichi (arrogant, orgueilleux, frimeur...), ce qui là encore contraste bien par rapport à Ran (amoureuse de Shinichi et qui en voit donc une version plus idéaliste). Si elle n'est bien sûr pas consciente que Conan et Shinichi sont la même personne, Sonoko ne voit Conan que comme un petit garçon sympathique mais qui parasite potentiellement ses efforts pour entraîner Ran dans des rencarts avec de beaux hommes, ce qui a l'effet comique de provoquer la jalousie du petit garçon prêt à tout pour protéger sa "grande soeur". :lol:

Cela dit, Sonoko peut tout de même avoir une utilité aux yeux de Conan, devenant vite un substitut à Kogoro l'Endormi pour résoudre les affaires quand ce dernier n'est pas présent. Cela aura pour effet inattendu de faire croire à cette dernière qu'elle est devenue une grande détective capable de rivaliser sans problème avec Shinichi et Kogoro (c'est désormais prouvé: les détectives deviennent tous des gens prétentieux et imbus d'eux-mêmes :lol: ).

S'ils ne sont pas introduits dans ce tome, les parents de Shinichi sont également évoqués. On découvre ainsi que son père est le célèbre auteur de romans policiers Yusaku Kudo qui a atteint le succès mondial avec la série du Baron de la Nuit. Ancien détective lui-même, il s'est retiré suite à son mariage et se consacre désormais pleinement à sa femme et à ses écrits, s'inspirant pour son héros de son ancien rival, le magicien-voleur Kaito Kid (premier du nom).

La mère de Shinichi est quant à elle l'ancienne actrice japonaise Yukiko Fujimine qui avait acquis une popularité mondiale dans sa jeunesse, avant de rencontrer son futur mari et de se retirer elle-aussi pour se consacrer à sa famille. Désormais, elle est devenue une simple épouse et mère au foyer qui vit toujours dans l'illusion de ses années de gloire, depuis longtemps révolues. Dans sa jeunesse, elle étudia l'art du déguisement auprès du célèbre magicien Toichi Kuroba (lequel était alors secrètement le magicien-voleur Kaito Kid) aux côtés de sa meilleure amie, la grande actrice américaine Sharon Vineyard.

Mais il faudra attendre le tome suivant pour rencontrer ces deux personnages.

La première affaire est ma foi vraiment prenante, véritable hommage aux films d'horreur et aux aventures de Scooby-Doo (en beaucoup plus glauque et sérieux). Cela tient beaucoup à l'ambiance générale, au mystère qui est bien construit et que l'on prend vraiment plaisir à suivre, et surtout à l'homme aux bandages qui possède un véritable charisme et qui impose réellement la terreur. Ce méchant y est pour beaucoup dans la réussite de cette intrigue, incarnant une menace palpable où les personnages sont en danger permanent.

Le seul reproche que je pourrais faire à cette intrigue est que

[spoiler]le coupable en fait trop dans son attitude, entraînant les autres personnages à découvrir les éléments inquiétants, ce qui ne manque pas d'attirer l'attention des lecteurs les plus attentifs. Or, dès lors qu'on se met à soupçonner ce personnage, certains mystères qui paraissaient impossibles à expliquer deviennent subitement plus compréhensibles en réfléchissant bien à ce que l'on sait sur lui.[/spoiler]

La seconde affaire est également une franche réussite. Là-encore, on sent un net progrès au niveau des modus-operandi qui sont plus complexes et plus travaillés, devenant des mystères dignes de ce nom. Et, pour le coup, il faudra être vraiment attentif pour réussir à percer celui-là. C'est là qu'on sent que le titre commence à devenir de plus en plus addictif, à impliquer directement le lecteur et sa concentration. Finie l'ambiance bon-enfant, finis les petits mystères sympathiques, le titre commence à changer et à devenir plus ambitieux.

Néanmoins, j'ai tendance à préférer cette intrigue dans sa version animée pour une raison très simple: une intrigue portant sur le milieu de la musique est toujours plus prenante quand on peut entendre les musiques en question.

Cette affaire est aussi l'occasion de revenir sur la relation entre Shinichi et Ran à travers un parallèle intéressant. L'intrigue s'achève d'ailleurs sur un épilogue très touchant consacré à ces deux personnages, à travers une mise en scène qui maintient le mystère sur l'identité de Shinichi aux yeux de Ran. Au-delà des circonstances et de son apparence, ses mots et ses émotions parviennent au coeur de la jeune fille, mais l'heure des retrouvailles n'est pas encore venue.

La troisième et dernière intrigue a un statut un peu plus... particulier. La menace des hommes en noir semble prendre forme et Conan se retrouve dans la situation longtemps redoutée où il se trouve coincé, son identité étant découverte et ne pouvant demander de l'aide à ses proches sans les mettre en danger. N'ayant plus nulle part où aller, il doit se débrouiller seul pour se sortir de ce cauchemar.

Or les hommes en noir présentés dans cette intrigue sont étrangement très différents de Gin et Vodka qu'on avait vu jusque là. Outre la vieille dame se présentant sous le nom de Fumiyo Edogawa, cette incarnation des hommes en noir met surtout en scène un type inquiétant et fou dangereux portant un costume de carnaval et dissimulant son visage derrière un masque. Un élément fort curieux qui pousse inévitablement le lecteur à se demander ce qui se passe. Où sont Gin et Vodka ?

Et comme Gosho Aoyama semble avoir bien saisi les codes de n'importe quelle fin de saison de série, il achève son tome de la manière la plus brutale qui soit: un cliffhanger en plein climax. Conan se trouve plus que jamais en situation de danger imminent, les mystères sont encore nombreux et le lecteur devra lire le tome suivant pour découvrir la deuxième partie (et surtout conclusion) de cette intrigue ma foi assez étonnante. Et là, j'ai envie de dire: une fin comme ça, ça se fait pas ! :mrgreen:

Malheureusement, le point faible de cette affaire qui n'en est pas vraiment une, c'est qu'on assiste davantage à la lutte de Conan contre ses adversaires qu'à une véritable enquête. Par conséquent, il n'y a pas vraiment de dimension "détective" dans cette intrigue, les quelques énigmes étant très minoritaires.

Pour finir, on tient donc là un tome 5 vraiment très réussi. L'univers commence à s'étendre, à se complexifier, et l'ambiance générale du titre amorce un tournant plus sérieux. Et surtout, c'est avec ce tome que Gosho Aoyama atteint enfin un très bon niveau dans la construction de ses intrigues policières, plus travaillées et passionnantes, un niveau que maintiendra généralement le manga par la suite.

"Si mon corps a rajeuni, mon esprit reste celui d'un génie: le détective imbattable ! Il n'y a qu'une seule vérité !"

Verdict: Excellent.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 25 nov. 2012, 18:46

Tome 6: Arc de Conan Edogawa (6/18)

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Affaire 14: Des visiteurs inconnus (2ème Partie)

Conan a trouvé le repaire supposé des hommes en noir. Ces derniers ont donné rendez-vous à un de leurs clients et projettent de s'en débarrasser après la transaction à l'aide du poison. Conan doit leur subtiliser le poison avant qu'ils ne commettent un autre meurtre, seul moyen pour lui de retrouver son apparence normale. Mais l'homme masqué est un adversaire de taille qui ne se laisse pas si facilement abuser. Qui est-il vraiment ?

Affaire 15: Trois visiteurs, trois alibis

Kogoro Mouri donne le résultat de son enquête à son client Denjiro Maru, PDG du groupe Maru. Conformément à ce qu'il en était venu à suspecter, sa femme Ineko le trompe avec un autre homme. Fou de rage, ce dernier doit néanmoins s'absenter pour accueillir l'un de ses visiteurs de l'après-midi, demandant à Kogoro de patienter quelques instants.

Quelques instants qui durent deux bonnes heures dès lors que Denjiro Maru accompagne son visiteur dans l'annexe. Entretemps, le téléphone sonne à trois reprises et Mme Ineko Maru a le temps de revenir et de découvrir que son mari a engagé un détective pour espionner ses infidélités.

Perdant patience, Kogoro se rend dans l'annexe et découvre le cadavre de son client, mort un sabre à la main. La scène du crime laisse supposer qu'une rude bataille au sabre a eu lieu, à l'issue de laquelle M. Maru est mort empalé.

A l'arrivée de la police, les trois autres personnes qui avaient rendez-vous dans l'après-midi sont réunies pour être interrogées. L'un des trois, Yuji Suwa, pratique le sabre et semble donc être le suspect idéal. Pourtant, le criminel a commis des erreurs qui démontrent une mise en scène destinée à le piéger.

Le secret de l'affaire repose sur un répondeur où les trois suspects affirment avoir laissé un message pour confirmer leurs rendez-vous. Pourtant, à l'écoute, un événement inattendu se produit. Quel secret renferme ce répondeur ?


Affaire 16: Un cadavre très mobile

Au grand dam de Conan, ses camarades de classe Genta, Ayumi et Mitsuhiko décident de fonder leur propre club scolaire: les jeunes détectives. Pour l'occasion, le professeur Agasa leur a conçu des badges servant de communicateurs pour discuter entre eux et de balise de repérage pour que Conan puisse garder un oeil sur les trois chenapans avec ses lunettes radars. Les jeunes détectives font leur annonce à toute l'école depuis le micro de la salle des profs, annonçant qu'ils recevront toutes les annonces après les cours.

Mais, les heures d'après-cours venues, personne ne se présente. Alors qu'ils s'apprêtent à abandonner, ils reçoivent la visite d'un jeune camarade qui leur demande de retrouver son chat fugueur. Une première requête assez navrante qui aboutit toutefois à une affaire autrement plus grave: la découverte inattendue d'un cadavre dans une baignoire.

La police est aussitôt avertie et l'inspecteur Megure décide de les croire avec quelques réserves, les enfants étant parvenus à arrêter un groupe de gangsters italiens là où la police butait par le passé. Mais en fouillant la maison en présence des propriétaires, deux frères vivant ensemble, ils ne parviennent à trouver ni le corps, ni le moyen par lequel le corps aurait pu être sorti discrètement de la maison alors que Conan surveillait l'entrée. Pour ne pas arranger les choses, les jeunes détectives sèment la pagaille en voulant aider la police à chercher le corps.

Il n'en faut pas plus pour attiser la colère de l'inspecteur Megure, convaincu qu'il n'y avait aucun corps et que les enfants lui ont menti. Pour avoir le fin mot de l'histoire, Conan revient de nuit pour découvrir que les autres enfants ont eu la même idée. Tous veulent regagner la confiance de l'inspecteur et laver l'honneur de leur club, mais pour cela il leur faut d'abord trouver comment les deux frères ont pu procéder pour se débarrasser du cadavre.


Affaire 17: Un alibi indiscutable (1ère Partie)

C'est la fête du printemps au département de Saitama. Pour une fois, Kogoro Mouri, sa fille Ran et le jeune Conan Edogawa ont décidé de partir en séjour et de se prendre un hôtel pour profiter des festivités. Au cours de cette fête, les idéogrammes "Ciel", "Dessous" et "Un" sont successivement allumés, puis éteints, sur la montagne à partir de 20h.

Pendant ce temps, le romancier Norikazu Sasai a pris une chambre avec son ami Satoru Imatake, autre romancier au succès plus autrement plus important. Mettant le désordre dans leur chambre pour simuler un cambriolage, Sasai assassine ensuite Imatake d'une balle dans le front et s'enfuit aussitôt. Il est alors 20h et le premier idéogramme "Ciel" vient à peine d'être allumé et s'éteindra 25 minutes plus tard, à 20h25.

Sasai arrive à la fête juste à temps pour l'illumination de l'idéogramme "Un" à 20h40, le dernier à être allumé. Il y fait la connaissance des Mouri et demande à Ran de le prendre en photo à côté de l'idéogramme. Peu après, l'inspecteur Yokomizo du département de Saitama fait son apparition, informant Sasai du meurtre d'Imatake et lui demandant de bien vouloir l'accompagner sur les lieux du crime pour être interrogé.

Fervent admirateur de Kogoro Mouri dont il suit les exploits dans les journaux, Yokomizo accueille avec enthousiasme son expertise pour l'aider à résoudre cette affaire. Tout semble désigner Sasai comme le coupable idéal, mais ce dernier a une carte-maîtresse, un alibi indiscutable: en développant les photos contenues dans son appareil jetable, on en découvre une représentant Sasai à côté de l'idéogramme "Ciel" au début de la fête, prouvant ainsi qu'il était déjà sur les lieux au début de la fête, du moins avant 20h25.

Comment une telle photo a t-elle pu être prise ?


Commentaires

La série des Détective Conan poursuit son bout de chemin tranquillement, continuant sur la voie plus sérieuse et mature abordée avec le tome précédent. L'esprit bon-enfant et l'humour sont toujours présents mais se font plus rares que par le passé, l'ambiance générale étant davantage portée par la noirceur et le sérieux des intrigues.

En premier lieu, on assiste au dénouement d'une intrigue entamée au tome précédent et qui confrontait Conan à deux étranges hommes en noir ayant découvert son identité. Nous découvrons ainsi la fin assez surprenante de cette intrigue qui, contre toute attente, rétablit le statut-quo (je ne dirais pas de quelle manière). Conan n'est ainsi plus en danger et peut retourner vivre avec les Mouri comme avant, mais la menace de l'Organisation Noire est toujours présente quelque part.

On nous les avait déjà plus ou moins annoncés dans le tome précédent, les parents de Shinichi, Yusaku et Yukiko Kudo font enfin leur entrée en scène dans la série de manière assez inattendue et affirme très vite leur caractère haut en couleurs.

Si cette affaire n'aura finalement qu'une importance très relative sur l'intrigue principale de la série, elle permet néanmoins une évolution importante du point de vue des personnages:

[spoiler]La menace incarnée par les hommes en noir a ainsi pris forme et Shinichi a réalisé le danger qui plane sur lui. Cette mascarade était un moyen pour ses parents de le tester, de lui montrer qu'il n'était pas suffisamment aguerri pour lutter contre une telle organisation et de le convaincre de quitter le pays avec eux, hors de tout danger. Yusaku n'a pas l'intention de laisser son fils s'impliquer davantage dans une affaire aussi dangereuse et il préfère déléguer la responsabilité de l'enquête à une de ses relations au sein d'Interpol qui récupérera le poison pour eux afin que Shinichi puisse retrouver son apparence normale.

Or, abandonner cette affaire serait lourd de signification pour Shinichi. A ce stade, il est totalement impliqué dans cette affaire et l'abandonner reviendrait à renier sa nature profonde de détective et tout ce en quoi il croit. Cette affaire est la sienne et, alors qu'il se voit proposer un choix déterminant dans son évolution, il choisit d'aller jusqu'au bout. De plus, s'il choisissait d'abandonner maintenant et de quitter le pays, cela reviendrait également à abandonner toutes les relations qu'il s'est fait au Japon, et en premier lieu son amie d'enfance Ran.

Vaincre l'organisation, récupérer le poison et retrouver son apparence normale pour revenir auprès de Ran, tel est la raison d'être de Conan Edogawa et il ne pourra redevenir Shinichi Kudo tant que Conan n'aura pas rempli son objectif en ce bas monde.

Mais plus que tout, la situation démontre clairement une opposition entre le père et le fils. Yusaku est un détective autrement plus aguerri que Shinichi à l'heure actuelle, mais il a renoncé à sa carrière lors de son mariage et s'est rangé, se consacrant pleinement à l'écriture de ses romans policiers. Alors que son esprit est toujours aussi brillant, il est devenu fainéant, ne vient plus que rarement sur le terrain et préfère déléguer la responsabilité de l'enquêteur à d'autres personnes.

A l'inverse, Shinichi n'a pas encore les talents de son père mais il aspire à devenir un grand enquêteur et sa motivation est sans faille. Il n'hésite jamais à aller sur le terrain et à se mettre en danger, même maintenant qu'il réalise les risques qu'il encourt. C'est un détective dans l'âme et dans la chair, bien plus efficace qu'un esprit autrement plus intelligent mais qui se contente de réfléchir depuis son bureau sans agir sur le terrain. Contrairement à son père, Shinichi est bien décidé à ne pas gâcher ses talents et à les mettre jusqu'au bout au service de la police, même maintenant qu'il est redevenu un enfant et que tout parait autrement plus compliqué.

La fin de l'affaire est également symbolique. Yukiko Kudo réalise que Shinichi n'est plus l'enfant d'autrefois et, en confiant la garde de Conan à Ran Mouri, il est clair qu'il y a transmission d'une femme à une autre. Malgré les apparences, on assiste ici au moment où Shinichi quitte le cocon familial et l'amour d'une mère pour venir auprès de celle qui l'aimera d'un amour de femme. Les Kudo peuvent repartir le coeur serein, ayant accompli leur devoir de parents et pouvant profiter de la vie à deux... si Conan ne rappelle pas à leur bon souvenir qu'il est actuellement un enfant et ne leur joue un tour de "sale gosse" pour leur pourrir la vie. :mrgreen:[/spoiler]

La deuxième affaire est un mystère plus classique où il s'agit de défaire la mise en scène du meurtrier à partir de maigres indices pour trouver la vérité. On nous présente ainsi une affaire étonnamment complexe où la mise en scène du meurtrier est d'autant plus difficile qu'elle prend en compte les raisonnements des policiers et que des faux indices ont été disséminés. Le lecteur est alors enclin à se tourner davantage dans la recherche d'une mise en scène complexe et élaborée, se compliquant inutilement la vie conformément à ce qu'attend le meurtrier. Gosho Aoyama joue là avec ses lecteurs et, au final, il nous fait dire que les observations les plus simples sont bien souvent les plus fiables car, en allant dans une droite simplicité, on déjoue plus facilement les artifices de mise en scène destinés à perdre les enquêteurs et le lecteur.

La troisième affaire est consacrée à la bande des jeunes détectives. Ayant pris goût à la résolution d'affaires criminelles et dotés d'une curiosité insatiable, les trois bambins ont décidé de fonder leur propre club de détectives et d'entraîner le malheureux Conan avec eux.

Si les débuts de l'intrigue sont plutôt bon-enfant, l'intrigue prend un tournant nettement plus sérieux dès que l'affaire à proprement parler démarre. Dès lors, le rôle des jeunes détectives consiste à apporter un peu d'humour bon-enfant à une intrigue incroyablement sérieuse. On est loin du côté "Club des Cinq" de l'affaire des gangsters italiens, d'autant qu'ici le coupable est facilement l'un des plus dangereux de la série, un psychopathe en puissance qui, loin de se laisser arrêter facilement, n'aurait aucun scrupule à se salir les mains jusqu'au bout pour éliminer tous les témoins.

Là-encore, on peut voir que Gosho Aoyama reste dans le discours d'une intrigue en apparence étonnamment complexe mais dont les fils sont finalement très simples. Tellement simple en fait que ça en devient déroutant, mais l'auteur mène habilement son récit, même s'il a tendance à dévoiler ses cartes un peu trop tôt.

De manière plus générale par rapport à la mythologie du titre, cette intrigue qui voit la fondation du club des jeunes détectives permet aussi de faire évoluer la bande. Alors qu'initialement, le club n'est pas pris au sérieux par les instituteurs et les autres élèves et que la bande elle-même le considère comme un jeu passager, dès lors que l'existence du club et leur parole de détectives sont remises en cause par la police, ils sont tous bien décidé à laver l'honneur du club et à confirmer leur valeur en résolvant l'affaire et en exposant le meurtrier qui avait réussi à leur échapper afin de regagner la confiance de l'inspecteur Megure. A ce stade, on voit que, pour eux, ce n'est plus un simple jeu, que c'est devenu sérieux. Car de simples enfants ne se montreraient pas aussi déterminés et ne prendraient pas autant de risques pour faire leurs preuves si cela n'avait vraiment aucune valeur particulière à leurs yeux. Ils sont réellement devenus la bande des jeunes détectives et les ennuis de Conan avec ces trois garnements ne font que commencer.

La quatrième affaire, enfin, s'inspire de la formule de Columbo: l'échiquier est retourné et le lecteur assiste au meurtre et est placé dans la perspective du meurtrier. Dès lors, les cartes sont retournées et on voit les enquêteurs s'approcher peu à peu de la vérité et les réactions du coupable changer au fur et à mesure. Celui-ci se montre confiant et n'hésite pas à adopter une conduite provocante à l'égard des enquêteurs, puant l'hypocrisie. Si Conan et Yokomizo soupçonnent très vite Sasai, ils ne peuvent rien faire contre lui car il est protégé par une preuve irréfutable (et il en joue à fond).

Ainsi, le coupable est connu d'office et tout l'enjeu consiste à démonter cet alibi indiscutable et pourtant impossible. Là-dessus, même le lecteur qui a assisté au meurtre bute, sachant pertinemment qu'une telle photo n'a pas pu être prise.

L'affaire trouvera sa résolution dans le tome suivant mais, à ce stade, le lecteur possède déjà tous les éléments en main et est en mesure de les recomposer. Là-encore, Gosho Aoyama dévoile malheureusement ses cartes trop vite, Conan pointant quasiment du doigt la faille.

Mais de toute façon, à l'image des deux intrigues précédentes, on est encore tenté d'aller chercher une explication très complexe là où le modus operandi est en réalité très simple. Tellement simple en fait que c'est l'une des affaires les plus faciles de la série et l'un des rares mystères que je n'avais pas eu trop de mal à deviner la première fois que je l'ai lu. Autant en profiter parce que, plus tard, la difficulté va considérablement se corser.

Cette intrigue permet aussi d'introduire un nouveau personnage récurrent mineur: l'inspecteur Yokomizo. Ce dernier reviendra dans d'autres affaires plus tard lorsque celles-ci se dérouleront dans le département de Shizuoka (où il sera muté d'ici peu), mais il apparaitra néanmoins beaucoup moins que d'autres personnages réguliers. Il est néanmoins le premier d'une longue liste de policiers des autres districts à faire son apparition dans la série et l'un des premiers personnages à montrer ouvertement son admiration à Kogoro Mouri (alors qu'il est ironiquement beaucoup plus compétent et perspicace que lui), montrant ainsi que ce dernier s'est bâti une réputation qui le surprend lui-même et qu'il vient de faire son entrée parmi les célébrités.

Au final, un bon tome 6 dans l'ensemble qui continue d'installer progressivement l'univers et d'introduire de nouveaux personnages (les parents de Shinichi en tête). Les intrigues sont sympathiques et contribuent à faire évoluer un peu certains personnages et l'auteur s'amuse visiblement beaucoup à jouer avec son lecteur, ses affaires étant bien amenées et les mystères bien construits. Un tome d'un très bon niveau donc, même si la série n'a pas encore atteint son apogée (et il faudra attendre encore quelques temps pour ça).

Verdict: Très bon.
Modifié en dernier par Glass Heart le 06 déc. 2012, 00:23, modifié 1 fois.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 27 nov. 2012, 16:56

Tome 7: Arc de Conan Edogawa (7/18)

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Affaire 17: Un alibi indiscutable (2ème Partie)

Conan confronte le romancier Norikazu Sasai pour le meurtre de son ami Satoru Imatake. Quel est le secret de la photo lui servant d'alibi ?

Affaire 18: Une invitation pour l'Île au Clair de Lune

L'agence de détective Mouri a reçu une lettre d'un certain Keiji Aso demandant au détective de résoudre une affaire pour lui sur une île au large des côtes. Ses honoraires ont déjà été réglés alors que Kogoro n'a jamais rencontré son client ou accepté son affaire.

N'ayant guère le choix, Kogoro part pour l'Île au Clair de Lune en compagnie de Ran et de Conan. A leur arrivée, ils découvrent que Keiji Aso est le nom d'un célèbre pianiste, né sur l'île et qui s'y est suicidé avec femme et enfant en mettant le feu à son manoir il y a 12 ans de cela. La légende veut qu'alors que le manoir périssait dans les flammes, Keiji Aso ait continué à jouer sur son piano la fameuse Sonate au Clair de Lune de Beethoven, comme habité par une force inconnue.

Pour en savoir davantage sur ce Keiji Aso, les Mouri se rendent à la salle des fêtes où se tient la cérémonie de commémoration de la mort d'Isamu Kameyama, l'ancien maire décédé depuis deux ans. Ils y rencontrent le Dr Narumi Asai, médecin de l'île, et les trois candidats à la mairie: Tatsuji Kuroiwa, le maire actuel, Hideo Kawashima, le favori de l'élection, et Masato Shimizu, un homme droit et idéaliste. La campagne fait rage, troublant le calme et la quiétude habituels de l'île, et les candidats sont prêts à tout pour remporter l'élection.

Dans la salle des fêtes se trouve un vieux piano. La légende veut que ce piano soit celui où Keiji Aso a joué son dernier concert et où l'ancien maire Kameyama a été trouvé mort d'une crise cardiaque. Dans les deux cas, l'air joué ces soirs-là était la Sonate au Clair de Lune. Depuis, la légende veut que ce piano soit maudit et les habitants n'osent pas en approcher.

Durant la cérémonie de commémoration, la Sonate au Clair de Lune se fait soudainement entendre. En se précipitant dans la salle du piano, Conan et Kogoro découvrent le cadavre du candidat Kawashima, mort sur le piano qui continue à jouer.

Pour les habitants, la malédiction du piano vient de faire une nouvelle victime. Pour Conan et Kogoro, quelqu'un se sert de la légende et des deux morts précédentes pour commettre une série de meurtres. La lettre, envoyée de toute évidence par le meurtrier, annonçait ses intentions, tel un défi lancé au détective Mouri. Le premier mouvement de la sonate a fait sa victime, il en reste encore deux.

Conan arrivera t-il à faire cesser cette série de meurtres et à arrêter le coupable avant que le troisième mouvement ne résonne et que la vérité sur cette sombre affaire ne disparaisse à jamais ?


Affaire 19: La petite amie de Shinichi (1ère Partie)

Une jeune lycéenne nommée Ryoko Akagi se présente à l'agence de détective Mouri. Elle désire retrouver son petit-ami disparu. A la grande surprise de Conan et de Ran, elle prétend être la petite-amie de Shinichi Kudo, le détective lycéen. Il n'en faut pas plus pour attiser la jalousie et la colère de Ran, convaincue que Shinichi lui a menti en disant être sur une affaire complexe et qu'il passe en réalité son temps avec une autre fille. Conan, quant à lui, s'interroge sur les intentions de Ryoko. Pourquoi leur ment-elle ainsi ?

Pour découvrir la vérité et confronter Shinichi sur ses infidélités, Ran s'invite chez Ryoko et force Conan à venir avec elles. Dès leur arrivée, Conan remarque qu'il y a quelque chose d'étrange dans cet appartement. Les événements sont d'autant plus étranges que Ryoko ne parle quasiment pas, restant sur la défensive et ne leur révélant pas la véritable raison pour laquelle elle voudrait rencontrer Shinichi. Conan devine néanmoins qu'il se passe quelque chose de grave, quelque chose dont elle ne peut parler ni à la police, ni même à un détective.


Commentaires

Passée la conclusion (sans grande surprise) de l'affaire débutée dans le volume précédent, ce tome 7 de Détective Conan entre ensuite rapidement dans le vif du sujet: l'affaire de la Sonate au Clair de Lune, grosse intrigue qui occupe à elle seule la majorité du tome et présentée dans son intégralité.

Il s'agit tout simplement d'une des meilleures affaires de la série. Ici, on atteint des sommets d'excellence. Déjà parce que l'intrigue permet aux héros d'aller dans un environnement insolite, cette petite île perdue au milieu de nulle part où vivent une petite centaine d'habitants. Ensuite par son atmosphère particulière portée par une aura particulière, entre histoire fantastique et intrigue policière, qui donne à cette affaire un charme certain.

Au centre du mystère, une étrange malédiction, un piano qui tue et une sublime mélodie qui hante littéralement les événements du récit, devenant à la fois une présence fantomatique et une faucheuse qui annonce l'heure de la mort. D'ailleurs, sur ce point, l'adaptation animée de cette intrigue (qui avait donné lieu à un épisode spécial d'une heure) bénéficiait d'un gros plus par la présence de la Sonate au Clair de Lune qui donnait corps à ce "fantôme", d'autant qu'elle était remarquablement employée: sa présence était véritablement menaçante et elle écrasait littéralement les personnages, comme si elle possédait sa propre voix qui venait les narguer en continuant à jouer. Est-ce là le fantôme de Keiji Aso ?

Bien sûr, une bonne intrigue, c'est avant tout une bonne histoire, une bonne construction d'intrigues et de bons personnages. A ce niveau, cette intrigue s'en tire de manière vraiment admirable. Le mystère est prenant, les personnages sont parfaitement "incarnés" avec une personnalité marquée et des intentions fortes, et l'intrigue est remarquablement menée, multipliant les rebondissements et les fausses pistes de manière très convaincantes.

Il y a beaucoup plus dans cette intrigue qu'une simple affaire de meurtres. Beaucoup d'autres éléments se superposent dessus, employés comme des fausses pistes. Ce qui est génial, c'est que ces fausses pistes sont néanmoins parfaitement complémentaires du mystère principal et que la plupart des personnages possèdent du coup un rôle clairement défini. Il y a peu de suspects "gratuits", la plupart sont impliqués d'une manière ou d'une autre dans l'affaire. Cela la rend d'autant plus difficile et complexe que ce ne sont pas les attitudes douteuses et les témoignages suspects qui manquent, plusieurs personnages ayant des choses à cacher. Il s'agit alors de deviner la place de chacun au sein de ce gigantesque puzzle pour finir par trouver le meurtrier.

Et l'une des grandes réussites de cette intrigue, c'est bien le personnage du meurtrier. Tout le long de l'affaire, il possède une véritable présence qui le distingue des criminels habituels, d'abord par son attitude audacieuse à l'égard du détective Mouri, et ensuite parce que l'auteur arrive à nous faire sentir vraiment ce personnage derrière les enjeux de l'intrigue. Sans même le voir, on sent un criminel déterminé et audacieux, qui agit en coulisses, qui est soumis à des difficultés à mesure de l'enquête qui le forcent à se surpasser et qui est aussi capable de paniquer et de faire des erreurs. Et surtout, c'est quelqu'un d'extrêmement intelligent et compétent qui oppose vraiment une adversité formidable à Conan. Un criminel qui va s'avérer très dur à coincer.

Et lorsque le masque tombe, que le criminel se dévoile et qu'on découvre la nature de ces intentions, c'est une réelle bombe qui explose à la face du lecteur.

[spoiler]Alors qu'on s'imaginait un être impitoyable, on découvre à l'inverse un personnage qui s'avère plutôt positif et qui nous a été introduit précédemment sous une lumière sympathique et attachante. On comprend ses motivations, on comprend ce qu'il a enduré et, en dépit de l'horreur, on comprend également comment il a pu en arriver là. Ce n'est pas fondamentalement une mauvaise personne, mais les circonstances et ce monde pourri peuvent corrompre même la plus pure des personnes et en faire un monstre.

Loin du défi lancé qu'on imaginait, la lettre était surtout un appel à l'aide, une volonté de la part d'un criminel dominé par un démon appelé vengeance à être arrêté avant que la rédemption ne soit plus possible. Les enjeux étaient clairement posés, ses intentions aussi, il s'agissait maintenant d'arrêter cette série de meurtres atroces avant que le criminel ait accompli son oeuvre.

Malheureusement, Conan échoue à l'arrêter avant qu'il n'ait achevé son oeuvre et que le troisième mouvement de la sonate ne se fasse entendre. Conan parvient à résoudre l'affaire et à démasquer le coupable, mais il est déjà trop tard. Trop tard pour sauver son âme qui a déjà dépassé le stade de la rédemption.

Bien au-delà du vulgaire criminel habituel qui tente de se défendre ou de se justifier, le coupable a pleinement conscience de ses actes et il a l'honnêteté de les assumer et d'en payer le prix. Gosho Aoyama a vraiment construit ici un personnage magnifique, un véritable anti-héros tragique qui pousse un cri à l'aide et qui, perdu, décide d'expier par lui-même ses fautes, sachant qu'il n'a plus le droit de vivre. Ne pouvant se résoudre à passer les menottes à un personnage aussi digne, il lui accorde une fin digne de ce nom, véritablement magnifique et qui conclut admirablement cette affaire en mettant un terme symbolique à la malédiction du piano. La boucle est bouclée et l'affaire s'achève donc sur une note éminemment triste.[/spoiler]

Une conclusion que je trouve tout simplement magistrale. Au final, pour moi, cette intrigue est vraiment parfaite, remarquablement construite et menée de bout en bout avec une histoire formidable et des personnages fascinants. Détective Conan à son meilleur niveau !

Cette intrigue aura par ailleurs un certain impact sur le personnage de Conan, sortant de cette affaire complètement ébranlé et démoralisé. Cette sombre histoire continuera de le hanter pendant longtemps comme le plus grand échec de sa carrière, se rappelant à son souvenir lors des périodes de doutes et l'encourageant alors à persévérer jusqu'au bout pour que de tels événements ne puissent plus se reproduire. C'est peut-être bien le plus bel hommage que Conan pouvait rendre au coupable, auquel cas cette finalité n'aura pas été vaine.

Après une affaire aussi excellente et sensationnelle, où le lecteur a bien du mal à se remettre de ses émotions, on enchaîne ensuite immédiatement sur une affaire malheureusement plus décevante.

Après Ran qui soupçonnait la véritable identité de Conan dans le tome 3, voici à présent Ran en mode "jalousie furieuse", ce qui n'augure rien de bon avec une ceinture noire de karaté capable de tout défoncer sur un coup de colère. Le motif: elle croit avoir découvert que Shinichi, qui a disparu depuis quelques temps, entretient une liaison avec une autre fille et, dès lors, sa jalousie prend le pas.

Cela donne lieu à une intrigue franchement plus axée sur le fan-service (le jeu du chat et de la souris entre Ran et Conan/Shinichi) que sur l'affaire elle-même (servant presque de prétexte). Si l'idée de base est sympathique de prime abord, malheureusement Gosho Aoyama succombe à toutes les lourdeurs et toutes les concessions pour la faire fonctionner. En d'autres termes, pour faire simple, Ran est devenu un personnage complètement bête qui cesse de raisonner de manière logique et rationnelle (autrement, elle comprendrait immédiatement que quelque chose cloche dans cette histoire et, potentiellement, que Conan et Shinichi sont la même personne).

Le traitement de Ran sur cette intrigue est un massacre. Le personnage passe complètement pour une idiote, aussi bête qu'insupportable. C'est là qu'on sent le plus que Gosho Aoyama ne maîtrise pas encore vraiment le personnage de Ran au début de la série, mettant plus tard davantage de temps pour la développer et pour la rendre plus intéressante et plus complexe. Là pour le moment, on est en plein dans les pires stéréotypes.

Pour ajouter à ce grand n'importe nawak, Gosho Aoyama a jugé bon d'introduire un nouveau gadget et, alors là, il a eu une telle idée de génie que ce gadget va devenir la risée des fans et n'apparaitra plus jamais dans la série, tandis que l'introduction de nouveaux gadgets abracadabrants va progressivement disparaître (ouf !). Le gadget en question: un fax portatif déguisé en panier repas (comestible). Je crois que là on a touché le fond pour de bon... :roll:

Pour terminer, je précise que cette intrigue trouvera sa conclusion dans le tome suivant... mais sans le fax cette fois. :mrgreen: Malheureusement, Ran est toujours là. :x

Bref, une intrigue pas vraiment intéressante qui plombe malheureusement l'intérêt d'un tome jusque là porté par l'extraordinaire affaire de la Sonate au Clair de Lune. Mais rien que pour cette dernière, ce tome 7 vaut amplement le coup et s'impose comme l'un des incontournables de la série.

Verdict: Très bon.

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Guildo99
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Re: Detective Conan

Message non lu par Guildo99 » 28 nov. 2012, 13:50

J'ai vu que un ou deux "Detective Conan" :oops: et je trouve que c'est pas mal mais on peut pas dire que c'est du niveau de Sherlock Holmes c'est qu'un gamin aussi :lol:

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 28 nov. 2012, 14:24

Guildo99 a écrit :J'ai vu que un ou deux "Detective Conan" :oops: et je trouve que c'est pas mal mais on peut pas dire que c'est du niveau de Sherlock Holmes c'est qu'un gamin aussi :lol:
Pour moi, les deux titres n'ont pas grand chose en commun en fait. Detective Conan est une sorte d'hommage à l'ensemble de la littérature policière (avec pas mal d'hommages à Sherlock Holmes notamment), mais c'est avant tout une série qui a sa propre identité (un univers et un humour décalé, loin du sérieux d'une aventure de Sherlock Holmes). Ca plait ou non après.

L'un des gros points forts que je trouve au titre, c'est aussi l'intrigue principale réussie qui sert de fil conducteur et l'évolution des personnages à mesure que la série avance. En cela, c'est différent de nombreux romans policiers où l'enquêteur se contente de résoudre des affaires et n'évolue pas vraiment d'une histoire à l'autre.

Maintenant, par contre, l'un des reproches que je fais souvent au titre, c'est qu'il faut attendre jusqu'aux tomes 18 et 24 pour que l'intrigue principale décolle vraiment, ce qui est beaucoup trop long pour un lecteur qui découvrirait à peine l'univers. La suite vaut largement le détour, mais je doute néanmoins que ceux qui découvrent Détective Conan par curiosité aient la patience d'aller jusque là (et franchement, je les comprends).

PS: Juste pour préciser, Conan n'est pas un gamin en réalité. Il a retrouvé son apparence d'enfant et il joue l'attitude d'un enfant, mais son esprit reste celui d'un adolescent et une bonne partie de l'humour de la série est d'ailleurs basée là-dessus.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 29 nov. 2012, 16:06

Tome 8: Arc de Conan Edogawa (8/18)

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Affaire 19: La petite amie de Shinichi (2ème Partie)

Le temps presse. Ayant compris les raisons de Ryoko Akagi, Conan doit à présent rapidement résoudre l'affaire... et dissiper les doutes de Ran à l'encontre de Shinichi. Celle-ci est prête à tout pour le coincer et le forcer à avouer ses mensonges et ses infidélités.

Affaire 20: Le Baron de la Nuit

Le professeur Agasa propose à Conan, Ran et Kogoro de prendre sa place pour un séjour offert dans un hôtel de luxe d'Izu situé en bord de mer. A leur arrivée à l'hôtel, ils découvrent en réalité que le professeur leur a laissé sa place pour prendre part à un jeu de détective à l'issue duquel le gagnant verra tous ses frais réglés et recevra en prime un disque contenant un programme confidentiel.

Le but du jeu est simple: il y a en tout dix participants. L'organisateur du jeu est l'un d'entre eux. Le gagnant du jeu sera celui qui parviendra à le démasquer. Pour pimenter la partie, l'organisateur fera des apparitions déguisés en un personnage de romans bien connu: le Baron de la Nuit, célèbre criminel insaisissable issu des romans de Yusaku Kudo.

Les participants sont issus pour la plupart du milieu de la programmation informatique. Ran est notamment heureuse de rencontrer son idole: l'ancien champion national de karaté Satoru Maeda qui participe en compagnie de sa fiancée Akiko Sayama. Mais en apprenant que le père de Ran est le célèbre détective Kogoro Mouri, l'attitude des différents protagonistes change, devenant méfiants à leur encontre.

Alors que les candidats apprennent à faire connaissance, Conan rencontre le Baron de la Nuit en personne qui tente de l'intimider en le jetant du haut d'une terrasse. Sauvé en atterrissant dans une piscine, Conan reste néanmoins perplexe par l'attitude étrange du Baron et se demande si ce jeu ne cache pas autre chose. En se renseignant, il finit par découvrir que l'enjeu réel du concours est l'acquisition du virus "Baron de la Nuit", un programme confidentiel indécelable et insaisissable (d'où son nom) qui fit des ravages dans le milieu informatique à une époque. En l'acquérant, une personne sera alors en mesure de pénétrer tous les systèmes informatiques du monde et de faire chanter les grandes entreprises.

Réalisant les véritables enjeux de ce jeu et les intentions des participants, Conan est plus que jamais décidé à découvrir qui se cache derrière le costume et le masque du Baron de la Nuit. Mais son enquête prend un tournant tragique quand le Baron fait une chute mortelle du 21ème étage et est retrouvé violemment empalé sur une statue. S'agit-il d'un accident ou bien d'un meurtre ?


Affaire 21: La tragédie de la mariée

Sayuri Matsumoto, l'ancienne prof de musique de Ran, Sonoko et Shinichi, se marie. Ses anciens élèves sont invités à célébrer l'événement, Conan accompagnant Ran. Si Sayuri reste populaire et appréciée auprès de la plupart de ses anciens élèves, Conan se rappelle quant à lui d'une prof tyrannique qui l'avait eu dans le collimateur pendant trois ans parce qu'il chantait faux.

Retrouvant ses anciens élèves dans la chambre de préparation de la mariée, Sayuri ne semble pas avoir changé depuis le temps. Elle a notamment toujours cette même manie de boire du thé au citron à la moindre occasion. Plusieurs visiteurs viennent ainsi la voir avant la cérémonie, incluant son père qui n'est autre que le préfet de police Kiyonaga Matsumoto et l'inspecteur Megure.

Mais, peu avant la cérémonie, Sayuri s'effondre, victime d'un empoisonnement. De la soude caustique a été versée dans sa canette de thé au citron. Alors qu'elle est transportée d'urgence à l'hôpital, entre la vie et la mort, la police cherche à découvrir qui a pu l'empoisonner parmi ses différents visiteurs. Tous sont suspects, y compris le préfet et le futur marié. Ran, Sonoko et Conan font également partie de la liste.


Commentaires

Ce tome 8 démarre par la résolution de l'intrigue sur la petite amie supposée de Shinichi. Pas grand chose à dire là-dessus, si ce n'est que la conclusion confirme le peu d'ambitions de cette intrigue et le traitement superficiel du personnage de Ran. A l'image du tome 5, Shinichi "réapparait" devant Ran, se servant d'une mise en scène pour cacher son apparence et l'assurant de sa fidélité. Une scène assez bateau que je n'ai jamais trouvé très convaincante.

Cette histoire enfin réglée, le tome démarre vraiment avec deux nouvelles intrigues présentées dans leur intégralité. La première est la fameuse affaire du Baron de la Nuit dont le personnage central n'est autre que le héros des romans de Yusaku Kudo, le père de Shinichi. Cette affaire est vraiment très intéressante et en réalité plus complexe qu'il n'y parait. Pas moins de sept suspects sont présents et l'auteur les développe relativement bien, entre camarades de vacances et suspects potentiels. L'un des éléments clés de l'affaire, c'est que tous ont des intentions cachées qui les rendent suspects, la découverte du réel enjeu du concours ne laissant planer aucun doute sur la nature des intentions de la plupart.

Le début de l'intrigue consiste donc principalement à faire connaissance avec ces personnages, la dimension enquête ne démarrant vraiment qu'à partir de la découverte du corps. Cette enquête, bien construite et bien menée, est très prenante et vraiment passionnante à suivre mais toutefois trop complexe pour que le lecteur puisse espérer la résoudre (à moins d'être vraiment très fort). Par ailleurs, il n'y a pas un mais plusieurs mystères qui doivent être résolus pour réussir à défaire la mise en scène du coupable. Si le stratagème est bien pensé, on peut regretter toutefois que, contrairement à certaines affaires antérieures, le coupable se contente d'exécuter son crime parfait à la lettre et, au-delà de ça, se contente de rester un simple suspect, attendant qu'on l'épingle ou non.

Cette intrigue permet aussi de faire réapparaître l'inspecteur Yokomizo, déjà apparu précédemment. Ca fait du bien de voir un peu d'autres flics récurrents que l'inspecteur Megure. Et puis, par la terreur que le nom de Kogoro Mouri évoque aux participants, on peut aussi sentir la montée en popularité du détective (il n'y a décidément que les petits vieux de l'Île au Clair de Lune qui n'aient jamais entendu parler de lui dernièrement :lol: ).

Bref, une très bonne intrigue, bien sympathique ! Par ailleurs, on pourra s'interroger aussi plus tard sur les répercussions réelles de cette intrigue, lorsque le virus "Baron de la Nuit" refera brièvement surface et s'avérera être entre les mains de l'Organisation Noire (voir le tome 19).

Enfin, la dernière intrigue concerne le mariage d'une ancienne prof auquel assistent Ran, Sonoko et Conan. C'est l'occasion pour l'auteur d'introduire un nouveau personnage récurrent mineur: le préfet de police Matsumoto, supérieur hiérarchique de Megure.

Déjà, très bon point pour cette intrigue: elle est présentée dans son intégralité, ce qui change des cliffhangers auxquels nous ont habitué les tomes précédents (il fallait toujours attendre le tome suivant pour en découvrir le dernier chapitre).

Au-delà de ça, on a droit à une affaire au déroulement classique dont la principale originalité est de se donner des airs de conte derrière une histoire de meurtre qui aurait pu être autrement plus tragique. Au-delà de l'enquête à proprement parler, il y a un esprit bon-enfant, une sorte de naïveté qui parait un peu hors de propos par moments et une happy end qui est étrangement assez inattendue alors qu'elle était presque prévisible. Pour vraiment apprécier cette intrigue, il faut oublier un instant l'ambiance mature et relativement sérieuse qui caractérise le titre dernièrement et vraiment le lire comme un joli conte.

Du coup, ce n'est pas en soi une mauvaise intrigue, elle est même plutôt bonne (bien que sans prétention). Mais elle est surtout déroutante. On est loin de la dimension tragique qui caractérisait les dénouements de plusieurs affaires. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais je pense simplement que l'auteur avait voulu proposer une fin un peu différente pour changer, ce qui n'est pas forcément plus mal.

Pour terminer, un très bon tome 8 dans l'ensemble, mais à ce stade il est peut-être l'heure de s'interroger sur le statut actuel de la série jusque là. Tout du long de ces huit tomes, l'intrigue principale de la série n'a que peu progressé et, pour l'heure, Gosho Aoyama s'est contenté de mettre en scène des intrigues indépendantes les unes des autres où, de temps en temps, Conan pouvait retrouver l'ombre des hommes en noir. Mais ces derniers retournent aussitôt après dans l'ombre et demeurent pour l'heure insaisissables, tels des "fantômes" cachés derrière la grande criminalité qui ronge la société.

A mon avis, à ce stade, on doit déjà avoir deux catégories de lecteurs bien définies: ceux qui se seront faits à ce rythme d'intrigues indépendantes, comme des épisodes d'une série, et qui continueront à suivre ainsi jusqu'à ce que l'intrigue principale décolle vraiment et ceux qui auront déjà décroché, trouvant que l'histoire n'avance pas, qu'il n'y a pas vraiment de fil conducteur pour encourager le lecteur à poursuivre sa lecture, et qui se seront lassés au bout d'un moment.

C'est là l'un des reproches que je peux formuler, non pas à l'encontre de ce tome en particulier, mais à l'encontre de la série: le rythme auquel avance l'intrigue principale est LENT. Il faut attendre ni plus ni moins que le tome 18 pour que les premiers éléments importants fassent leur apparition et le tome 24 (début de l'arc Vermouth) pour que l'intrigue principale connaisse enfin un gros coup de boost et devienne autrement plus passionnante.

Mais, au-delà de ça, le tome en lui-même est réussi et plaisant à lire.

Verdict: Très bon.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 30 nov. 2012, 18:47

Tome 9: Arc de Conan Edogawa (9/18)

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Affaire 22: Une cachette bien dangereuse

Les jeunes détectives jouent à cache-cache dans le jardin public de Beika, Conan se trouvant entraîné malgré lui par ses camarades. Au cours de la partie, Ayumi se cache dans le coffre d'une voiture et tombe de sommeil.

Conan, Genta et Mitsuhiko la cherchent en vain. Parvenant à la contacter grâce à la fonction de communication de leurs badges de jeunes détectives, ils apprennent qu'elle est piégée dans le coffre d'une voiture en marche. Les choses se compliquent singulièrement quand Ayumi découvre à côté d'elle des billets de banque entreposés dans un sac et, juste à côté, la tête découpée d'une jeune fille enrobée dans du papier.

Alors que la police s'active à toute la ville à la recherche des deux suspects dans une affaire d'enlèvements et de meurtres de jeunes filles, les jeunes détectives recherche la voiture en question avant que les deux individus ne remarquent la présence d'Ayumi à bord. L'occasion pour Conan d'essayer la nouvelle invention du professeur Agasa: le skateboard à turbo-moteur alimenté par l'énergie solaire. Mais la nuit commence déjà à tomber et les criminels risquent de quitter la ville à tout moment.


Affaire 23: Les retrouvailles

Kogoro Mouri et ses anciens camarades du club de karaté de l'université se réunissent dans un hôtel faisant office de station thermale traditionnelle. Ran et Conan sont du voyage.

Il y avait longtemps que la bande ne s'était plus revue et les retrouvailles sont chaleureuses mais certains parcours se révèlent moins brillants que d'autres. Toujours célibataire et bientôt licenciée de son entreprise, Yumi Horikoshi, l'ancienne manager et madonne du club, se lamente ainsi sur son envie de mourir, devant l'incrédulité de ses anciens camarades. Fatiguée, elle se retire dans sa chambre, laissant les autres.

Les amis décident de se rendre à un feu d'artifices dans la soirée en laissant Yumi, craignant sa mauvaise humeur à son réveil. A leur retour, ils décident finalement de la réveiller. Ils découvrent ainsi Yumi morte, une balle dans la tête et un revolver entre les mains. Un suicide en apparence, mais certains éléments sont suspects et Kogoro en vient très vite à soupçonner l'un de ses amis d'avoir commis le meurtrier.

Ne pouvant contenir sa colère, Kogoro est bien déterminé à trouver le coupable. Comprenant l'importance de cette enquête aux yeux de Kogoro, Conan renonce à résoudre l'affaire à sa place, préférant croire au jugement du détective pour une fois.


Affaire 24: Choisir un mari (1ère Partie)

Le président du groupe Yotsui organise une grande célébration pour fêter l'anniversaire de sa fille Reika dans une résidence secondaire perdue au milieu de la forêt. Pour divertir les invités, il a convié un invité spécial: le célèbre détective Kogoro Mouri qui fait régulièrement les gros titres de la presse en résolvant des affaires toutes plus complexes les unes que les autres. Ran et Conan l'accompagnent.

Parmi les invités se trouvent également quatre jeunes gens de bonnes situations, tous ayant appartenu au même club de yacht que Reika Yotsui il y a quelques années. Ayant maintenant 24 ans, la jeune héritière songe au mariage et ses anciens camarades sont des prétendants sérieux. L'heureux élu aura par ailleurs le privilège de prendre la direction du groupe Yotsui lors de la succession.

Mais, à la fin de la soirée, on découvre que les pneus de plusieurs voitures ont été crevés. Les invités s'organisent mais tous ne pourront pas repartir avant le lendemain matin. Reika refuse alors de quitter le manoir et reste avec ses prétendants et l'administrateur des affaires du groupe pour veiller sur eux. Les Mouri sont également contraints de rester, Kogoro étant trop bourré pour pouvoir prendre le volant.

Au cours de la soirée, Reika disparait mystérieusement. En se séparant pour la rechercher dans le manoir et dans les environs, les occupants du manoir finissent par retrouver l'un des prétendants mort noyé dans une fontaine. Reika n'est toujours pas réapparue. La peur s'installe: Reika est-elle en danger ou bien est-elle carrément la responsable de ce meurtre, auquel cas leurs vies à tous pourraient être menacées ?


Commentaires

Un tome 9 comportant trois nouvelles affaires, deux présentées dans leur intégralité et la dernière amputée de son dernier chapitre.

Pas de grande surprise dans ce tome qui ressort plus ou moins tout ce qu'on a vu dans la série jusque là (à quelques exceptions toutefois). La première intrigue, course-poursuite où Conan doit anticiper les déplacements de la voiture des coupables, est avant tout un prétexte pour présenter le nouveau gadget du professeur Agasa: un skateboard à turbo-moteur alimenté par l'énergie solaire. Si l'intrigue n'est guère plus passionnante que ça, le skate va quant à lui devenir l'un des plus importants de la série avec le noeud-papillon modulateur de voix et la montre à fléchettes anesthésiantes.

Fan-service oblige, Gosho Aoyama profite de cette intrigue pour préciser un peu les relations entre les jeunes détectives, en l'occurrence leurs amourettes. On découvre ainsi ce qu'on soupçonnait déjà: Genta et Mitsuhiko ressentent une certaine amertume à l'égard de Conan envers les sentiments qu'Ayumi lui porte, mais cela n'empêche pas le groupe de bien s'entendre et de travailler ensemble pour sauver la jeune fille. Quant à Conan, il est évident que, au regard de personnes extérieures, il entretient un curieux "complexe de la grande soeur" à l'égard de "Ran-neechan" que l'auteur ne manque pas d'évoquer dès l'intrigue suivante avec la scène des sources chaudes (bah oui, ce gosse est un pervers précoce :mrgreen: ). Rien de bien nouveau donc, et les amourettes des jeunes détectives ne sont pas ce qui m'intéresse le plus dans cette série.

Les deux intrigues suivantes reprennent le concept de l'affaire de l'homme aux bandages (tome 5): un groupe d'anciens amis d'un même club enfin réunis dans un endroit reculé et une affaire de meurtres qui survient. De là, le traitement devient un peu différent.

Ainsi, dans la deuxième intrigue, l'affaire porte sur un seul meurtre. La manière dont l'enquête est menée et son modus-operandi font référence à des connaissances bien précises dans un secteur donné, en l'occurrence la police-scientifique dans le cas présent. C'est la première fois qu'un modus-operandi prend en compte des connaissances bien précises dans son exécution et cette tendance va plus tard s'amplifier grandement sur un grand nombre d'intrigue. Quelque part, cela donne en réalisme au titre: là où toutes les affaires précédentes auraient pu être exécutées par n'importe qui, ici la personnalité propre du coupable est prise en compte et cela donne à la série une dimension sociale, les coupables venant d'horizons différents avec les connaissances propres à leur milieu et, parfois, des mobiles qui y sont liés aussi. Bien comprendre ces différents milieux va devenir un élément important de nombreuses intrigues à venir.

Ainsi, c'est à partir de là que Gosho Aoyama a commencé son impressionnant travail de documentation (dont l'une de ses sources avouées n'est autre que son frère médecin). Il est donc possible qu'au détour d'une intrigue, certains lecteurs reconnaissent des connaissances relevant de leur domaine et que n'est pas censé posséder pas le commun des mortels. Au-delà du simple divertissement, ces connaissances sont toujours intéressantes à savoir, tel que c'est le cas ici.

Cette intrigue est aussi l'occasion de mettre davantage en valeur le personnage de Kogoro Mouri qui est directement concerné par l'affaire et qui va pour une fois devoir résoudre l'enquête par lui-même, Conan ne lui volant exceptionnellement pas la vedette. Loin d'être aussi incompétent qu'on pourrait le croire, Kogoro se révèle capable de mener une enquête à son terme, capable de tenir les bons raisonnements pour peu que Conan l'aide en le guidant un peu à travers des remarques en apparence anodines. Alors qu'on a surtout vu les exploits du personnage par l'intermédiaire de "Kogoro l'Endormi", cette intrigue le réhabilite donc en tant que détective, assurément plus intelligent que ne peut l'être Megure par exemple. Mais il demeure tout de même loin du niveau des meilleurs détectives de la série, ayant tendance à se tromper régulièrement et à tomber facilement dans les pièges tendus par les coupables les plus intelligents.

La troisième intrigue reprend encore davantage le contexte de l'affaire de l'homme aux bandages: outre la réunion d'amis ayant autrefois appartenu à un même club, on retrouve aussi l'idée qu'ils se retrouvent piégés dans un lieu perdu au milieu de nulle part en pleine forêt avec un assassin, ne pouvant s'enfuir avant l'aube, et une autre similitude importante que je tairais pour ne pas spoiler.

Au-delà de ça, le modus-operandi est heureusement très différent et les similitudes avec l'affaire de l'homme aux bandages s'arrêtent donc là.

Cette affaire est aussi marquée par une ambiance inquiétante assez réussie et prenante. On voit notamment pour la première fois l'apparition de "l'ombre", cet avatar que l'auteur utilise régulièrement pour représenter un coupable en pleine action sans avoir à divulguer son identité, et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est sacrément efficace. Directement lancé en pleine action, son apparition donne lieu à la scène la plus marquante du tome.

Le tome s'achève avant la fin de cette intrigue, coupée juste avant son dénouement. Il faudra donc attendre le volume suivant pour connaître l'identité du coupable.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce tome. L'auteur commence à tourner un peu en rond au niveau de ses idées et, si les deux dernières intrigues sont sympathiques, il n'y a aucune intrigue vraiment marquante cette fois. Les principales originalités viennent de l'apparition de l'ombre, excellente idée pour faire monter la pression, et du fait que Gosho Aoyama commence à se documenter davantage pour créer des modus operandi plus compliqués, mais c'est encore trop peu pour relancer vraiment l'intérêt du titre qui s'enfonce dans le statut-quo et qui commence à perdre sa capacité à surprendre son lecteur.

A ce stade, il devient donc important que le manga se renouvelle un peu... ce qui va arriver dès les tomes suivants qui vont pas mal étendre l'univers de la série et développer le casting avec de nouvelles intrigues récurrentes.

Verdict: Bon.

rlyan
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Re: Detective Conan

Message non lu par rlyan » 01 déc. 2012, 18:09

Glass Heart a écrit :
GROS SPOILERS !

[spoiler]On va me dire que je m'acharne ( :lol: ), mais je me demande en fait si Masumi ne ferait pas aussi partie de l'Organisation Noire. On est parti naturellement sur l'idée que Bourbon était le seul agent introduit dans l'arc alors qu'ils pourraient en fait être deux. Surtout que, maintenant que l'identité de Bourbon est révélée, le lecteur ne cherche plus à deviner qui est le membre de l'Organisation Noire.

Le contexte s'y prête quelque part: Gin est censé coordonner l'ensemble des activités "douteuses" de l'organisation, mais il est évident qu'il ignore complètement ce que font Bourbon et de Vermouth, ces derniers agissant de leur côté sans lui rendre de comptes. Serait-il étonnant qu'après l'apparition du faux Akai et la découverte des manigances de Bourbon, il envoie un agent pour les surveiller et pour essayer de découvrir leurs intentions ? Du fait qu'il y ait deux clans, les deux agents ne seraient pas en contact et mèneraient leurs investigations chacun de leur côté, ne faisant que se croiser. On ne pourrait donc pas soupçonner qu'ils fassent partie de la même organisation.

Pourtant, il est clair qu'ils se connaissent et qu'ils s'intéressent tout deux aux activités de l'autre. Je pense aussi que l'affaire du train aurait pu voir une première confrontation entre les intérêts de Gin et ceux de Bourbon. Au-delà du fait que Vermouth voulait s'assurer que Masumi (et donc Gin) pense bien Shuichi Akai mort (les deux clans ne communiquant presque pas), il y avait peut-être aussi la "nécessité" de la mettre hors d'état de nuire, Vermouth et Bourbon pensant doubler Gin par rapport au plan qu'ils avaient convenus ensemble (et Vermouth voulant en plus doubler Bourbon après), et Masumi pouvant alors potentiellement représenter un obstacle dans leurs petites magouilles.

Techniquement, on ignore tout des intentions de Masumi mais on sait au moins qu'elle pensait réellement son frère mort, ce qui pose de sérieuses questions sur son objectif réel (puisqu'elle n'est de toute évidence pas venue enquêter sur sa disparition).

Après, bien sûr, le principal mystère avec cette théorie reste la nature exacte de la relation entre Shuichi Akai et Masumi Sera car le frère et la soeur se retrouveraient dans des camps opposés et il faudrait alors comprendre comment.[/spoiler]
[spoiler]Et dire que Gin allait exploser le train avec son agent a l'intérieur.[/spoiler]

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